Taxation des boissons alcoolisées au Maroc : Une hausse des taxes qui stimule les recettes fiscales malgré l'augmentation des prix

La hausse des taxes sur les boissons alcoolisées n’a pas entraîné une baisse de la consommation au Maroc. Bien au contraire, depuis janvier 2024, la consommation nationale de ces produits a fortement augmenté, portée par l'essor de la classe moyenne urbaine, plus influencée par les modes de vie occidentaux. Par conséquent, les recettes fiscales provenant des débits de boissons ont bondi de 66,7 % à la fin juin 2024, par rapport à la même période de l'année précédente.
La fiscalité, qui regroupe les règles et pratiques permettant à un État de percevoir des impôts et prélèvements, a vu ses recettes liées aux boissons alcoolisées augmenter grâce à trois facteurs principaux : une hausse des taxes, un afflux touristique et une consommation accrue d'alcool parmi les Marocains. Malgré l’augmentation significative de la fiscalité sur ces produits, la demande ne s’est pas infléchie à l’échelle nationale.
Les taxes intérieures de consommation (TIC) sur les vins, bières et alcools dits éthyliques ont été relevées de manière significative, allant de 50 à 65 %. Cette augmentation a considérablement boosté les recettes fiscales associées. Les taxes sur les vins ont grimpé de 76 %, passant de 850 à 1500 Dhs par hectolitre, celles sur les bières ont augmenté de 74 %, passant de 1150 à 2000 Dhs par hectolitre, et celles sur les alcools éthyliques purs ont progressé de 67 %, passant de 18 000 à 30 000 Dhs par hectolitre.
Ces hausses substantielles ont directement alimenté les rentrées fiscales, car les recettes augmentent proportionnellement à la hausse des taxes, à volume de consommation constant. Un autre facteur majeur contribuant à cette augmentation des recettes fiscales est la hausse de la consommation d'alcool par les Marocains, portée par l’urbanisation et une acceptation sociale croissante de ces produits.
Toutefois, l’augmentation sélective des taxes sur différents types d’alcool pourrait à terme affecter leur compétitivité, ce qui pourrait modifier les préférences des consommateurs et influencer leur comportement d'achat. Par exemple, le prix d'une bière d'entrée de gamme, très populaire au Maroc, pourrait augmenter de 2,20 Dhs pour un format de 25 cl et de 2,80 Dhs pour un format de 33 cl, ce qui pourrait conduire à une baisse de la demande, d'autant plus que les consommateurs sont de plus en plus sensibles aux variations de prix en raison de la baisse de leur pouvoir d’achat ces dernières années.
Cependant, si les prix des boissons alcoolisées deviennent trop élevés, il existe un risque que la contrebande de ces produits se développe, avec tous les risques sanitaires que cela implique.
Le 16/08/2024
Rédaction de l’AMDGJB Géoparc Jbel Bani
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