Aïd Al-Adha 2024 : l’appel royal à éviter le sacrifice
L’annonce royale appelant à l’abstention du sacrifice du mouton pour l’Aïd Al-Adha 2024 arrive à un moment critique pour de nombreux Marocains. Face à une inflation galopante et une crise de l’élevage due à la sécheresse, cette décision soulage les ménages éprouvés par la hausse des prix et vise aussi à préserver un cheptel en difficulté.
"Je suis soulagé. L’année dernière, j’avais déjà du mal à acheter un mouton. Cette fois, si mes enfants me demandent pourquoi nous n’en aurons pas, je leur dirai que c’est Sidna qui l’a décidé." Ce témoignage d’un père de famille reflète le ressenti de nombreux Marocains, pour qui l’achat du mouton est devenu un luxe inaccessible.
Un sacrifice devenu un fardeau financier
Depuis plusieurs années, la flambée des prix touche de plein fouet le marché du bétail. L’inflation, combinée à la sécheresse qui raréfie les ressources fourragères, a entraîné une hausse vertigineuse du coût des ovins. De nombreux foyers marocains, déjà confrontés à une pression financière accrue, peinent à maintenir cette tradition religieuse.
L’appel royal transforme ainsi une contrainte économique en un geste de solidarité collective. En reportant le sacrifice, les familles peuvent alléger leurs dépenses, tandis que les éleveurs disposent d’un sursis pour reconstituer leurs troupeaux et stabiliser les prix du marché à moyen terme.
Préserver le cheptel national : une priorité pour l’avenir
Cette initiative royale s’inscrit aussi dans une vision de durabilité et de résilience du secteur de l’élevage. Le cheptel marocain a subi des pertes considérables ces dernières années en raison du stress hydrique et de la hausse des coûts de l’alimentation animale. Encourager l’abstention du sacrifice cette année permettra de préserver la reproduction du bétail et de limiter une nouvelle flambée des prix pour les prochaines saisons.
"Nous sommes dans une situation critique. Cette décision est essentielle pour renforcer la résilience du cheptel et assurer un meilleur équilibre du marché dans les années à venir," souligne un éleveur de la région de Béni Mellal.
Une tradition qui s’adapte aux réalités actuelles
Si l’Aïd Al-Adha est une fête majeure pour les musulmans, le sacrifice du mouton reste une recommandation et non une obligation absolue en Islam. Dans un contexte de crise économique et environnementale, la préservation de l’intérêt général prime sur l’accomplissement du rite pour ceux qui en auraient les moyens.
Cette décision royale pourrait-elle amorcer une évolution des pratiques à long terme ? Certains experts estiment qu’elle ouvre une réflexion sur la gestion durable du cheptel et sur les alternatives au sacrifice dans un contexte de changement climatique et de pressions économiques croissantes.
En attendant, cette mesure apporte un soulagement immédiat à de nombreux Marocains, leur permettant d’aborder l’Aïd Al-Adha sous un angle plus spirituel et solidaire, tout en contribuant à la préservation des ressources du pays.
Le 03/03/2025
Rédaction de lanouvelletribune
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