Hassad se veut rassurant Les syndicats se disent satisfaits Serait-ce de bon augure pour une école mal en point ?

Mohamed Hassad veut apparemment jouer la carte de l’apaisement et surtout du dialogue avec les différents syndicats. C’est du moins ce qui ressort d’une réunion qu’il a tenue avant-hier avec les centrales syndicales les plus représentatives au cours de laquelle il a insisté, et à maintes reprises, sur la coopération, la responsabilité et l’implication de tous.
« Il s’agit d’une première rencontre destinée à sonder les préoccupations et les attentes des syndicats et d’identifier les priorités et les problèmes du secteur », nous a indiqué Abdelaziz Iwi, secrétaire général du Syndicat national de l'enseignement affilié à la Fédération démocratique du travail (FDT). Et de poursuivre : « Pourtant, l’objectif essentiel du nouveau ministre de l’Education nationale a été de donner une idée sur sa méthode de travail, comment il comptait traiter les maux du secteur et comment il envisageait de se conduire vis-à-vis des syndicats ».
Selon notre source, le message martelé par Mohammed Hassad tout au long de cette rencontre a été celui de vouloir nouer des relations sérieuses avec les syndicats et d’instaurer un dialogue permanent et régulier. «Il a beaucoup insisté sur la méthodologie, tout en tenant à rassurer ses partenaires sociaux. Selon lui, régler les problèmes du secteur passe par la négociation plutôt que par la confrontation. A ce propos, il s’est dit prêt à résoudre tous les problèmes du secteur mais à condition qu’on lui accorde le temps nécessaire pour examiner l’ensemble de ces déficits avant de donner sa réponse », nous a affirmé notre source. Et de préciser : « Cependant, il a insisté sur la responsabilité et la coopération des syndicats pour sauver un secteur qualifié par lui d’«homme malade ». La mobilisation et l’implication des syndicats font partie de ses soucis majeurs».
Pour manifester sa bonne foi, le ministre s'engage à embaucher 24.000 enseignants avec contrat et l’équipement des écoles en procédant à l’acquisition de quelque 260.000 tables. « Il s’agit de mesures exceptionnelles et urgentes destinées à répondre aux problèmes du surpeuplement des établissements scolaires et de la détérioration de leurs infrastructures», nous a expliqué Abdelaziz Iwi qui estime que le nouveau ministre aura du pain sur la planche. «Plusieurs dossiers sont en suspens depuis des années et nombre de promesses de les solutionner nous ont été données sans que ses prédécesseurs tiennent parole. C’est le cas du statut d’administrateur pédagogique qui tarde à voir le jour depuis plus de trois ans. C’est le cas également des 70.000 titulaires de licences dont on n’arrive pas encore à régulariser la situation administrative et des fonctionnaires classés aux échelles 7 et 8 et, last but not least, le dossier des 150 personnes embauchées mais dont la situation n’a pas encore été régularisée. Le statut général des fonctionnaires du ministère pose aussi problème ». Une situation qui n’a rien d’anormal du fait du gel du dialogue social durant les dernières années en dépit de l’importance de ce mécanisme dans l’instauration de la paix sociale et de la garantie des droits sociaux. Le secrétaire général du Syndicat national de l'enseignement a aussi pointé du doigt l’absence de tout accord concret avec l’ancien Exécutif. «Le dialogue social a été gelé depuis 2015 au sein du département de l’Education nationale. Il y a eu seulement deux rencontres avec l’ancien ministre qui n’ont d’ailleurs pas abouti », nous a-t-il déclaré. Et de conclure : « Aujourd’hui, Mohamed Hassad a affiché ses bonnes intentions mais rien n’est garanti d’avance. Il faut maintenant passer aux actes ».
Le 28 Avril 2017
SOURCE WEB Par Libération
Les tags en relation
Les articles en relation

Rapport exclusif de l'OCDE: les failles structurelles qui empêchent l'émergence du Maroc
Compétitivité insuffisante, productivité peu élevée, inadéquation de la formation avec le marché de l'emploi et manque de cohérence des politiques...

Azziman fait appel aux compétences universitaires
Objectif, accompagner la réalisation de la réforme 2015-2030 Création d’un réseau de compétences dans le domaine de l’éducation Un potentiel de ...

Maroc: Une nouvelle grève générale se profile
La coalition syndicale composée de l'UMT, la CDT, FDT-Azzouzi, l'UGTM et la SNE-Sup vient de programmer une grève générale de 48h dans son programme...

Fusion CNOPS-CNSS : syndicats et mutuelles s'opposent fermement à la réforme sociale du gouverneme
La Confédération démocratique du travail (CDT), l'un des syndicats les plus influents, a exprimé une opposition catégorique au projet de loi n°54-23. ...

Ministère de l'Intérieur : Bévue sur bévue !
Après 9 mois de gestation, le ministère de l’Intérieur publie enfin les résultats détaillés des élections communales et régionales de 2015 disponibles...

Etudiants à l’étranger. Hassad veut offrir des billets d'avion gratuits
Cette mesure sera examinée dès cette année. C’est ce qu’a déclaré Mohamed Hassad, ministre de l’Education nationale et l’Enseignement supérieur, d...

Le Front pour la Défense du Droit de Grève : Opposition au Projet de Loi Organique au Maroc
Face à la controverse croissante autour du projet de loi organique encadrant le droit de grève, un regroupement inédit d’organisations syndicales, politiqu...
Saïd Amzazi : Le recrutement d'enseignants par contrat est un choix stratégique irréversible
Décidément, le gouvernement refuse de céder au chantage des enseignants contractuels. Pour l’exécutif, le recrutement par contrat constitue un choix strat...

Maroc: les contrôleurs aériens se mettent en grève dès le 8 octobre
Le Bureau National Unifié des Contrôleurs Aériens, membre du Syndicat National de l’ONDA affilié à la CDT, a annoncé le début d’un mouvement social �...

Limogeage royal, les questions qui se posent
Mardi 24 octobre, le rapport de la Cour des comptes est tombé et avec lui, plusieurs têtes: Mohamed Hassad, Nabil Benabdallah, Houssaine El Ouardi... Après l...

Grosses menaces sur la construction métallique lourde: trois fleurons en graves difficultés
Trois fleurons de l’industrie métallique marocaine connaissent de grosses difficultés. L’un est en difficulté financière, le deuxième est placé en sau...

La démographie scolaire exerce une forte pression sur le budget de l'enseignement
La démographie scolaire et estudiantine exerce une forte pression sur le budget de l’Etat, sur les infrastructures et sur le marché du travail. Le Maroc ent...