Droit de grève au Maroc : tensions syndicales après la validation de la nouvelle loi

Le climat social au Maroc s’annonce tendu après la validation par la Cour constitutionnelle de la loi organique sur le droit de grève. Malgré leurs réserves, les centrales syndicales voient leurs espoirs s’amenuiser face à un texte qu’elles jugent défavorable aux droits des travailleurs.
Les syndicats envisagent un arbitrage royal
Face à cette situation, plusieurs centrales syndicales, dont l’Organisation démocratique du travail (ODT), n’excluent pas de solliciter un arbitrage royal pour contester la loi. Par ailleurs, elles envisagent de saisir le Bureau international du travail (BIT) afin de dénoncer ce qu’elles considèrent comme une remise en cause des acquis sociaux.
Les syndicats estiment que cette réforme risque de fragiliser les travailleurs et d’instaurer une instabilité sociale. Pour l’heure, aucune feuille de route précise n’a été annoncée, mais les centrales syndicales comptent accentuer la pression avant l’entrée en vigueur du texte.
Un dialogue social incertain
Outre la demande d’arbitrage royal, les syndicats pourraient boycotter le dialogue social prévu ce printemps avec le gouvernement et le patronat, notamment à l’approche du 1er mai. L’institutionnalisation de ce dialogue social demeure une revendication clé, alors que les relations avec l’exécutif restent tendues, notamment sur les questions de réforme des retraites et des conditions de travail.
Vers une nouvelle grève générale ?
Si la situation ne se débloque pas, une nouvelle grève générale pourrait être envisagée. Lors de la dernière mobilisation en février, les syndicats avaient annoncé un taux de participation oscillant entre 80 % et 90 %, tandis que le gouvernement minimisait l’impact en évoquant une faible mobilisation.
L’éducation nationale en crise
La tension sociale s’étend également au secteur de l’éducation. Plusieurs centrales syndicales, dont l’Union marocaine du travail (UMT), la Confédération démocratique du travail (CDT), l’Union générale des travailleurs du Maroc (UGTM), la Fédération démocratique du travail (FDT) et la Fédération nationale de l’enseignement (FNE), ont suspendu leur participation aux discussions avec le gouvernement, dénonçant un retour en arrière sur les engagements pris lors de l’accord de décembre 2023. Cette décision illustre un climat de méfiance croissante, amplifié par l’adoption de la loi sur le droit de grève.
Avec ces nouvelles tensions, l’année sociale s’annonce particulièrement mouvementée, et le bras de fer entre le gouvernement et les syndicats pourrait s’intensifier dans les mois à venir.
Le 19/03/2025
Rédaction de lanouvelletribune
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