Étape 18: Du Saghro à la vallée des roses.
Devant moi se déploie le djebel Saghro, " ligne sombre de hauteurs tourmentées, aux flancs de roche noire et luisante" (p 223). À perte de vue le paysage n'est que de roches; granite, conglomérat, grès, andésite...il n'y a pas un seul arbre.
Après les 25 premiers kilomètres apparaissent les premières fermes et cultures. Je fais ma première halte à Aghbalou, sous une tente où m'accueille Rachid qui a 20 ans et construit la future école du hameau.
À des kilomètres du véritable itinéraire des explorateurs (je suis beaucoup trop à l'est), faute de piste fiable, je fait une seconde halte à Tagmout. Ce petit village rassemble une quarantaine de maisons au fond d'une profonde vallée, c'est un peu la plaque tournante de toutes les pistes de cette partie du Saghro. Départ de bonne heure le lendemain.
Une dernière très longue journée de marche me conduit à la vallée du Dadès. Je retrouve avec plaisir la verdure, l'eau, et le chapelet continu de villages que l'on devine au loin. Foucauld et Mardochée dormirent d'abord à Timichcha, j'observe comme eux une densité inouïe de qsars, presque tous les 200 mètres pour Foucauld.
C'est en ce moment le festival de la rose à Klaat Mgoun et la région est en pleine effervescence. Partout on s'active pour cueillir la précieuse rose "mesquina", qui s'épanouit à la lisière de chaque champ. Elle sera vendue entre 20 et 25 dirhams le kilo et constitue un bon complément de revenus pour beaucoup.
Une famille d'Ait Baraker m'offre un accueil très chaleureux et je la quitte le 12 mai pour gagner Boumalne du Dadès dans une longue étape mais à travers des chemins splendides, à l'ombre et baigné du parfum des roses. Je passe notamment à Tiliit qui était autrefois un mellah important.
Le 21 Mai 2018