Aux "jeudis de l'UC", Akhannouch annonce une plus grande régionalisation de "Maroc Vert"
Après deux éditions, les “jeudis de l’UC“ sont en train de se faire une place sur les agendas des événements à ne pas rater. Au cours d'un débat sur la régionalisation et les stratégies économiques sectorielles, Aziz Akhannouch a fait un intéressant point sur le Plan Maroc Vert et ce qu'il pourrait apporter aux régions. Et vice-versa.
Les "jeudis de l'UC" sont une initiative pilotée par Mohamed Sajid, secrétaire général de l’UC, avec pour objectif de réunir des têtes d’affiche, pour un “débat franc et ouvert“, autour de thèmes d’actualité sans hésiter à bousculer des tabous.
C’est d’ailleurs ce qu’a fait la première édition, avec un débat sur les libertés individuelles, qui a vu la participation de plusieurs grandes figures de la sphère intellectuelle et des initiatives civiles.
Au cours du dernier jeudi du mois de mai, Mohamed Sajid a réuni Aziz Akhannouch, Mustapha Bakoury et Mohamed Tozy autour d’un thème peu traité: la régionalisation au cœur des stratégies sectorielles. Tout y passe : comment décliner les stratégies sectorielles dans les régions; ou encore comment donner de la cohérence et de la coordination aux stratégies sectorielles.
La présence de ces personnalités tout comme le choix des thèmes, résument la nouvelle vie de Mohamed Sajid: un homme discret et pragmatique, qui est reconnu par l’élite, qui provoque des débats sur les sujets du jour, en réunissant des personnalités de tous horizons, pas forcément de sa propre famille politique et qui est le premier à prendre position sur ces questions.
Au cours de l’échange sur les stratégies sectorielles et la régionalisation, Aziz Akhannouch, ministre de l’Agriculture, a fait un intéressant exposé sur le Plan Maroc Vert.
"Le plan Maroc Vert a déjà changé l’agriculture marocaine", lance le ministre de l’Agriculture. Selon lui, le PMV a permis de multiplier par 1,7 les investissements agricoles entre 2008 et 2014, grâce notamment à des actions structurantes envisagées dans le cadre du plan.
La valeur ajoutée du secteur s’est également appréciée: son taux de croissance annuel moyen sur la même période a été de l'ordre de 6,7%, contre 3,9% seulement pour le reste de l’économie. Cet élan a touché pratiquement l’ensemble des filières agricoles, plus particulièrement les productions d’olives et d’agrumes. La production des viandes rouges a même dépassé de 11% l’objectif fixé pour 2014, à savoir 450.000 tonnes.
Les actions stratégiques du Plan Maroc Vert ont également permis, selon le ministre, de renforcer la compétitivité extérieure des produits agroalimentaires, induisant ainsi une hausse de 34% des exportations alimentaires depuis 2008.
Par ailleurs, l’agriculture nationale a pu réduire sa dépendance et sa fragilité face aux aléas climatiques, à travers une augmentation de 37% des plantations à valeur ajoutée, permettant un renforcement des filières les plus résilientes vis-à-vis de la sécheresse: "Dans le passé, avec une année aussi difficile que celle que nous vivons aujourd’hui, on aurait pu avoir des baisses du PIB agricole pouvant aller jusqu’à 40%. Nous en sommes à -7% seulement, malgré un déficit pluviométrique de 43%", souligne le ministre. C'est un gage du changement que connaît l’agriculture marocaine.
La régionalisation avancée, pilier de la 2e phase du PMV
A l’heure où le plan Maroc Vert souffle sa 9e bougie, M. Akhannouch estime que le travail n’est pas encore achevé, surtout que le plan démarre sa seconde phase, qui vise à valoriser les acquis et à étendre les champs d’action du programme, notamment à travers les différents chantiers de la régionalisation avancée: "Il faut continuer dans le même état d’esprit, tout en tirant profit au maximum de la nouvelle dynamique insufflée par la régionalisation", souligne-t-il.
En effet, le ministre mise gros sur la valorisation de la diversité territoriale des régions et veut que l’action du PMV prenne plus en considération les spécificités régionales. M.Akhannouch rappelle à cet effet les différentes directions et chambres régionales de l’agriculture qui ont été créées: "C’est en nous appuyant sur ces instances que nous avons pu préparer et valider les 16 plans régionaux de développement agricole", souligne-t-il.
Ces plans régionaux sont essentiellement tournés vers des programmes d’action et des projets qui sont mis en œuvre, avec une formule novatrice, à savoir celle des contrats régionaux agricoles, qui ont été signés solennellement devant le Roi par les présidents des conseils régionaux et des chambres d’agriculture. Ces nouveaux contrats ont permis, selon le ministre, de faire apparaître des potentialités et des niches de développement qui avaient été largement ignorées dans le passé.
Il ajoute: "Cette dimension territoriale a en même temps démontré que dans une très grande partie de notre pays, le développement de l’agriculture ne pouvait se faire qu’en synergie avec le développement rural".
Le Plan Maroc Vert s’est donc fixé comme objectif de rendre les territoires plus attractifs, plus compétitifs et plus préservés, de façon à ce qu’ils donnent une impulsion décisive au développement raisonné et durable aux différentes régions, notamment celles à écologie fragile, avec toutes les retombées importantes sur le PIB territorial que cela implique.
Par ailleurs, le ministre veut pousser la régionalisation de son département encore plus loin. En plus des réformes qui ont limité à l’essentiel les fonctions de celui-ci au niveau central, permettant ainsi une forte délégation aux directions régionales, le ministre affiche l’ambition de doter chaque région d’un office régional chargé du développement agricole, qui regrouperait sous le même toit toutes les structures décentralisées du département de l’Agriculture.
Nous consacrerons un compte rendu plus détaillé à l'ensemble du débat au cours des prochains jours.
Le 10 Juin 2016
SOURCE WEB Par Médias 24
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