L’intégration des NEET au marché professionnel est un défi de taille
Au Maroc, le nombre de jeunes de 15 à 24 ans qui ne sont ni en éducation, ni en emploi, ni en formation (NEET) est très élevé. Selon l’Office national du développement humain, seuls 473.000 sur 1,7 million de NEET au Maroc sont en recherche continue et active d’emploi. Aussi, les opportunités de travail créées par les entreprises formelles sont loin de répondre à la demande de ces jeunes peu qualifiés. Précisions.
La jeunesse représente la catégorie la plus productive de la société. Les pays qui promeuvent les jeunes et qui investissent dans leur épanouissement professionnel et personnel sont considérés comme les plus développés. Pour les jeunes Marocains qui ne sont ni en éducation, ni en emploi, ni en formation (NEET), leur nombre est alarmant et représente l’un des taux les plus élevés dans le monde. Cette catégorie de la population a été estimée à près de 1,7 million d’individus en 2019. Elle présente un défi majeur à relever par les pouvoirs publics.
Selon une enquête menée par l’Office national du développement humain (ONDH), «l’afflux de jeunes n’ayant pas achevé leur cycle de formation ou disposant de faibles compétences conduit à un fort sous-emploi offrant de faibles rémunérations ou chances d’acquisition de compétences professionnelles». En effet, le marché de l’emploi marocain n’offre pas assez d’opportunités d’emploi. «Les emplois créés par les entreprises formelles sont en nombre insuffisant pour répondre à l’afflux de jeunes peu qualifiés», lit-on dans le rapport de l’ONDH.
En outre, cette faible dynamique productive résulte de la baisse du taux d’activité. L’Office souligne que les jeunes sont pris dans un cercle vicieux macroéconomique, avec un secteur productif qui ne crée pas d’emplois. En revanche, il privilégie l’investissement dans des processus de production de plus en plus automatisés.
Les profils des NEETs au Maroc
Selon l’enquête, l’ONDH identifie cinq profils de NEET. Il s’agit des femmes au foyer rurales à responsabilité familiale et qui représentent 54,3% de l’ensemble ; des jeunes citadins découragés avec un pourcentage de 25% ; des NEET volontaires (7,5%) ; et des NEET souffrant de problèmes de santé (5,1%).
Les facteurs qui font qu’un jeune devient un NEET sont divers. L’analyse quantitative de l’ONDH a indiqué qu’ils sont liés à l’environnement familial, aux performances scolaires, à l’état matrimonial, au genre, au milieu de vie, à l’âge et à l’état de santé du jeune. Concernant la relation avec la famille, elle est en mesure d’influencer la probabilité de devenir un NEET à travers plusieurs canaux, notamment le niveau d’éducation parental, la structure de la cellule familiale et le niveau de vie du ménage.
Le document indique également que les femmes sont plus susceptibles d’être NEET. Pour elles, le risque est trois fois plus élevé comparé aux hommes.
Absence d’accompagnement
Selon le rapport, l’offre éducative est principalement tournée vers «l’enseignement général, avec peu de stratégies de remédiation en cas de décrochage». Pour les NEET, un accompagnement régulier pour leur recherche d’emploi dans les espaces urbains et surtout ruraux demeure obligatoire.
Par ailleurs, la mobilisation «des différents acteurs, notamment les ministères, les agences, les fondations, les organisations non gouvernementaux, les organisations internationales et les services de coopération bilatérale, se traduit le plus souvent par des dispositifs éclatés et sous-dimensionnés au regard des besoins réels des jeunes concernés», précise la même source.
À Rabat, une initiative a été lancée par des jeunes et pour les jeunes, au profit de cette catégorie de la société. Le but est de les préparer à bien s’intégrer dans le marché de l’emploi. Nommée “Moustaqil”, cette association propose des programmes d’émergence des compétences qui s’intitule “Formation Moustaqil”. Il s’agit d’une formation personnalisée gratuite en soft skills et hard skills, comme l’entrepreneuriat, les multimédias, les langues, etc. et elle est proposée aux jeunes NEET.
Enfin, la catégorie des NEET est la plus importante de la pyramide sociale. Leur manque de motivation vient souvent d’une profonde détresse et du sentiment d’inutilité. Pour qu’ils intègrent le marché du travail, un encadrement et un accompagnement doivent être mis en place pour leur épanouissement professionnel ainsi que pour le développement du pays.
Le 06/09/2022
Source web par : le brief
Les tags en relation
Les articles en relation
Taxe carbone, TIC, TVA… Les priorités du gouvernement pour le budget 2024
Pour le budget 2024, le gouvernement s’apprête à lancer trois grands chantiers, dont l’introduction de la taxe carbone pour maintenir la compétitivité d...
Intégration des jeunes NEET : Un impératif pour l'avenir du Maroc
Suite à la publication mercredi dernier de l'avis du Conseil économique, social et environnemental (CESE) concernant les jeunes NEET (ni en emploi, ni en ...
Modèle de développement : Les 14 données économiques clés qu’il faut retenir
Dans le cadre du nouveau modèle de développement, l'objectif est de porter le nombre de sociétés cotées en Bourse de 76 actuellement à 300 en 2035. ...
Afrique : La croissance serait de 4% en 2019 et 4,1 % en 2020
Infomediaire Afrique– La croissance économique africaine devrait se situer à 4 % en 2019 et à 4,1 % en 2020, indique la Banque africaine de développement ...
#France_Europe_Maroc : « En finir avec les schémas traditionnels »
ANALYSE. Quel statut pour le Maroc vis-à-vis de la France et de l’Europe ? Par cette question, l’Institut EGA interroge la realpolitik appliquée à l’...
Le secteur de la banque et de l’assurance résiste bien face à la crise
La croissance de l’économie nationale devrait s’accélérer à 4% en 2023 au lieu de 1% en 2022, selon Bank Al-Maghrib La croissance de l’économie na...
En 2020, des millions de personnes seront confrontées à la faim
L'Afrique subsaharienne sera l’un des points chauds les plus importants en matière de lutte contre la faim en début 2020, a prévenu mardi le Programme ...
Jeunes NEET au Maroc : Un fardeau économique de 115 milliards de dirhams en 2019
Une étude récente, publiée dans une revue académique spécialisée dans la recherche et les politiques de protection de l'enfance et de la jeunesse vuln...
Le Maroc se Classe 82e en Attractivité Touristique selon une Étude du Forum Économique Mondial
Une nouvelle étude du Forum économique mondial sur les voyages et le tourisme révèle que le Maroc occupe la 82e position mondiale avec un score de 3,64 en t...
Le Laboratoire d'Innovation Sociale de l'UM6P : Impact significatif et initiatives variées depuis 2
Depuis sa création en 2019, le Laboratoire d'Innovation Sociale (SIL) de l'Université Mohammed VI Polytechnique (UM6P) s'emploie à générer un i...
Dirham fort : Quelles conséquences sur l’économie marocaine ?
La monnaie marocaine ne cesse de s’apprécier depuis le début de l’année. Quelles sont les causes et conséquences d’un dirham fort ? Explications avec ...
Faut-il plus d’inflation et de dettes pour réoxygéner l’économie ? Retour sur un débat
Si les économistes du 19e siècle n’étaient pas d’accord sur le mécanisme de création de la richesse et de sa distribution, les modèles sociétales con...