Dirham fort : Quelles conséquences sur l’économie marocaine ?

La monnaie marocaine ne cesse de s’apprécier depuis le début de l’année. Quelles sont les causes et conséquences d’un dirham fort ? Explications avec Omar Bakkou, économiste et spécialiste en politique de change.
Le dirham ne cesse de s’apprécier depuis le début de l’année. Et depuis juillet dernier, il a même frôlé la limite inférieure de la bande de fluctuation (-5%). Quelles sont les causes et conséquences d’un dirham fort ? Sollicité par «Le Matin», Omar Bakkou, économiste et spécialiste en politique de change, nous explique que l’appréciation de la monnaie marocaine est due à 2 facteurs : l’accroissement des recettes en devises et la baisse relative des dépenses en devises.
Pour le premier facteur, Bakkou avance 4 explications. La première a trait aux investissements étrangers, particulièrement dans le secteur automobile et le port Tanger Med (groupe APM avec un nouveau terminal). La deuxième est l’emprunt obligataire du groupe OCP. La troisième est liée à l’accroissement des recettes au titre des transferts des Marocains résidant à l’étranger (MRE) et la quatrième correspond à l’augmentation des recettes touristiques avec l’afflux massif des MRE cet été.
S’agissant de la baisse relative des dépenses en devises, explique Bakkou, elle provient du manque de dynamisme des importations, sous l’effet du tassement de l’activité économique, particulièrement durant la période estivale, et de la baisse des dépenses au titre des voyages à l’étranger des MRE.
Quid des conséquences d’un dirham fort ? Le spécialiste en politique de change relève que «globalement l’appréciation du taux de change exerce un impact macroéconomique négatif particulièrement pour un pays ayant une balance commerciale structurellement déficitaire comme le Maroc». Cette appréciation agit négativement sur la production nationale de manière globale, qu’elle soit destinée au marché étranger ou domestique. Ainsi, développe-t-il, l’appréciation du taux de change abaisse les prix des importations des biens de consommation, lesquels concurrencent les biens produits localement.
Le spécialiste souligne que cet impact négatif sur la production nationale est «généralement largement supérieur aux effets positifs de l’appréciation du taux de change, effets liés à la baisse des prix des biens intermédiaires et d’équipement». Globalement, l’appréciation du taux de change affecte négativement le revenu national, puisqu’elle se traduit par moins de dirhams pour les entreprises exportatrices et pour les entreprises résidentes recevant des transferts de l’étranger.
Toutefois, relève-t-il, «tout cela doit être nuancé par l’ampleur de cette appréciation. 5%, c’est certainement faible pour engendrer un impact macroéconomique important».
Le 04/11/2021
Source web Par : le matin
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