Pénurie d’eau au Maroc : Appel à une réforme urgente de la Cour des comptes
Le dernier rapport de la Cour des comptes met en lumière les défaillances alarmantes dans la gestion de l’eau au Maroc, alors que le pays fait face à une pénurie hydrique au maroc de plus en plus sévère. Avec une disponibilité en eau annuelle par habitant inférieure au seuil critique de 500 m³, le Maroc figure désormais parmi les nations soumises à un stress hydrique extrême. La Cour appelle à une réforme immédiate et à une planification plus cohérente pour garantir la sécurité hydrique et soutenir l’agriculture et l’industrie du pays.
Pénurie d’eau et défaillances de gestion
Le rapport souligne l’urgence d'une action coordonnée face à l'épuisement des ressources en eau. Le Maroc, avec une pression croissante sur ses ressources en eau, doit impérativement adopter des réponses adaptées pour contrer la surexploitation, la gestion défectueuse et les retards dans la mise en œuvre des projets nécessaires à la gestion de l'eau.
En particulier, la coordination entre les agences de bassin hydraulique, les ministères et les autorités locales demeure insuffisante, ce qui empêche la mise en œuvre rapide de projets cruciaux pour la conservation et l’optimisation des ressources en eau. Le rapport critique aussi l’absence d'une vision stratégique intégrée pour garantir une gestion durable de l’eau à long terme.
Infrastructures dégradées et surexploitation des nappes phréatiques
L'état dégradé des infrastructures hydrauliques aggrave les pertes d'eau. Le rapport dénonce la vétusté des équipements de distribution, notamment dans les réseaux d’irrigation et d’approvisionnement en eau potable, accentuant ainsi le gaspillage de cette ressource précieuse. En milieu rural, bien que des initiatives aient permis de moderniser les systèmes d’irrigation sur près de 794.000 hectares, la surexploitation des nappes phréatiques, souvent sans autorisation, menace l’équilibre écologique et compromet l'approvisionnement en eau pour les générations futures.
Politiques tarifaires insuffisantes pour soutenir l’investissement
Le rapport de la Cour des comptes met également en évidence des lacunes dans les politiques tarifaires de l’eau. La tarification actuelle ne couvre pas les coûts réels de production et d’entretien, limitant ainsi les investissements dans des solutions modernes comme le dessalement de l'eau et la réutilisation des eaux usées. Bien que des progrès aient été réalisés, la capacité de dessalement a atteint 192 millions de m³ en 2023, avec des projets ambitieux comme la future station de Casablanca, des retards administratifs compromettent la mise en place rapide de ces solutions.
Recommandations pour une gestion résiliente de l'eau
Face à cette situation critique, la Cour des comptes formule plusieurs recommandations pour remédier aux défaillances actuelles. Elle insiste sur l’importance de renforcer la coordination entre les acteurs et de prioriser les investissements dans les infrastructures de stockage et de distribution. L’interconnexion des bassins hydrauliques, comme les projets de raccordement des barrages de Sebou et Bouregreg, est un enjeu clé pour une gestion optimisée des ressources en eau.
De plus, la Cour plaide pour une plus grande transparence et une meilleure régulation des prélèvements illégaux, afin de garantir une gestion plus responsable de l'eau. Enfin, elle souligne la nécessité de sensibiliser le public et les entreprises à une consommation plus rationnelle et durable de cette ressource vitale.
La Cour des comptes conclut que la gestion durable de l’eau nécessite un changement collectif de comportement et une réforme en profondeur de la politique de gestion des ressources hydriques au Maroc.
Le 19/12/2024
Rédaction de lanouvelletribune
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