Gouvernement El Othmani – Quelles études ont fait nos ministres?

Beaucoup de chemins mènent aux plus hauts postes de l’Etat. Zoom sur les études et le parcours de chacun des 19 ministres du gouvernement El Othmani, nommés le 5 avril dernier. Teaser : vous pouvez faire du marketing et briguer le ministère de l’Agriculture.
Saad-Eddine El Othmani, un psychiatre aux commandes
Si Abdelilah Benkirane était titulaire d’une licence de Physique – qui a dit que seules des études poussées menaient très haut ? –, notre nouveau Chef du gouvernement est bardé de diplômes, avec un parcours original entre la psychiatrie et… les études islamiques. Après un doctorat en médecine générale, obtenu à la Faculté de Médecine et de Pharmacie de Casablanca en 1986, il décroche un diplôme en Psychiatrie au CHU de Casablanca. Ce n’est qu’en 1999, soit plus de dix ans après son doctorat, qu’il se tourne vers un DES en études islamiques de la Faculté des Lettres de Rabat. C’est d’ailleurs à ce moment qu’il renoue avec la passion politique qui l’animait déjà durant ses années fac, en rejoignant le Mouvement populaire constitutionnel démocratique (actuel Parti de la Justice et du Développement).
Nasser Bourita, diplomate et cohérent
Nasser Bourita est titulaire d’une Licence en droit public obtenue à la Faculté des Sciences juridiques, économiques et sociales à Rabat. Suivront un Certificat d’études supérieures en Relations internationales, puis un DES en Droit international public. Il intègre le ministère des Affaires étrangères et de la Coopération en 2009 pour y gravir peu à peu les échellons, devenant Secrétaire général du ministère, puis ministre délégué, avant d’être nommé ministre à 47 ans.
Aziz Akhannouch, du marketing à l’agriculture
Originaire de Tafraout, Aziz Akhannouch effectuera toute sa scolarité à Casablanca. Ce sera ensuite un MBA en Marketing de l’université de Sherbrooke, au Canada, décroché en 1986. Son diplôme en poche, il rentre au Maroc pour se dédier aux affaires familiales. Dix ans plus tard, c’est en homme d’affaires aguerri qu’il rachète le groupe de presse Caractères (Femmes du Maroc, La Vie éco…). Il est aussi connu en tant que président du groupe AKWA, président du RNI (Rassemblement national des indépendants) et Ministre de l’Agriculture et de la Pêche maritime depuis 2007.
Mohamed Laaraj, le droit à la culture
Le nouveau ministre de la Culture et de la Communication est professeur universitaire, titulaire d’une licence en droit de l’université de Fès et d’un doctorat en droit public obtenu à l’université de Rabat. Le rapport avec la culture ? Il faut bien défendre les droits des créateurs et la culture comme un droit pour tous ! Il est accessoirement passionné de lecture et auteur d’une vingtaine d’ouvrages.
Mohamed Hassad, le premier de la classe
Mohamed Hassad est diplômé de l’Ecole Polytechnique et de l’Ecole nationale des ponts et chaussées de Paris, rien que ça ! Ex-ministre de l’Intérieur, c’est aux commandes de l’Education nationale, de la Formation professionnelle, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique qu’on le retrouve. Une source d’inspiration pour les étudiants, et d’espoir pour l’éducation nationale.
Mohamed Boussaid, la tournée des ministères
Autre parcours brillant que celui de Mohamed Boussaid, ministre de l’Economie et des Finances depuis 2013, qui ne s’est pas contenté d’un diplôme d’ingénieur option génie industriel de l’Ecole nationale des ponts et chaussées (Paris) : un MBA de l’International School of Business de la même école viendra clore en beauté ses années étudiantes. Commence alors une carrière en banque, avant de rejoindre des cabinets ministériels (Travaux publics puis Agriculture) et d’être nommé ministre chargé de la modernisation des services publics, puis ministre du Tourisme et de l’Artisanat en 2007. Vous arrivez à suivre ?
Abdelouafi Laftit, Maroc trotteur
Notre ministre de l’Intérieur est doublement diplômé des prestigieuses écoles parisiennes Polytechnique et ponts et chaussées, comme son prédécesseur, Mohamed Hassad. Après un début de carrière en finance en France, il devient directeur de l’Office d’exploitation des ports (ODEP) à Agadir, Safi puis Tanger, avant de diriger le Centre régional d’investissement (CRI) de Tanger-Tétouan, puis d’être nommé gouverneur de Fahs-Anjra, de Nador et enfin de Rabat. Mobile et disponible, quoi.
Rachid Talbi Alami, de la finance au sport
Après un début de parcours à l’université Mohammed V de Rabat, le ministre de la Jeunesse et des Sports – autrefois ministre de l’Industrie, du Commerce et des Télécommunications – décroche un doctorat en Gestion et Finance de l’université de New York, option finances locales. Ce diplôme déterminera son statut d’expert en décentralisation et système financier local, et son engagement : il fait partie de l’Association internationale de la planification stratégique pour la lutte contre la pauvreté en milieu urbain.
