Étape 15 : Deuxième traversée de la Feïja
La sortie de Bin Iaqob un matin de Mossem ressemble à un lendemain de soirée festive. Je me fraie un chemin entre les nombreux pèlerins qui dorment par terre et les étals de boutiques à peine remis de l'affluence de la veille. Très vite je me trouve au milieu d'un désert brumeux, où passe à cheval un dernier pèlerin, pour rejoindre l'oasis d'Iligh.
Ici tout semble être resté tel que Foucauld le décrivit. Mbarak m'accueille chez lui et nous partons aussitôt sur les hauteurs pour retrouver le point de vue d'où Charles de Foucauld fit son croquis. Il nous a même semblé trouver la pierre sur laquelle il s'assît.
Il faut ensuite rejoindre Akka Ighan puis de nouveau Akka Iguern. Je profite de la proximité de Tata pour revenir au mellah de Tazarte pour y faire des photos, la majesté du site donne une idée de l'ampleur de la présence juive au Maroc.
À Tissint Foucauld retrouve son compagnon Mardochée qui était resté là durant ces deux mois et demie. Après Akka Naït Sidi c'est aussi l'occasion pour moi de faire un aller-retour à Mrimima (en transport), là où il fut retenu prisonnier par les marabouts de la zaouïa et d'où son ami le haj Bou Rhim vint le délivrer avec une troupe armée.
Puis il faut de nouveau gagner l'Anti Atlas en passant par Tanzida et quitter une région chère à l'explorateur. Dans l'immense plaine vide de la Feïja ma seule rencontre de la journée est celle d'un jeune cultivateur de pastèques. Nous essayons tous les deux de venir à bout d'un fruit de 14 kilos...en vain évidemment.
Comme à l'aller je dormirai cette nuit là dehors, et parviendrai le lendemain, 26 avril, à Tamesoult.
Le 13 Avril 2018