Gestion de l'Eau et Agriculture : Un Bilan Chaotique au Maroc

La gestion des ressources en eau au Maroc, marquée par le pompage excessif des nappes phréatiques et la distribution sans discernement des subventions pour l'irrigation privée, révèle une situation alarmante selon un rapport de l'Institut royal des études stratégiques (IRES). Publié récemment, ce rapport souligne que les politiques publiques ont largement contribué à l’aggravation de la situation, indépendamment du changement climatique.
Le rapport de l'IRES, présenté dans l'édition du 29 mai de L’Economiste, critique les politiques publiques qui ont favorisé la raréfaction des ressources en eau. L'utilisation intensive des nappes phréatiques, encouragée par les subventions du Fonds de développement agricole depuis 1985 et exacerbée par le Plan Maroc Vert lancé en 2008, est particulièrement pointée du doigt. Ce plan a largement subventionné l'irrigation goutte-à-goutte sans régulation adéquate, augmentant les risques pour les ressources hydriques du pays.
L'IRES note également le faible investissement public dans l'agriculture, représentant seulement 4% du budget général de l'État, bien en dessous des 10% recommandés par la Déclaration de Malabo pour la sécurité alimentaire en Afrique. Ce manque d'investissement ne parvient pas à dynamiser le secteur agricole ni à attirer les investisseurs privés.
Les subventions et incitations, axées principalement sur les cultures à forte valeur commerciale destinées à l'exportation, ont conduit à une dépendance croissante du Maroc aux importations de denrées alimentaires de base comme les céréales, les huiles et le sucre, ainsi que d'intrants agricoles.
Bien que la période 2008-2019 ait vu une réduction du déficit de la balance commerciale agroalimentaire, le rapport souligne que le taux de couverture des importations par les exportations reste faible, et la situation ne semble pas prometteuse pour l'avenir.
Ce bilan met en lumière la nécessité urgente de réévaluer et de réguler les politiques d'irrigation et de gestion de l'eau pour assurer la durabilité des ressources hydriques et l'indépendance alimentaire du Maroc.
Le 29/05/2024
Rédaction de l’AMDGJB Géoparc Jbel Bani
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