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Amnesty International rend sa copie En matière de droits de l’Homme, la région MENA est loin de servir de bon exemple

Amnesty International rend sa copie En matière de droits de l’Homme, la région MENA est loin de servir de bon exemple

Amnesty International Maroc a épinglé hier les pays occidentaux qui se montrent  « indifférents » à l’égard des violations des droits de l’Homme commises en Afrique du Nord et au Moyen-Orient et, partant, favorisent les atrocités et l’impunité. C’est la principale conclusion du nouveau rapport d’AI-Maroc présenté lors d’une conférence de presse organisée à Rabat et au cours de laquelle Fatima Ezzahra Yassine, présidente de la section Maroc de cette ONG, a présenté les grandes lignes sur les différentes violations des droits humains dans la région.

Il a affirmé qu’en Algérie 12.000 ressortissants nigériens ont été expulsés en 2018 et 11.000 personnes de l’Afrique subsaharienne ont été déposées à la frontière entre l’Algérie et le Niger dans des conditions inhumaines. « Les pays occidentaux et notamment les Etats-Unis, la France et la Grande-Bretagne, favorisent les violations des droits de l’Homme dans la région de l’Afrique du Nord et du Moyen-Orient, alors que l’UE garde le silence quand il s’agit de ses intérêts », a tancé Mohamed Sektaoui, directeur général d’Amnesty international-Maroc. L’exemple donné par l’intervenant et qui atteste de « l’hypocrisie» des pays occidentaux, est celui de l’Iran qui a commis des violations flagrantes des droits humains en 2018, mais l’UE n’en a pipé mot pour ne pas perdre les juteux contrats signés avec Téhéran.

Un autre exemple est celui de la connivence de l’administration américaine avec Israël qui continue de violer les droits des Palestiniens dans les territoires occupés. «Les Etats-Unis ont accordé une aide militaire de 38 millions de dollars à Israël pour les 10 années à venir, alors qu’ils savent que ce pays a utilisé des armes américaines pour commettre des crimes contre l’humanité et des crimes de guerre », a-t-il assuré.

Pour sa part, Salah Abdellaoui (AI-Maroc) a présenté quelques chiffres alarmants concernant les violations des droits humains dans la région de l’Afrique du Nord et du Moyen-Orient.

Au Bahreïn, 300 citoyens ont été déchus de leur nationalité et en Egypte des centaines de personnes ont fait l’objet de procès inéquitables.

Concernant le cas du Maroc, le rapport d’AI a critiqué le fait que « les pouvoirs publics ont imposé des restrictions à la liberté d’association en interdisant ou en limitant les activités de plusieurs associations » et que « les autorités ont interdit des manifestations ou recouru à une force excessive ou injustifiée dans au moins deux occasions en 2018 ». Le rapport a aussi critiqué les jugements prononcés à l’égard des personnes impliquées dans l’affaire du Hirak du Rif.

Le rapport a également épinglé « les autorités qui ont lancé une vaste campagne de répression discriminatoire contre des milliers de personnes migrantes, demandeuses d’asile ou refugiées originaires d’Afrique subsaharienne, en particulier dans le Nord du Maroc ».

Bien que la loi visant à lutter contre les violences faites aux femmes ait entré en vigueur en septembre dernier et que ladite loi ait introduit de nouvelles infractions et alourdi les peines existantes dans le cas de violences conjugales ou familiales, le rapport estime que « la définition du viol dans ce texte ne correspond pas aux normes internationales » et que « le viol conjugal n’y est pas reconnu ». Ou encore, cette loi « perpétue les stéréotypes de genre péjoratifs et ne lève pas certains obstacles auxquels sont confrontées les victimes de violence quant à leur accès à la justice et aux services d’aide car les relations sexuelles consenties en dehors du mariage restent passibles de sanctions pénales ».

« Nous avons à maintes reprises dit au gouvernement marocain que la seule voie pour le changement démocratique, le développement et la stabilité est le respect des droits de l’Homme », a affirmé Mohamed Sektaoui. « Mais le gouvernement fait et continue de faire la sourde oreille », a-t-il martelé.

Mohamed Sektaoui a également saisi l’occasion de la présentation de ce rapport pour réitérer plusieurs revendications. « Nous appelons à l’abrogation de tous les articles dans le Code qui pénalisent l’expression pacifique des opinions et nous demandons à mettre fin à la poursuite des journalistes par les dispositions du Code pénal ».

Il a, par ailleurs, appelé à ce que les autorités compétentes s’abstiennent d’interdire certaines activités légales des ONG comme AI et l’AMDH. « Même les enquêteurs d’AI ont été interdits d’entrer au pays. Cela n’a jamais été le cas dans le passé ».

« Nous appelons le gouvernement à respecter le droit à manifester pacifiquement et à ne pas disperser les manifestations pacifiques en recourant à la violence », a-t-il ajouté.

Par ailleurs, le rapport d’AI a critiqué le fait que le Polisario « n’a pris aucune mesure pour mettre fin à l’impunité dont bénéficient les personnes accusées d’avoir commis des atteintes aux droits humains durant les années 70 et 80 dans les camps qu’il contrôle depuis cette période ».

Il convient de rappeler que l’AI a changé de méthode cette année. Au lieu de publier un rapport relatant les violations des droits humains dans le monde, cette ONG a fait de telle sorte que chaque région élabore un rapport sur la situation des droits de l’Homme dans ladite région comme c’est le cas pour l’Afrique du Nord et le Moyen-Orient.

Le 27/02/2019

Source web : libération

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