Crise hydrique au Maroc : chute des ressources en eau de 2018 à 2024

Depuis sept ans, le Maroc est confronté à une crise hydrique alarmante, marquée par une diminution drastique des ressources en eau et des réserves de barrages. Entre 2018 et 2024, les volumes d'eau disponibles ont enregistré une baisse préoccupante, révélant l'ampleur de la sécheresse qui pèse lourdement sur le pays.
Une baisse historique des ressources hydriques
Selon les données de la plateforme Maa Dialna, le Maroc a traversé sept années consécutives de déficits hydriques importants. Entre 2018 et 2024, les déficits annuels ont oscillé entre -54% et -85%, entraînant une chute des ressources en eau de 10,8 milliards de mètres cubes (m³) en 2018 à seulement 3,37 milliards de m³ en 2024.
Voici les volumes enregistrés année par année :
- 2018 : 10,8 milliards m³
- 2019 : 6 milliards m³
- 2020 : 4,14 milliards m³
- 2021 : 5,3 milliards m³ (légère reprise)
- 2022 : 2 milliards m³
- 2023 : 3,9 milliards m³
- 2024 : 3,37 milliards m³
Les barrages sous tension
Les réserves des barrages ont également été fortement impactées. En 2018, elles atteignaient 8,9 milliards m³, mais en 2024, elles ont chuté à 4,4 milliards m³, soit une diminution de moitié. Malgré une brève amélioration en 2021 (6,5 milliards m³), la tendance reste clairement à la baisse.
Des priorités réorientées pour l'eau potable
Face à cette situation critique, le Maroc a redoublé d'efforts pour sécuriser l'approvisionnement en eau potable, une priorité dans un contexte de raréfaction. La distribution d'eau potable est ainsi passée de 743 millions m³ en 2018 à 1,06 milliard m³ en 2024.
Cette amélioration résulte de plusieurs initiatives stratégiques :
- Dessalement de l’eau de mer : une alternative majeure pour pallier le manque d'eau douce.
- Exploitation accrue des nappes phréatiques : bien que nécessitant une gestion durable pour éviter l'épuisement des ressources souterraines.
- Gestion optimisée des réserves existantes : pour répondre aux besoins essentiels.
Impact sur le secteur agricole
Cependant, ces efforts ont eu des répercussions sur l’agriculture, principal consommateur d’eau dans le pays. Les approvisionnements en eau pour l’irrigation ont été considérablement réduits, affectant les rendements agricoles et la sécurité alimentaire.
Une crise qui appelle des solutions durables
Alors que la sécheresse devient une menace structurelle, le Maroc est contraint d'adopter des solutions innovantes et durables pour gérer ses ressources hydriques. Une mobilisation collective et des politiques renforcées seront essentielles pour relever ce défi majeur.
Le 25/12/2024
Rédaction de lanouvelletribune
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