Bassima El Hakkaoui, une (seule) femme au pouvoir
De nouveau nommée ministre de la Famille, de la Solidarité, de l’Egalité et du Développement social (oui, « de la Femme » a été remplacé par « de l’Egalité », mais pour la parité gouvernementale, patience), Bassima El Hakkaoui est titulaire d’un DES en psychologie sociale. Elle a été enseignante en sciences de l’éducation, avant de devenir députée PJD en 2002. Elle est l’auteure de nombreuses publications sur la femme, l’approche genre et l’éducation.
Mustapha Ramid, un avocat aux droits de l’Homme
Mustapha Ramid aux droits de l’homme stricto sensu, avouons que ça fait sens. Ex-ministre de la Justice et des Libertés sous Benkirane, notre ministre des Droits de l’Homme a fait des études de droit (niveau licence) pour devenir avocat au barreau de Casablanca, avant de suivre des cours de religion à Dar El Hadith Al Hassania.
Mohamed Yatim, option philo
Sa licence de philosophie et son DES en sciences de l’éducation en poche, Mohamed Yatim enseignera ces deux matières à l’université. Deputé PJD depuis 2002, il est actuellement en charge du délicat ministère de l’Emploi et de l’Insertion professionnelle.
Mohamed Sajid, je suis ton maire
Après un passage par l’Ecole supérieure de commerce de Lille, Mohamed Sajid a été député de la circonscription de Taroudante, puis maire de Casablanca avant que le Roi le nomme ministre du Tourisme, du Transport aérien, de l’Artisanat et de l’Economie sociale.
Abdelkader Amara, scientifique militant
Après un doctorat de l’Institut Agronomique et Vétérinaire Hassan II de Rabat, Abdelkader Amara sera pendant dix ans conseiller scientifique au près de l’Organisation mondiale des sciences, en Suède. Ajoutez à cela un fort militantisme politique (membre fondateur du PJD), et vous obtenez un potentiel ministre. Il a d’abord été nommé ministre de l’Industrie, du Commerce et des Nouvelles Technologies en 2012, avant de devenir notre actuel ministre de l’Equipement, du Transport, de la Logistique et de l’Eau.
Nabil Benabdellah, traducteur mais pas que
Une carrière sans nuages pour cet interprète-traducteur assermenté, expert auprès des tribunaux, mais aussi engagé en politique auprès du PPS. Actuellement ministre de l’Aménagement du territoire national, de l’Urbanisme, de l’Habitat et de la Politique de la ville, il est diplômé de l’Institut national des langues et civilisations orientales (Paris), options relations internationales. Il a également été ministre de la Communication, porte-parole du gouvernement et ambassadeur du Maroc à Rome.
Moulay Hafid Elalamy, du business à la politique
S’il est un des rares a avoir un petit nom (MHE), c’est parce que Moulay Hafid Elalamy est une figure majeure de l’économie marocaine. Son parcours professionnel est impressionnant et pourtant, une seule ligne à la rubrique « études » de son CV : diplômé en Systèmes d’information de l’université de Sherbrooke (la même qu’Akhannouch). C’est tout naturellement qu’il a été reconduit en tant que ministre de l’Industrie, du Commerce, de l’Investissement et de l’Economie numérique.
Ahmed Toufiq, l’érudit
Licence de Lettres (option histoire) à la Faculté des Lettres et Sciences humaines de Rabat et certificat d’archéologie pour Ahmed Toufiq, notre ministre des Habous et des Affaires islamiques. A l’origine professeur d’Histoire, il est l’auteur de nombreux écrits sur l’histoire du Maroc. Une encyclopédie vivante sur le Maroc d’hier et d’aujourd’hui.
Aziz Rebbah, l’ingénieur durable
Fort d’un diplôme d’ingénieur de l’INSEA, spécialisé dans les nouvelles technologies de l’information, et d’un master en Génie logiciel de l’université de Laval au Québec, Aziz Rebbah a occupé différents postes ministériels clés avant de se consacrer à celui de ministre de l’Equipement et du Transport sous Benkirane. Il est actuellement ministre de l’Energie, des Mines et du Développement durable.
Mohamed Aujjar, du journalisme à la justice
Le ministre de la Justice est – naturellement – titulaire d’une licence en Droit de l’université Mohammed VI d’Oujda, mais a toujours été passionné par l’information. Il a ainsi été journaliste puis directeur du quotidien Al Mithaq Al Watani, membre fondateur du Club de la presse, mais aussi de l’OMDH (Organisation marocaine des droits humains). Cet ancien ministre des Droits de l’Homme est également représentant permanent du Maroc auprès de l’Office des Nations Unies à Genève depuis 2014.
El Houcine Louardi, à la rescousse
Ministre de la Santé, El Houcine Louardi est médecin spécialisé en anesthésie-réanimation et expert reconnu par l’OMS (Organisation mondiale de la santé) en médecine d’urgence et de catastrophe – jolie métaphore du ministère dont il prend les rennes pour la seconde fois. Il a par ailleurs longtemps été professeur à la Faculté de médecine et de pharmacie de Casablanca, auteur de plusieurs recherches sur la médecine d’urgence au Maroc.
Le 28 Mai 2017
SOURCE WEB Par Campusmag
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