Cannabis au Maroc : Comprendre la Loi 13-21 et ses Implications pour l'Économie et la Société
La loi 13-21 sur les usages licites du cannabis, en vigueur depuis mars 2022, vise à offrir au Maroc un cadre légal structurant pour le développement des filières du cannabis à des fins médicales, cosmétiques et industrielles, tout en respectant les engagements internationaux du Royaume. Voici les points clés pour mieux comprendre cette législation.
1. Objectifs de la loi 13-21
L'objectif principal de la loi 13-21 est de réglementer la culture et l'usage du cannabis à des fins médicinales et industrielles. Cette réglementation permet de formaliser neuf activités liées au cannabis, incluant la culture, la production, l'importation, l'exportation, la transformation et la commercialisation. Un système rigoureux de contrôle et de traçabilité accompagne ces activités pour prévenir tout détournement vers le marché illégal.
Cette législation est également conçue pour dynamiser l'économie locale, en particulier dans les zones rurales où la culture illégale du cannabis a longtemps été dominante. En créant des emplois et des opportunités économiques, la loi offre aux agriculteurs une alternative légale, leur accordant des droits et protections.
2. Retombées socio-économiques attendues
La régulation de la filière légale du cannabis pourrait stimuler l'économie des régions où la culture est autorisée (Al Hoceima, Chefchaouen, Taounate), en générant des emplois dans l'agriculture, la transformation, la distribution et le transport. Légaliser cette filière permettrait également de diminuer les activités illégales, réduisant ainsi la violence et l'insécurité.
De plus, le Maroc pourrait bénéficier de nouvelles recettes fiscales et explorer des opportunités d'exportation de produits dérivés du cannabis, comme en témoignent déjà les premières expéditions vers la Suisse et la République Tchèque.
3. Usages du cannabis prévus par la loi
La loi 13-21 encadre principalement deux usages du cannabis : médical et industriel. Sur le plan médical, le cannabis est utilisé pour traiter diverses pathologies grâce à ses composés actifs, THC et CBD. Sur le plan industriel, il sert à fabriquer des produits cosmétiques, alimentaires, et même des matériaux pour la construction et le textile.
4. Pourquoi cette loi maintenant ?
L'adoption de la loi 13-21 s'inscrit dans une tendance internationale où la perception du cannabis évolue, notamment grâce aux récentes découvertes scientifiques sur ses propriétés thérapeutiques. Le Maroc, ayant une longue tradition de culture de cannabis, voit dans cette régulation une opportunité de formaliser un marché informel, générant ainsi des revenus tout en réduisant les activités illégales.
5. Variétés de cannabis autorisées
Les variétés autorisées doivent être certifiées par l'ANRAC et sont soumises à des restrictions strictes concernant leur teneur en THC. Pour les usages industriels, la teneur en THC doit être inférieure ou égale à 1 %, tandis que pour les produits cosmétiques, elle doit être inférieure à 0,3 %.
6. Pourquoi la culture est-elle réservée aux paysans ?
L'approche de la loi 13-21 favorise les petits exploitants traditionnels, leur offrant une alternative légale et durable à la culture illégale. Cela permet de préserver les moyens de subsistance des communautés rurales tout en facilitant le contrôle et la régulation de la production.
7. Délimitation du périmètre et organisation en coopératives
La loi 13-21 limite la culture du cannabis à trois provinces marocaines pour se conformer aux obligations internationales. Les agriculteurs autorisés sont organisés en coopératives pour pallier la fragmentation des parcelles, renforcer leur pouvoir de négociation et faciliter l'encadrement par les autorités.
Le 22/08/2024
Rédaction de l’AMDGJB Géoparc Jbel Bani
www.darinfiane.com www.cans-akkanaitsidi.net www.chez-lahcen-maroc.com
Les tags en relation
Les articles en relation
Cannabis médical : le Maroc signe une première mondiale
Le Maroc franchit une étape majeure dans le domaine du cannabis médical : pour la première fois, un produit marocain, le Beldiya Plus°, a été prescrit à ...
Réforme fiscale : la DGI reprend les impôts locaux
Le gouvernement marocain a validé un transfert stratégique de la gestion de trois impôts locaux majeurs — taxe d’habitation, taxe de services communaux e...
Ramadan 2024 : une initiative pour un accès équitable au poisson
Dans le cadre des efforts visant à garantir un approvisionnement suffisant en produits halieutiques durant le mois sacré du Ramadan, une initiative nationale ...
Transfert de 186 millions de mètres cubes d'eau grâce à l'Interconnexion Sebou-Bouregreg
Jusqu'au 28 courant, le projet d'interconnexion des bassins de Sebou et Bouregreg a réussi à transférer 186 millions de mètres cubes d'eau vers ...
Économie marocaine : résilience malgré la crise mondiale
Le dernier rapport Global Economic Prospects de la Banque Mondiale, publié en juin 2025, annonce une croissance mondiale historiquement faible, estimée à 2,3...
Tourisme au Maroc : croissance et emploi d’ici 2035
Le secteur du tourisme au Maroc s’affirme comme un levier stratégique de croissance économique et sociale. Selon le Conseil mondial du voyage et du tourisme...
L’année 2019 en 14 graphiques
Alors que la décennie touche à sa fin, il faut se réjouir des avancées obtenues dans le monde sur de nombreux fronts. Les pays les plus pauvres sont parvenu...
Bilan et Perspectives de l'Inclusion Financière au Maroc : Réalisation de 38% des Actions Prévues
L'implémentation de la stratégie nationale d'inclusion financière au Maroc a atteint un jalon significatif, avec 38% des 109 actions planifiées déj...
Maroc : le FMI débloque 496 millions $ pour soutenir la résilience économique
Le Fonds monétaire international (FMI) a approuvé le décaissement de 496 millions de dollars en faveur du Maroc, représentant la troisième tranche de la Fa...
Coopération Maroc-Finlande : Accélération du déploiement de la 5G et leçons à tirer du modèle
Le Maroc place le déploiement de la 5G en tête de ses priorités, avec un partenariat renforcé avec la Finlande pour mener à bien ce projet ambitieux. Lors ...
«Les zones montagneuses sont les parents pauvres du développement au Maroc»
Selon le coordinateur national de la Coalition civile pour la montagne, ces régions souffrent de l’absence de vision et de politiques publiques intégrées. ...
Collectivités territoriales : un excédent sans autonomie
Les collectivités territoriales marocaines ont enregistré un excédent budgétaire de 10,2 milliards de dirhams à fin décembre 2024, marquant une améliorat...


jeudi 22 août 2024
0 
















Découvrir notre région