Robots : les emplois qualifiés menacés dans les pays développés
Dans son dernier rapport, la Conférence des Nations unies pour le commerce et le développement (CNUCED) plaide en faveur de l'usage de robots collaboratifs dans l'industrie.
Les travailleurs qualifiés vont-ils se faire remplacer par des robots ? A l'heure où une compagnie d'assurance japonaise a remplacé 34 de ses salariés par des robots et des banques américaines testent des agences automatiques sans employés, les emplois qualifiés pourraient être de plus en plus menacés par l'automatisation du travail. Selon le dernier rapport de la CNUCED, "la menace que fait peser la robotisation sur les bons emplois s'étend à certains pays en développement". Le secrétaire général de l'organisation Mukhisa Kituyi a ajouté :
"L'utilisation de robots menace les emplois aussi bien dans les pays développés que dans les pays émergents, mais comme pour toute nouvelle technologie, cette situation offre des possibilités autant qu'elle présente des risques."
Une conjoncture macroéconomique défavorable
Pour éclairer leur point de vue, les auteurs du document expliquent que les changements technologiques en cours "ne peuvent pas expliquer les problèmes actuels du marché du travail". D'après ces experts, la véritable nouveauté réside moins dans la multiplication des technologies dans de nombreux secteurs économiques que dans le fait "qu'elles apparaissent à un moment où la conjoncture macroéconomique est faible dans les pays avancés et où la transformation structurelle est en panne dans de nombreux pays en développement". L 'agence de l'ONU regrette ainsi les faibles investissements réalisés dans le secteur privé "pour permettre la bonne absorption des nouvelles technologies et la création de nouveaux secteurs susceptibles de donner de meilleures possibilités d'emploi aux travailleurs qui ont perdu leur activité".
Des pays développés menacés
Pour les experts de l'organisation internationale, les pays les plus exposés par la robotisation industrielle sont souvent ceux où le niveau de développement est relativement élevé.
"Le remplacement de travailleurs par des robots est plus facilement réalisable dans les activités manufacturières à forte intensité de compétences et à rémunération élevée, que dans les secteurs à forte intensité de main-d'œuvre et à faible rémunération [...]. Les pays les plus exposés à la robotisation industrielle sont ceux où l'industrie manufacturière est importante et comporte principalement des activités relativement bien rémunérées, par exemple dans les secteurs de l'automobile et de l'électronique."
A l'inverse, les pays en développement seraient moins menacés "et il est peu probable que cela change dans un avenir proche". Les économistes de la CNUCED expliquent ce faible impact par une diversification économique insuffisante et un moindre degré de modernisation technologique dans ces Etats.
Relativiser l'impact des robots
Malgré toutes les inquiétudes et l'anxiété qui existent autour des robots, l'organe de l'ONU veut relativiser l'usage de tels outils dans l'industrie. Pour l'instant, il n'existe "que" deux millions de robots industriels, principalement utilisés dans les activités automobile, électronique et électrique de quelques pays comme l'Allemagne, les Etats-Unis et le Japon
"La densité robotique (le nombre de robots industriels par employé dans le secteur manufacturier) est la plus élevée dans les pays développés et les anciens pays en développement qui sont parvenus à un stade avancé de leur industrialisation, comme la République de Corée."
Pour des robots collaboratifs
Face aux peurs suscitées par l'automatisation du travail, la CNUCED préconise l'usage de plusieurs types de technologies notamment dans les petites et moyennes entreprises.
"Le développement des robots collaboratifs pourrait s'avérer particulièrement utile aux petites entreprises, car ces appareils sont faciles à mettre en place sans l'aide d'un intégrateur de système spécialisé et s'adaptent rapidement aux nouveaux processus et aux nouveaux besoins liés au cycle de production."
L'antenne de l'ONU préconise également d'associer les robots aux technologies de l'impression 3D.
"L'utilisation de robots associée à l'impression tridimensionnelle pourrait offrir aux petites entreprises manufacturières de nouveaux moyens de surmonter les contraintes liées à leur taille et de mener leurs activités à une échelle bien plus grande."
Une répartition des revenus plus équitable
La CNUCED pointe le risque d'une répartition inégalitaire des revenus issus de la production robotique."Si rien n'est fait, les effets distributifs de la robotisation accroîtraient la part du revenu revenant aux propriétaires des robots et aux détenteurs des droits de propriété intellectuelle qui y sont associés, ce qui aggraverait les inégalités existantes." Elle recommande donc une certaine vigilance.
"Pour éviter cette situation, on pourrait mettre en place des dispositifs par lesquels les revenus des employés seraient liés à la rentabilité de leur entreprise et proviendraient donc pour une part substantielle de la détention de capital et non du travail."
Le 18 septembre 2017
Source web par La tribune
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