COP29 à Bakou : 300 milliards de dollars pour le climat, mais une promesse jugée insuffisante
Les pays développés se sont engagés à mobiliser 300 milliards de dollars par an d'ici 2035 pour soutenir les nations les plus vulnérables face aux impacts du changement climatique. Cet accord, conclu lors de la COP29 à Bakou, reste toutefois marqué par une profonde déception parmi les pays en développement et les ONG.
Une promesse jugée tardive et insuffisante
Annoncé à l’issue de négociations prolongées et souvent chaotiques, cet engagement vise à financer des initiatives pour l’adaptation aux catastrophes climatiques (inondations, sécheresses, canicules) et le développement des énergies bas carbone. Cependant, des représentants de pays en développement, comme le Kényan Ali Mohamed, ont qualifié l’accord de «?trop faible, trop tardif et trop ambigu?». La déléguée indienne Chandni Raina a dénoncé une contribution qu'elle juge «?dérisoire?», tandis que les petits États insulaires, par la voix du Samoan Cedric Schuster, ont regretté un «?manque de volonté?» des pays riches.
Un contexte tendu et des critiques généralisées
L'organisation de la conférence par l’Azerbaïdjan a également suscité des controverses. Accusée de proximité avec les pays pétroliers, la présidence azerbaïdjanaise a été critiquée pour sa gestion des négociations. Plusieurs délégués de pays en développement ont même quitté les réunions, dénonçant un processus décisionnel opaque.
Sur le fond, le texte a également laissé des points majeurs en suspens, notamment la question cruciale de la sortie des énergies fossiles, qui n’a pas pu être adoptée. L’Allemagne a critiqué l’Azerbaïdjan pour son approche jugée trop favorable à l’industrie pétrolière.
Un échec ou un pas en avant??
Malgré les critiques, certains leaders des pays développés, comme Joe Biden, ont salué cet accord comme un «?pas important?» dans la lutte contre le réchauffement climatique. De son côté, le président de la COP29, Moukhtar Babaïev, a affirmé que «?tout le monde doutait que l’Azerbaïdjan puisse réussir?», mais que cet engagement prouve le contraire.
Pourtant, l’amertume domine?: des pays vulnérables espéraient des contributions beaucoup plus ambitieuses, et les ONG dénoncent des mesures insuffisantes face à des catastrophes climatiques toujours plus fréquentes. Simon Stiell, chef de l’ONU Climat, a résumé la situation?: «?Nous quittons Bakou avec une montagne de travail à accomplir.?»
Une urgence climatique sans réponse à la hauteur
Cette COP29 intervient dans un contexte d’année record en termes de chaleur, avec des catastrophes climatiques majeures enregistrées aux Philippines, en Espagne, au Honduras ou encore en Équateur. Neuf ans après l’Accord de Paris, les émissions de gaz à effet de serre continuent d'augmenter, et le monde reste loin de l’objectif de limiter le réchauffement à 1,5?°C.
Un multilatéralisme mis à rude épreuve
Si certains saluent la continuité du processus multilatéral, comme Laurence Tubiana, architecte de l’Accord de Paris, beaucoup soulignent que ce n’est pas suffisant. Les attentes se tournent désormais vers la COP30, qui se tiendra au Brésil, dans l’espoir d’une avancée significative.
Le 25/11/2024
Rédaction de l’AMDGJB Géoparc Jbel Bani
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