Stress hydrique : un « Programme pour les résultats » dans le pipe

L’État multiplie les actions visant à faire face à la rareté des ressources hydriques. Le département de l’Eau compte ainsi mettre en œuvre un Programme pour les résultats (PPR) afin de piloter l’opérationnalisation du PNAEPI 2020-2027. Le PPR s’assigne plusieurs priorités. Il s’agit notamment de renforcer la gouvernance du secteur de l'eau, d'améliorer la valorisation et la viabilité financière de l'eau et de créer une culture d'économie d'eau et réduire les pertes d'eau, en plus de favoriser l'intégration des ressources en eau non conventionnelles.
Face à la montée du stress hydrique, l’État multiplie les opérations visant à sécuriser l’approvisionnement en eau potable et d’irrigation. Le département chargé de l’Eau planche sur la mobilisation d’une assistance technique afin de l’accompagner dans la mise en œuvre du Programme pour les résultats (PPR) relatif à la sécurité et à la résilience de l'eau au Maroc. Le PPR a été identifié comme l'instrument le plus approprié pour aider le gouvernement à améliorer le ciblage et l'orientation vers les résultats des dépenses publiques à l'appui du le Programme national pour l'approvisionnement en eau potable et l'irrigation (PNAEPI 2020-2027).
Le PPR est concentré sur la partie du PNAEPI où l’Exécutif vise à améliorer l'efficience, l'efficacité et l'impact des dépenses en liant le décaissement des fonds à la réalisation de résultats spécifiques en vertu du système budgétaire existant basé sur la performance. Concrètement, le Programme pour les résultats renforcera les mécanismes de coordination, de suivi et d'évaluation du PNAEPI et de la réforme sectorielle. Il fournira ainsi une plateforme pour les entités nationales et locales afin d'encourager les progrès soutenus du Programme de réforme du gouvernement, y compris en ce qui concerne la valorisation de l'eau, les entreprises publiques et la régionalisation avancée.
Le programme s’assigne plusieurs priorités. Il s’agit notamment de renforcer la gouvernance du secteur de l'eau, d'améliorer la valorisation et la viabilité financière de l'eau, de créer une culture d'économie d'eau et réduire les pertes d'eau. De même, le PPR entend favoriser l'intégration des ressources en eau non conventionnelles. «Son champ d'application et ses limites prennent en compte l'inscription de ses activités dans les lois de Finances et dûment budgétisées dans le cadre du budget de l'État», précise le département de l’Eau.
Gouvernance de l’eau : vers des contrats de gestion participative des nappes
Dans le renforcement de la gouvernance du secteur de l'eau, le PPR s’attellera à renforcer la gouvernance du secteur pour une gestion durable des ressources en eau. Les actions à mener portent sur la préparation et l'adoption du Programme national de l’eau (PNE) basées sur une stratégie à long terme qui reflète l'incertitude croissante due au changement climatique exacerbant les vulnérabilités, telles que l'augmentation de la rareté de l'eau et de la sécheresse, et comprenant la définition des principes de valorisation de l'eau en considérant principalement les aspects économiques et financiers de l'eau.
Autres opérations prévues, l'élaboration, l'adoption et la mise en œuvre d'instruments réglementaires et de processus consultatifs pour améliorer la mise en œuvre des contrats de gestion participative des nappes et la préparation et la signature de contrats de gestion participative pour trois nappes sélectionnées. À cela s’ajoute l'installation de compteurs intelligents pour mesurer les prélèvements d'eau souterraine par les grands utilisateurs et réduire les prélèvements ou la demande, augmentant ainsi la disponibilité de l'eau pendant les mois les plus secs.
Il s’agit par ailleurs de développer et mettre en œuvre un cadre d'évaluation des performances pour renforcer les performances des Agences des bassins hydrauliques afin qu'elles puissent remplir leurs fonctions essentielles de planification, de gestion, de développement et de protection des ressources en eau, ainsi que d'exploitation et d'entretien des infrastructures. Le tout assorti de l'opérationnalisation des systèmes d'information sur l'eau (Système national d’information sur l’eau et du bassin hydraulique) et l'amélioration des systèmes de gestion des données et de l'information sur l'eau, y compris les réglementations, les spécifications formelles et l’analyse comparative pour la production, le partage et l'accès aux données, les normes d'assurance et de contrôle de la qualité, la mise à niveau, l'équipement et la maintenance des systèmes de surveillance et d'information.
Un cadre de viabilité financières du secteur en gestation
Le PPR porte également sur l’amélioration de la viabilité financière et l’efficience de l'utilisation de l’eau. Il s’agit, en effet, de renforcer la résilience climatique en améliorant le cadre pour la valeur de l'eau, en réduisant les pertes d'eau dans les systèmes de distribution existants et en encourageant la conservation de l'eau par des campagnes de communication. Les activités comprennent ainsi le développement d'un cadre de viabilité financière pour le secteur, y compris le développement d'un modèle financier dédié afin d'informer les stratégies de tarification pour des sous-secteurs spécifiques et l'adoption d'une action de viabilité financière, en plus de la mise en œuvre de la stratégie de communication du PNAEPI pour sensibiliser à l'importance de la conservation de l'eau, y compris les évaluations de l'effet de la stratégie et la mise en œuvre de plans de réduction des pertes d'eau, notamment à travers le déploiement de systèmes de gestion de l'information géographique (SIG) et de modèles hydrauliques.
Eaux non conventionnelles : le dessalement, une priorité
Une autre composante du PPR, le renforcement de l’intégration des ressources en eau non conventionnelles. Les actions à mener portent en effet sur l’amélioration d’un environnement favorable aux ressources en eau non conventionnelles et l’augmentation de la réutilisation des eaux usées traitées. Les activités comprennent ainsi l'élaboration de réglementations visant à renforcer l'environnement favorable et à faciliter l'augmentation des ressources en eau non conventionnelles, axées sur le dessalement via l'utilisation d'énergies renouvelables et la réutilisation des eaux usées.
De même, des conventions pour l'utilisation des eaux usées traitées seront préparées et signées entre les différentes parties prenantes. D’où la nécessité de moderniser les stations d'épuration des eaux usées (STEP) afin d'augmenter la capacité de traitement tertiaire et de réutilisation des effluents traités pour les espaces verts, l'industrie, la recharge des nappes et les utilisations agricoles. Le programme prévoit également la construction de systèmes de distribution pour l'acheminement des eaux usées traitées pour leur réutilisation, y compris les canalisations, les stations de pompage et les barrages de stockage.
Le 03/01/2024
Source web par : lematin
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