Climat des affaires: Après les promesses, les patrons attendent du concret

L’apurement des crédits TVA et l’amélioration des délais de paiement... peuvent être des déclics
Dans l’industrie, les dirigeants toujours peu portés sur l’investissement
Au 3e trimestre, le PIB a progressé de 1 point en dessous de son rythme l’année dernière
Les industriels comme les entreprises des autres secteurs doivent composer avec une activité économique moins dynamique que l’année dernière. Le PIB a progressé de 2,8% au troisième trimestre soit 1 point de moins qu’à la même période en 2017. L’enquête de Bank Al-Maghrib dans le secteur laisse apparaître des tensions persistantes sur les trésoreries des entreprises
Le climat des affaires dans l’industrie est resté maussade au troisième trimestre. L’appréciation des industriels s’est effritée au fil des mois avec un solde d’opinions négatif de 30% au troisième trimestre selon l’enquête de Bank Al-Maghrib. Les industriels comme les entreprises des autres secteurs doivent composer avec une activité économique moins dynamique que l’année dernière, ce qui affecte les carnets de commande.
Le PIB a progressé de 2,8% au troisième trimestre soit 1 point de moins qu’à la même période en 2017. Hors agriculture, le rythme demeure lent et se situe en dessous de 3%. La consommation des ménages, principal moteur de la croissance, a ralenti à 3,5% (4,5% au 3e trimestre 2017).
Ce ralentissement de l’activité s’ajoute à des tensions persistantes sur les trésoreries des entreprises. L’enquête de Bank Al-Maghrib confirme la détérioration dans l’industrie. Tout cela participe à l’atonie de l’investissement. La hausse de la formation brute de capital a freiné à 2,1% entre juillet et septembre.
Les dépenses d’investissement dans l’industrie ont stagné au troisième trimestre pour la moitié des chefs d’entreprise sondés. Elles étaient en baisse pour un 1 sur 4 sur la même période. Les anticipations des dirigeants pour le quatrième trimestre ne sont guère optimistes puisque 3 patrons sur 4 prévoient une stagnation ou une baisse de leurs investissements.
La politique monétaire accommodante de Bank Al-Maghrib et les mesures des dernières lois de finances pour rétablir la confiance des chefs d’entreprise et les inciter à relancer l’investissement n’ont eu que peu d’effets. Le gouvernement espère avoir plus de succès en s’attaquant, entre autres, au problème du crédit de TVA. Un montant de 9,3 milliards de DH sera injecté dans la trésorerie des entreprises.
Au-delà de l’apurement du stock, l’Etat s’engage aussi à respecter la réglementation en la matière! L’autre piste d’amélioration porte sur les délais de paiement. Sur ce volet, Mohamed Benchaâboun, ministre des Finances, a assuré de la volonté de réduire les délais de paiement de l’Etat, des collectivités locales et des entreprises publiques. Il reste à la traduire sur le terrain. Le retour à des pratiques vertueuses dans le public comme dans le privé pourrait huiler la machine économique. Cependant, les maux de nombreuses entreprises sont bien plus profonds que les difficultés de trésorerie.
Crédit bancaire: La croissance s’essouffle
Les concours des banques au secteur non financier ont de nouveau ralenti à fin septembre pour s’établir à 741 milliards de DH. La croissance de l’encours est ramenée à 3,2% sur un an, après 3,5% à fin juin et 4,3% à fin mars. La prévision de 4% de Bank Al-Maghrib pour l’ensemble de l’année reste possible à condition que l’activité économique retrouve du tonus et que les emprunteurs reviennent aux guichets des banques. Le total des prêts aux entreprises privées a limité sa progression à 1,1%.
En revanche, la demande émanant des entreprises publiques est plus robuste. Plusieurs d’entre elles déploient d’importants programmes d’investissement. L’encours des prêts à cette population d’entreprises a augmenté de 10% sur un an à 53 milliards de DH. Pour la clientèle des particuliers et des MRE, les prêts ont progressé de 3,5% à 282 milliards de DH.
A fin septembre, les créances en souffrance ont totalisé 66 milliards de DH soit un taux d’impayés de 7,8%. Les impayés des entreprises privées ont augmenté de 3,2% à 39 milliards de DH alors que ceux des ménages se sont rallongés de près d’1 milliard de DH à 26 milliards de DH.
Le 31 octobre 2018
Source Web : L’économiste
Les tags en relation
Les articles en relation

Maroc. Tourisme en difficulté: ce que demandent les professionnels du secteur
Le tourisme a été un des secteurs les plus impactés par la crise sanitaire Covid-19 et continue de souffrir de la dégradation de la situation sanitaire. Cra...

Banques: Voici les réformes réglementaires en cours chez Bank Al-Maghrib
Classification de créances, cotisation au fonds de garantie, gestion des crises... Bank Al-Maghrib s'active sur plusieurs fronts pour renforcer le cadre r�...

Crédit du Maroc lance sa fenêtre participative sous l’enseigne «ARREDA»
Le Crédit du Maroc va déployer dans les prochaines semaines un premier dispositif de 12 points de vente dans les principales villes du Royaume. Le Crédit ...

TVA : les entreprises vont (enfin) soulager leur trésorerie
L’horizon va rapidement s’éclaircir en matière de remboursement de crédits TVA par l’État ! En effet, les entreprises ne vont plus attendre longtemp...

Réforme Fiscale au Maroc : Vers un Doublement des Recettes et une Fiscalité Plus Équitable d’ic
Les réformes fiscales entreprises par le gouvernement marocain depuis 2023 visent à transformer en profondeur le système fiscal, avec des impacts significati...

Réserves de change : Hausse de 27% à fin février 2016
Les réserves internationales nettes se sont établies à 232,7 milliards de dirhams (MMDH) au 26 février 2016, en hausse de 27 pc en glissement annuel, a anno...

Aïd Al-Adha : le bilan d’une fête à coût élevé
C’est dans un contexte économique difficile, marqué par une inflation généralisée, que les Marocains ont célébré, jeudi dernier, Aïd Al-Adha. Alors q...

Bank Al-Maghrib Hausse de 21,5% des réserves internationales au 05 août 2016
Le montant total des interventions de Bank Al-Maghrib ressort à 21,1 MMDH. Ph : MAP Les réserves internationales nettes se sont élevées à 243,6 milliard...

Gouvernement Akhannouch : vote de confiance accordé, place au travail !
Après une longue journée passée entre les deux chambres du Parlement, Aziz Akhannouch a pu obtenir ce mercredi soir le vote de confiance des élus de la 1re ...

Maroc CESE Pour Chami: Comment peut on s'occuper au plus vite des régions qui vivaient de la contre
Nous considérons au CESE que cette décision qui s’inscrit dans une logique de souveraineté nationale, demeure une mesure nécessaire. En effet, elle permet...

TVA sur les énergies renouvelables : une aubaine pour les grands acteurs, quid des PME/PMI ?
Réduction de la TVA sur l’énergie renouvelable au Maroc : une fausse bonne idée ? Alors que le gouvernement cherche à encourager la transition énergétiq...