Le réchauffement des océans a été largement sous-estimé

Depuis 2014, les experts climatiques étaient perplexes : la hausse de température mesurée des océans n'était pas aussi forte que ce que les modèles climatiques prédisaient. Les thermomètres avaient-ils faux?
Une nouvelle étude parue jeudi 10 décembre 2019 dans la revue Science confirme que les modèles voyaient juste : au total, la température des océans, dans la couche de 2.000 mètres sous la surface, a été revue à la hausse de façon importante pour la période 1971-2010 par rapport à un rapport scientifique de référence parrainé par l'ONU. Ce nouveau travail combine quatre études scientifiques publiées depuis 2014 et qui concordent pour dire que les mesures anciennement utilisées n'étaient pas assez précises et trop basses, in fine.
L'océan, un indicateur du réchauffement global
"Si vous voulez comprendre où se passe le réchauffement climatique, regardez dans nos océans", dit l'un des auteurs du résumé publié dans Science, Zeke Hausfather, de l'Université de Californie à Berkeley. "Le réchauffement océanique est un indicateur très important du changement climatique, et nous avons les preuves que ce réchauffement va plus vite que ce que nous pensions". Le chercheur parle d'"indicateur" car les océans absorbent l'excès de chaleur de l'atmosphère créé par les rejets de gaz à effet de serre. Le réchauffement de l'eau agit comme un signal confirmant la vitesse du changement climatique, explique-t-il.
Selon lui, 2018 sera "très probablement l'année la plus chaude jamais enregistrée dans les océans, comme 2017 et 2016 auparavant". Alors que le Groupe intergouvernemental d'experts sur l'évolution du climat (Giec) estimait en 2014 que le contenu thermique des océans, l'unité utilisée pour ces mesures, était entre 0,20 et 0,32 watts par mètre carré pour la période 1971-2010, les quatre nouvelles études convergent autour d'un chiffre supérieur, entre 0,36 à 0,39 -- et 0,55 à 0,68 pour la période la plus récente, à partir des années 1990.
Les balises confortent les modèles
L'imprécision des mesures passées s'explique par le matériel alors utilisé. Il s'agissait de sortes de thermomètres en forme de torpilles, des bathythermographes, plongeant sous l'eau et reliés par un câble à un navire. Ils ne remontaient pas à la surface et ne duraient pas longtemps. Depuis le début des années 2000, 3.900 balises "Argo" flottantes et plongeantes réparties sur le globe fournissent des données bien plus complètes sur les 2.000 premiers mètres, transmises par satellites avec une fréquence incomparable. Les nouvelles estimations "semblent résoudre de nombreux problèmes qui affectaient les anciennes mesures, et désormais elles semblent s'accorder plutôt bien aux modèles climatiques", conclut Zeke Hausfather.
Le 11 janvier 2019
Source web par: science setavenir
Plaquette de l'AMDGJB-Geoparc Jbel Bani
Les tags en relation
Les articles en relation

Tout savoir sur Alok Sharma, président de la COP26
La COP26, conférence internationale sur les changements climatiques, s’ouvre ce dimanche à Glasgow, en Ecosse. Très attendue par de nombreuses nations mais...

Lutte contre le réchauffement climatique Les maires des grandes villes de la planète se réunissen
«A Mexico, Paris et d'autres villes pionnières annonceront de nouvelles mesures de lutte contre la pollution de l'air», indique la maire de Paris, An...

Que retenir du rapport du groupe 3 du GIEC ?
Quels sont les points clés à retenir du rapport du groupe 3 du GIEC ? Voici un résumé des grands enjeux mis en avant par les scientifiques du GIEC. Le gr...

Stress hydrique : Le Maroc mise sur le PNAEPI, la construction de barrages et le dessalement de l'ea
Face à un stress hydrique exacerbé par les effets du changement climatique, le Maroc prend des mesures avant-gardistes pour sécuriser durablement son approvi...

Gestion de l’eau au Maroc : Entre évaporation massive et surexploitation, 22 milliards de mètres
Le Maroc, avec une pluviométrie annuelle estimée à 140 milliards de mètres cubes, fait face à des défis majeurs dans la gestion de ses ressources en eau. ...

Sand to Green, 700’000 heures Impact, et Regenopolis collaborent en vue de restaurer l'oasis de Ti
Sand to Green, une start-up franco-marocaine spécialisée dans la conversion des déserts en terres arables, s'unit à 700’000 heures Impact et Regenopol...

COP29 : L’ONU Alerte sur l'Insuffisance des Engagements Climatiques pour Limiter le Réchauffement
À deux semaines de la COP29, l’ONU tire la sonnette d’alarme : les engagements climatiques actuels sont loin de suffire pour limiter le réchauffement clim...

Maroc : Stratégie 2030 pour la Finance Climat – Mécanismes de Partage des Risques pour Attirer l
Le Maroc prévoit de renforcer sa finance climat et de stimuler les investissements privés dans les projets environnementaux grâce à des mécanismes innovant...

Forum de haut niveau sur l'intelligence artificielle à Rabat : les pays africains unis pour une str
Plus de 20 pays représentés par des délégations de haut niveau et d'experts se sont réunis à Rabat pour discuter de la nécessité d'aborder les e...

Record de concentrations de gaz à effet de serre en 2018, selon l'ONU
Les principaux gaz à effet de serre (GES) à l'origine du réchauffement climatique ont franchi de nouveaux records de concentration en 2018, et "aucun sig...

Le Maroc, une puissance maritime en devenir
UNE POSITION GÉOGRAPHIQUE PRIVILÉGIÉE, DE GRANDES RICHESSES HALIEUTIQUES ET ÉNERGÉTIQUES, UNE INFRASTRUCTURE PORTUAIRE EN PLEIN DÉVELOPPEMENT, AVEC DES PO...

Voici les pays où le réchauffement climatique fera le plus de victimes
Une étude britannique récente montre que le réchauffement climatique n’affecte pas de la même manière toutes les zones du globe. Afin de le démontrer, l...