Étape 12: De Toufelazz à Agadir
Le chemin par lequel je quitte Toufelazz à l'aube est splendide, il me fait progresser dans l'Anti Atlas au milieu de forêts d'arganiers séculaires. Je reconnais partout ce que Foucauld décrivit, comme ces maisons en pierre de taille surmontées d'une tour dans chaque village, signalant l'habitation des cheikhs.
Après une halte au hameau de Gogo je parviens le lendemain à Afikouraha. C'est la fête annuelle de la Tribu Des Ilala et la madrassa sidi Boumedi où je dors est en pleine effervescence. Un bœuf est tué et j'aide à la préparation du repas pour les 800 convives. Une lecture publique de Reconnaissance au Maroc pendant la fête permet de retrouver l'arrière-arrière petit fils de Ou Haddi, l'homme qui fut le guide de Foucauld en 1884. Il est toujours propriétaire de sa maison, aujourd'hui en ruine.
Pendant la fête je sympathise avec le trésorier de l'association et découvre que des dissensions existent toujours entre les deux parties de la tribu qui étaient en guerre quand Foucauld y passa (Ou Haddi manqua d'être assassiné, p. 180 de Reconnaissance au Maroc). Le différent porte aujourd'hui sur le poste de vice-trésorier. Après Ait Baha et son barrage artificiel le paysage reste le même jusqu'à Taourirt ou Sleiman.
Désormais l'influence de la métropole d'Agadir s'observe partout, dès Imi Mqourn l'urbanisation est massive, Foucauld ne reconnaîtrais plus rien. Je parviens à Agadir le 20 mars, l'explorateur dit sobrement que "malgré son enceinte blanche qui lui donne un air de ville, Agadir est lui dit-on, une pauvre bourgade dépeuplée et sans commerce." Founti n'était encore qu'un hameau de pêcheurs... (p. 185).
Le 30 Avril 2018