L’affaire du baiser interdit à Meknès !

Deux élèves étudiant au lycée Mohammed V de Meknès, ont été expulsés définitivement à cause d’un baiser échangé et consenti dans une classe pendant la récréation. Un jugement annulé quelques jours après, à cause d’une grande mobilisation sur le web. On vous raconte tout d’une affaire sociétale qui a su déchainer des passionnés autour d’une cause de taille…
Une institutrice du lycée Mohammed V de Meknès aurait surpris deux jeunes lycéens en train de s’embrasser et aurait alerté l’administration en fin de semaine dernière. Un conseil disciplinaire a été tenu, jugeant l’expulsion définitive de la fille, et le transfert du garçon vers un autre lycée. Toutefois, l’affaire a tellement suscité indignation et polémique sur les réseaux sociaux, que le jugement a été annulé.
En effet, nombre d’activistes, d’associations et de parents se sont mobilisés pour l’annulation dudit jugement, pour son côté discriminatoire puisqu’il a implicitement inculpé la fille d’un acte commis par deux, en l’expulsant définitivement, au lieu de tout simplement la transférer comme son copain.
Pire encore, les internautes ont fortement critiqué le côté peu « pédagogique » de la décision, qui préfère virer une fille, en la livrant aux griffes de la rue, au lieu d’essayer de comprendre qu’elle a agi sous l’impulsion des hormones de l’adolescence. Certes, la fille de 17 ans a mal agit en commettant une infraction à l’encontre des règles internes de son école, néanmoins est ce que la mettre dans la rue et la priver d’éducation est la solution la plus efficace pour remédier à cette situation ? Ou est-ce que le lycée veut juste se débarrasser d’une « mauvaise herbe » et tant pis pour les conséquences psychiques, éducationnels et sociétales que subirait la jeune adolescente ? Ce qui est sûr, c’est que l’encadrement psychique et l’accompagnement manquent terriblement dans nos lycées publiques marocains, ou du moins à leurs dirigeants.
Baiser interdit un jour… Baiser interdit toujours !
L’affaire nous transporte en 2013, lors d’une affaire similaire à Nador. Une photo d’un baiser devant un collège avait presque coûté aux deux tourtereaux la prison à l’époque. Le cliché avait enflammé la toile, créant une énorme polémique. Les adolescents avaient gardé un goût amer de cette expérience, puisqu’elle leur a tout de même coûté une semaine d’arrestation.
La société civile avait été indignée devant une telle dureté à l’égard de jeunes collégiens, puisqu’ils ont été poursuivis en justice pour « comportement indécent en public et attentat à la pudeur ». Faits qui, on le rappelle, sont passibles de deux à cinq ans de prison, selon le code pénal marocain !
Les deux affaires nous poussent à sérieusement nous questionner sur l’encadrement dont manquent les jeunes adolescents marocains, qui d’un côté se retrouvent sous l’influence des films occidentaux et des vidéos clips de célèbres chanteurs, où l’on banalise à l’extrême les baisers et attouchements physiques. De l’autre côté, les adolescents se retrouvent devant une réalité marocaine conservatrice et non compréhensive. Une dualité le plus souvent mal assimilée par de jeunes adolescents cherchant encore leurs repères à un moment critique de leur vie…
A quand l’assimilation de tous ces aspects par les dirigeants ?
Le 01 Novembre 2017
Source Web Par Les Infos
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