Omra: Fin de la gratuité du visa

La mesure risque d’être dissuasive surtout pour les clients du produit social
Une sortie de devises supplémentaire d’environ 429 millions de DH
L’application d’une taxe aux formalités de visa ne manquera pas d’avoir des répercussions sur les pèlerins, les agences de voyages, mais aussi les réserves de devises. «En général, le pèlerin marocain dispose d’un budget très réduit et ne peut dépenser que dans la limite de la dotation Omra qui est de 15.000 dirhams», explique Fouzi Zemrani, vice-président de la Confédération nationale du tourisme. Par conséquent, cette population ne peut s’offrir que le pack social ou économique dont le prix varie autour de 10.000 dirhams selon la période. Les voyagistes qui se positionnent sur le pack social risquent de souffrir car de nombreux pèlerins risquent de renoncer face au renchérissement des frais de visa. D’autant que ce rituel n’est pas obligatoire comme le haj. En revanche, les agences de voyages de luxe ne risquent pas de pâtir de la taxe Omra. Leur clientèle peut se permettre aisément de s’acquitter des frais de visa. D’ailleurs, une bonne partie de ces pèlerins font souvent d’une pierre deux coups. Le rituel religieux est parfois un alibi pour aller conclure des affaires, notamment aux Emirats Arabes Unis ou en Turquie. Les frais de visa ne seront donc pas dissuasifs pour cette catégorie de clientèle.
«Le fait que le visa devienne payant a pour objectif de dissuader les pèlerins qui optent pour le produit économique et qui séjournent parfois jusqu’à 30 jours en Arabie Saoudite pendant la période de ramadan. Le gouvernement saoudien est souvent amené à les prendre en charge lorsqu’ils tombent malades. Ce qui engendre des dépenses sur le budget de l’Etat. L’Arabie Saoudite ne veut plus de cette catégorie de pèlerins», affirme un professionnel du voyage. D’ailleurs, tous les hôtels qui sont en cours de construction à la faveur de l’extension des lieux saints sont de type 5 étoiles. Ce qui laisse supposer qu’ils ciblent la clientèle aisée.
Selon l’association régionale, une centaine d’agences opèrent essentiellement sur ce créneau. Elles emploient en moyenne dix personnes. Soit environ 1.200 familles qui seraient menacées. Comment les voyagistes pourraient-ils s’en sortir? «Il faut relancer le programme kounouz biladi et développer de nouvelles stations touristiques destinées aux touristes nationaux pour atténuer l’impact de la hausse», suggère Othman Cherif Alami, vice-président de l’Association régionale des agences de voyages.
La réserve de change ne sera pas épargnée non plus. L’introduction de frais de visa pour la Omra d’environ 5.500 dirhams pourrait se traduire, selon les estimations de la profession, par une sortie de devises de l’ordre de 429 millions de dirhams. Un montant qui s’ajoutera au 1,8 milliard de dirhams que représentent le coût du voyage et des frais de séjour.
Changement de modèle économique
Les agences de voyages devraient s’attendre à des jours difficiles. Le modèle économique risque de changer profondément. En effet, depuis quelque temps, les opérateurs saoudiens sont tenus de publier leurs offres via la plateforme électronique Masar. Munis d’un login et d’un mot de passe, les voyagistes achètent leur pack via ce portail et sont débités via un compte logé dans une banque en Arabie Saoudite. Bientôt, la plateforme sera ouverte aux pèlerins du monde entier. Ils ne seront plus obligés de passer par une agence de voyages.
Le 04 Novembre 2016
SOURCE WEB Par L’économiste
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