Étape 19 : Du Dadès au Gheris
Quitter Boumalne du Dadès c'est laisser derrière soi toutes les beautés de la vallée des roses. On entre alors dans un désert caillouteux avec le Saghro sur la droite et le Haut-Atlas encore enneigé sur la gauche. J'ai la chance de faire cette étape dans la fraîcheur d'une journée orageuse, l'arrivée de la pluie précipite ma halte à Imider.
Il fait mauvais le lendemain également et je me contente de gagner Taourirt, près de Tinghir. Là encore s'élevait un mellah célèbre et peuplé. Quand les aventuriers s'y trouvaient "ce qsar était en guerre avec son voisin Aït Ourjelal, chaque jour on se tirait des coups de fusil; les fenêtres, les lucarnes des maisons étaient bouchées ; on n'osait monter sur des terrasses de crainte de servir de point de mire" (p 222). Je longe ensuite le Todra vers le sud-est.
C'est un pays impressionnant par sa densité de zaouïas. Beaucoup ont été restaurées. L'orage arrive et j'ai juste le temps de parvenir à Tadafalte, représenté par une fresque murale à l'entrée du village.
En remontant l'ouad Imider vers Asrir (à côté de Tinejad) je croise plusieurs troupeaux de dromadaires gardés par des enfants en dépit de l'orage. Je dors à Asrir dans le quartier même qui accueillit les explorateurs et qui continue de recevoir la visite chaque année de communautés juives israéliennes. J'y demeure un jour.
Après le Dadès et le Todra, je quitte le Ferkla pour le Gheris, dernière vallée de cette étape. Chacune de ces régions, que Foucauld qualifie de "lignes", séparées à chaque fois par un désert, forment comme les barreaux d'une échelle permettant de gagner le nord. J'arrive le 17 mai à Goulmima, après une journée de pluie et malade. L'oasis est sous les eaux.
Le 27 Mai 2018