Étape 7 : De Demnât à Tagmout, traversée du haut Atlas
À Demnât Charles de Foucauld est frappé par une ville où juifs et musulmans vivent en très bonne entente. Cette ville où vivait une importante communauté juive n'a d'ailleurs pas de Mellah à proprement parler; les israélites pouvaient vivre sur l'ensemble de la ville. Il faut ensuite traverser la vaste plaine qui conduit jusqu'à Marrakech. Mais Mardochée et Foucauld n'ont pas été jusqu'à cette ville. À Sidi Rahal il obliquèrent en direction du col de Tizin'Telouet; il s'agit de franchir le Haut Atlas.
À partir de là je ne croiserai plus une route pendant plusieurs jours pour mon plus grand bonheur. À mesure que je prends de l'altitude les villages se font plus rares. Il s'agit de remonter l'oued Rdât. Au niveau de Takatert cette rivière aux eaux marneuses se mêle à un affluent boueux dont la couleur rouge annonce les reliefs du Trias qui m'attendent plus haut.
Puis c'est Enzel dont la splendide Kasba de terre rouge, domine un coude de l'oued Rdât. Partout j'observe les mêmes détails signalés par Foucauld 135 plus tôt. Tel ce pont en ruine de quatres arches dont on ignore les constructeurs.
Partout je reçois un accueil exceptionnel parmi les chleuh de cette montagne. Certains se disent déjà Glaoui, du nom de la puissante tribu et famille qui domina longtemps plus au sud. Au fur et à mesure que j'avance les kasbas sont de plus en plus grandes et élaborées.
Puis j'ai la joie de faire une partie du chemin sous la montagne avec Ahmed à Argayoun, à travers les réseaux sous terrains de canalisation.
Il me faut encore traverser les villages d'Agersif, Ouaouizeght et Aghbalou avant de parvenir le 18 février à Tagmout où je retrouve la neige. Là tout se trouve comme décrit dans Reconnaissance au Maroc: les maisons, les habitants et la montagne.
Le 08 mars 2018