Al Hoceima: Amnesty International et HRW demandent une enquête sur les cas de violences policières
Les ONG Amnesty International et Human Rights Watch (HRW) ont publié jeudi 22 juin un communiqué commun dans lequel elles appellent les autorités marocaines à faire la lumière sur les allégations de violences policières formulées par le leader de la contestation dans le Rif, Nasser Zefzafi.
"Les autorités marocaines devraient enquêter sur les allégations crédibles de violence policière contre Zefzafi et s'abstenir de déposer plainte contre des personnes qui protestent ou s'expriment de manière pacifique", a déclaré Sarah Leah Whitson, directrice exécutive de la division Moyen-Orient et Afrique du Nord à HRW.
Selon l'ONG de défense des droits humains, Nasser Zefzafi, qui fait partie du groupe d'au moins 127 manifestants et militants emprisonnés depuis le début des manifestations à Al Hoceima, a demandé un examen médical pour dénoncer les abus policiers dont il aurait été victime avant de comparaître devant le procureur le 5 juin.
Mais aucune suite n'a été donnée à sa demande, pour le moment, selon l'un de ses avocats, Abdelaziz Nouaydi. Cela "suscite des inquiétudes quant au respect par le tribunal de son devoir d'enquêter sur les allégations de violence policière", estime HRW.
La police a arrêté Nasser Zefzafi le 29 mai dans un village à environ 50 kilomètres d'Al Hoceima, trois jours après qu'il a interrompu le prêche du vendredi dans une mosquée de la ville.
Vers 6h30 ce jour-là, une douzaine de policiers de la Brigade nationale de la police judiciaire (BNPJ) ont arrêté Zefzafi et deux autres militants, Fahim Ghattas et Mohamed Haki, qui se trouvaient avec lui. Selon la version de l'avocat du leader de la contestation, "la police a brisé des meubles et des fenêtres et a agressé les trois hommes même s'ils n'offraient aucune résistance".
Points de suture
Nasser Zefzafi avait une blessure de 1,5 centimètre sur le crâne, une autre sous l'œil gauche et des bleus sur son dos, selon son avocat. La police aurait, ensuite, insulté les trois hommes dans des termes vulgaires, les pressant de crier "Vive le roi!" et les qualifiant de "séparatistes".
Emmené à Casablanca, Zefzafi aurait reçu des soins médicaux, notamment des points de suture sur le crâne, et la police lui aurait donné des vêtements propres pour remplacer ceux tachés de sang.
Mercredi 21 juin, 22 associations rassemblées dans la Coalition marocaine des instances des droits humains (CMIDH) ont publié un rapport pour dénoncer la "répression" menée contre les manifestants, évoquant des arrestations "abusives" et des "cas de torture".
"Les témoignages que nous avons recueillis montrent que les forces publiques sont intervenues avec une violence exagérée. (...) Des matraques, des bombes lacrymogène et des jets d’eau ont été utilisés", indiquent les membres de la commission dans leur rapport.
"Nous avons appris que certains détenus portaient des traces de tortures dont ils ont été victimes notamment dans les commissariats (…) Le délégué du ministère de la Santé nous a déclaré que l’hôpital préfectoral Mohamed V a reçu 19 détenus pour des soins", précise la commission d’enquête.
Le 22 Juin 2017
SOURCE WEB Par Huff Post Maghreb
Les tags en relation
Les articles en relation
Lancement d'une nouvelle ligne aérienne entre Al Hoceima et Bruxelles
Les liaisons aériennes entre le Maroc et la Belgique se sont renforcées par le lancement d'une nouvelle ligne entre Al Hoceima et Bruxelles, dont le vol i...
La crise du Rif comme analyseur de l’inaccomplissement des politiques publiques marocaines
Politique française et internationale Afrique Afrique du nord Le mouvement social que connaît actuellement le Rif donne lieu à de multiples interprétati...
Nasser Zefzafi arrêté lundi matin (officiel)
Nasser Zefzafi, dont l'arrestation a été ordonnée par le procureur général d'Al Hoceima depuis vendredi, a finalement été arrêté ce lundi matin...
Droits de l’Homme: les autorités marocaines rejettent de façon catégorique les allégations d�
Les autorités marocaines ont exprimé leur rejet catégorique des allégations et des positions adoptées par Amnesty International qui visent à déprécier l...
Al Hoceima : De nouvelles têtes tombent
Les tensions que connaît la province d’Al Hoceima continuent de provoquer des remous au sein des départements ministériels extérieurs. Après l’évictio...
Est-ce que le Maroc est un pays sûr pour un expatrié en 2019 – Partie 1 –
Est-ce que le Maroc est un pays sûr pour un expatrié en 2019 – Partie 1 – Le Maroc compte des centaines de milliers d’expatriés sur son territoire, ...
Mobilisation des agences de voyage pour Al Hoceima
Amal Karioun, Président de la Fédération Nationale des Agences de Voyages a répondu à l’appel de l’ONMT et mobilisé en moins de 24 heures les représe...
Al-Hoceima : Diversification de l’offre grâce à son arrière-pays
D’un investissement global de 3,3 millions de dirhams, ce projet vise à mettre en valeur les aspects culturels et balnéaires de ses zones côtières médite...
Hirak du Rif : Coups médiatiques et coups de matraque
Depuis l'émergence du Hirak du Rif, les soutiens et détracteurs de la cause se déchirent. Marches de solidarité ou vives condamnations via les médias e...
La contestation sociale et les manifestations, vues par le ministre de l’Intérieur
Abdelouafi Laftit était hier à la manœuvre, au parlement. Il devait répondre aux questions de divers partis de la majorité concernant les manifestations et...
El Adaoui ouvre le dossier des "indemnités fictives"
Zineb El Adaoui a promis de transférer à la Justice les dossiers des indemnités relatives à des missions fictives. Parmi les bénéficiaires de ces indemnit...
Quand Aziz AKHANOUCH sillonne seul les rues d’Al Hoceima la nuit
Dans la nuit de jeudi à vendredi , en sa qualité de Président du RNI, a quitté son hôtel à Al Hoceima pour marcher dans les rues de la ville. Tout seul et...