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Le Maroc se déconfine mais reste fermé aux touristes

Le Maroc se déconfine mais reste fermé aux touristes

« Le secteur va rester sinistré même après la reprise et la réouverture des frontières », estime Khalid Benazouz, président de la Fédération nationale des agences de voyages.
Une grande partie des pays de la Méditerranée «ont pris de l'avance en s'engageant sur des ouvertures de frontières fin juin ou début de juillet. Résultat des courses, les tour-opérateurs et les avions vont programmer ces destinations au détriment du Maroc », insiste Abdellatif Kabbaj, président de la Confédération nationale du tourisme.

Le Maroc doit entamer jeudi sa deuxième phase d'allègement des mesures très strictes instaurées mi-mars pour lutter contre la pandémie de Covid-19. Mais les frontières extérieures restent fermées, au grand dam du secteur touristique, des destinations concurrentes (Espagne, Tunisie) pouvant en profiter.

Les Marocains vont pouvoir retourner à la plage, mais la réouverture des frontières internationales n'est pas prévue de sitôt

Le Maroc rouvre ses lieux publics alors qu'il était il y a quelques semaines encore l'un des pays les plus confinés du monde face au Covid-19. C'était en effet l'un des quatre Etats au monde, avec l'Italie, la Roumanie et la France, à exiger sous peine d'amendes, une attestation pour sortir de chez soi. Le gouvernement avait laissé entendre que les mesures restrictives instaurées mi-mars resteraient en place tant que le virus continuerait de circuler.

Mais le coût économique et social a obligé Rabat à changer de plans, d'autant plus que l'épidémie semble sous contrôle, avec officiellement seulement 213 décès pour 35 millions d'habitants et une centaine de nouveaux cas par jour, pour un total de 10.000. Le gouvernement a donc annoncé vendredi une deuxième phase d'assouplissement des mesures. Jeudi sera autorisée la réouverture des cafés, restaurants et salles de sport, ainsi que la reprise du tourisme intérieur et des déplacements interurbains, par route, rail ou avions. Les hôtels, galeries commerciales et hammams pourront aussi rouvrir ce jour-là, à condition de ne pas dépasser 50 % de leur capacité d'accueil.

Les plages seront de nouveau accessibles au public, avec toutefois obligation de respecter la distanciation physique. Tous les commerces pourront désormais rester ouverts après 20 heures. Toutefois, avec le maintien de l'état d'urgence sanitaire jusqu'au 10 juillet, le port du masque reste obligatoire sur l'ensemble du territoire, les rassemblements interdits, et les musées, mosquées, salles de cinéma, théâtres et piscines publiques fermés. Restent aussi confinées une demi-douzaine de villes où ont été identifiés des foyers d'infection, dont un de 539 cas diagnostiqués vendredi, près de la ville de Kenitra. Ce qui a poussé les autorités à avertir que des mesures restrictives pourraient être rétablies si les flux repartent à la hausse.

Crise sans précédent du tourisme

Surtout, les vols internationaux ne reprennent pas et aucune date n'a été annoncée pour la réouverture des frontières terrestres, maritimes ou aériennes. Le tourisme, secteur clé de l'économie, est plongé dans une crise sans précédent. « Le secteur va rester sinistré même après la reprise et la réouverture des frontières », estime Khalid Benazouz, président de la Fédération nationale des agences de voyages.

Une grande partie des pays de la Méditerranée «ont pris de l'avance en s'engageant sur des ouvertures de frontières fin juin ou début de juillet. Résultat des courses, les tour-opérateurs et les avions vont programmer ces destinations au détriment du Maroc », insiste Abdellatif Kabbaj, président de la Confédération nationale du tourisme. La Tunisie rouvre ainsi ses frontières le 27 juin. Le Maroc devrait connaître cette année sa pire récession depuis 1996, avec une chute du PIB de plus de 5 % du fait de la pandémie, selon la Banque centrale du royaume.

Le 24/06/2020                                          

Source Web Par Les Echos

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