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Verbatim : Abdellatif Jouahri et la flexibilisation des changes

Verbatim : Abdellatif Jouahri et la flexibilisation des changes

Voici les réponses de Abdellatif Jouahri aux questions posées sur la flexibilisation des changes :

-Politiquement, la décision de lancer cette réforme dépend du gouvernement. Techniquement, la mise en œuvre est celle de la Banque centrale. On devait d’ailleurs tenir une conférence de presse conjointe avec le ministre des Finances pour annoncer le démarrage.

-Dès le départ, nous avions d’ailleurs constitué un comité conjoint avec le ministère des Finances qui a travaillé sur cette question d’une manière permanente.

-J’avais demandé un appui technique au FMI pour bénéficier de l’expérience des autres pays et attaquer cette réforme dans les meilleures conditions possibles.

-Le gouvernement a mis du temps à être constitué. Pendant de longs mois, Bank Al-Maghrib a donné l’impression d’être seul à la manœuvre, d’être le seul à prendre la parole. Il fallait avancer. Bank Al-Maghrib est respectueux des textes et des lois. Notre mission et celle du gouvernement s’interpénètrent. Mais la décision politique revient au gouvernement.

-Nous avions reporté l’entrée en vigueur de 6 mois, de janvier 2017 à juillet 2017, pour mieux communiquer en direction des opérateurs économiques.

-Nous avons dit et rappelé à plusieurs reprises qu’il fallait des pré-requis pour cette décision: soutenabilité du budget, réserves internationales, inflation maîtrisée, système bancaire résilient, pas de dévaluation, bandes de fluctuation modestes. Tous les pré-requis étaient là et le Maroc allait entamer cette réforme d’une manière volontaire contrairement à tous les autres pays.

-Nous avons tenu 20 réunions avec les banques, 14 avec la CGEM, 2 ou 3 avec les bureaux de change, nous nous sommes déplacés à l’étranger, Paris, Bruxelles, Madrid, à la rencontre des RME.

-La date de l’entrée en vigueur devait être annoncée le jeudi 29 juin au cours d’une conférence de presse. Le mardi 27 juin, Jouahri tient une réunion avec Saâdeddine Elotmani (au domicile de ce dernier) et lui expose les détails du projet de réforme. Mercredi soir, la presse apprend que la conférence de presse est annulée.

-Nous avons montré la transparence la plus totale. Mais nous avons fait notre autocritique en interne. Peut-être avons-nous été un peu en retard pour ce qui concerne la communication grand public. Nos spots, d’ailleurs très bien faits (arabe, amazigh,  français), étaient en retard.

-Les opérations de couverture constatées au niveau du système bancaire n’étaient pas toutes adossées à de vraies opérations commerciales. Des banques ont répondu : nous exécutons les demandes de la clientèle. Mais doivent-elles l’appliquer même lorsqu’elles violent la réglementation des changes?

-Les réseaux sociaux ont amplifié ce qui s’est passé alors que le risque était totalement maîtrisé.

-L’Office des changes a effectué ses contrôles, de lui-même et va déposer le rapport qu’il est en train de finaliser. Bank Al Maghrib n’a pas effectué de contrôle en matière de change.

-Depuis le 8 aout, les banques ne font plus de demandes de devises, elles ont déjà été servies.

-Pourquoi on a reculé? Est-ce qu’on a besoin d’études complémentaires? Je ne sais pas si le Chef du gouvernement a dit cela. Mais s’il l’a dit, je ne vais pas le démentir, ne serait-ce que par respect. On ne nous a pas demandé d’études complémentaires.

-Le report de la flexibilisation par le gouvernement: c’est positif s’il veut prendre le temps d’apprécier cette réforme et ses conséquences. S'il prend le temps de le faire, j'en suis heureux.

-Cessons d'être négatifs: il y a le pour et le contre dans cette réforme. Il faut maintenant avancer. Le Maroc a besoin de réformes, nous n'avançons qu'avec les réformes. Si vous ne le faites pas, d'autres pays le feront.

Le 30 septembre 2017

Source web par Le 212

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