Étape 4: De Fès à Oulmès
Revenu de Taza par le même chemin, Foucauld s'impatientait de nouveau à Fès en attendant d'obtenir les protections suffisantes pour pénétrer dans le territoire des Zemmour. Il fit donc une petite excursion à Sefrou et y passa une nuit. Là encore des maisons avec des balcons donnant sur la rue indiquent la présence d'un quartier juif important. Le Mellah est aujourd'hui en grande partie détruit ou en ruine.
Je décide ensuite de traverser la plaine du Saïs en voiture car l'ancien chemin qui reliait Fès à Meknès est devenu une des routes les plus fréquentées du pays. J'entre dans la ville impériale par la porte Bab Mansour.
De Meknès il s'agit ensuite de traverser les riches territoires agricoles de la région en direction de Maaziz, vers le sud-ouest. Ici les fermes portent encore souvent le nom de leurs propriétaires français pendant le protectorat : "ferme Louis", "ferme Jacques", "ferme Juan"... Mon chemin passe aussi le long des gigantesques oliveraies, propriété du roi, "les trois domaines".
Vers Ait Mimoun les chemins sont faits de macadam et offrent un paysage magnifique.
Il me faut encore une journée pour parvenir à Khmisset puis une autre pour arriver à Maaziz. Je reçois partout dans ces régions berbères un accueil exceptionnel et je quitte avec regret chacune des familles rencontrées.
Peu à peu mon chemin prend de l'altitude vers les premiers contreforts de l'Atlas qui m'annoncent le plateau d'Oulmès. Bientôt toute la montagne se couvre de chênes liège.
À Oulmès je trouve l'hospitalité chez le dernier Zemmour que je rencontrerai, il me montre une étrange maison au centre de la ville, coiffée d'un imposant nid de cigogne.
La route de Foucauld et de Mardochée me conduit toujours plus vers le sud, chez les Zaïans, je reprendrai le chemin le lendemain.
Le 04 février 2018