Badr, 23 ans, un exemple représentatif des 1,5 million de NEET au Maroc
Badr a 23 ans et vit dans la banlieue de Casablanca. Il fait partie des 1,5 million de NEET (Not in Education, Employment or Training) que compte le Maroc, selon une étude réalisée par le Conseil économique, social et environnemental (CESE). Son histoire est celle d'une accumulation de ratages et de déceptions, qui ressemble à une spirale infernale.
Le terme "NEET" est apparu au Royaume-Uni et peut sembler plaisant, voire "branché". Cependant, il désigne une catégorie de personnes qui ne sont intégrées dans aucun système éducatif, professionnel ou de formation. Au Maroc, il y aurait 1,5 million de NEET parmi les jeunes âgés de 15 à 24 ans.
Badr est né en 2001 et a grandi dans une famille aimante, bien que ses parents aient divorcé lorsqu'il avait trois ans. Il a été élevé par sa mère, qui travaillait comme couturière traditionnelle, et ses grands-parents. Badr a été perçu comme un enfant intelligent et à l'apprentissage rapide lorsqu'il était à l'école maternelle.
Cependant, les choses ont commencé à mal tourner lorsque Badr a rejoint le collège. Il est devenu incontrôlable et a fugué pendant deux jours pour suivre son club de football préféré en déplacement à Tanger. Ses résultats scolaires ont chuté et il a redoublé deux années. Il a finalement été renvoyé du collège sans avoir obtenu son brevet.
Une tante a essayé de l'aider en payant les mensualités d'un établissement privé, mais cela n'a pas fonctionné. Badr avait déjà goûté aux délices de l'école buissonnière et les bancs de l'école lui insupportaient. Il rêvait d'une carrière de joueur de football professionnel et passait son temps sur les terrains de football improvisés.
Le décès de son grand-père, dernier détenteur d'un semblant d'autorité, a précipité les choses. En rupture avec l'école, Badr a refusé de rejoindre une quelconque structure de formation. Les instituts de l'OFPPT, le "Takwin" ? Pas assez bien pour lui. Un éventuel apprentissage auprès d'un artisan ? Il était bien trop âgé, et surtout trop revêche.
Lorsque sa carrière de footballeur n'a pas abouti, Badr a sombré dans l'alcool et les drogues. Il passe le plus clair de son temps terré chez lui ou en compagnie d'amis du quartier, aussi désoeuvrés que lui. Sa mère est devenue sa principale pourvoyeuse d'argent, pour sa drogue, sa bouteille et ses recharges téléphoniques. Ils sont devenus des étrangers, ne partageant plus que la chambre qui leur était réservée dans la maison familiale.
Pour subvenir aux besoins de son fils, Malika a fini par se faire embaucher dans une unité industrielle, tout en continuant à travailler comme couturière. Elle multiplie les "heures supplémentaires" pour répondre aux besoins toujours plus pesants de son fils. Badr, désormais imposant par sa taille, est devenu littéralement ingérable et a même menacé de violence physique contre sa propre mère.
Au fil des mois, le jeune homme est devenu une sorte de paria au sein de la famille et dans le quartier. Ses proches ont tenté de l'aider à plusieurs reprises, mais sans succès. Il y a environ quatre ans, Badr a été arrêté et condamné à une peine de prison ferme pour avoir.
Le 04/06/2024
Rédaction de l’AMDGJB Géoparc Jbel Bani
www.darinfiane.com www.cans-akkanaitsidi.net www.chez-lahcen-maroc.com
Les tags en relation
Les articles en relation
Rapport: le Maroc aura soif, voici pourquoi
Le conseil économique, social et environnemental vient de tirer la sonnette d’alarme à propos de la pénurie d’eau. Les ressources sont estimées à 650 m...
Engagements de Benali envers le Secteur Minier
Le secteur minier joue un rôle essentiel dans l'économie nationale du Maroc en raison de son infrastructure géologique riche, a déclaré la ministre de ...
CESE: les inégalités sociales au Maroc sont le fruit d’une croissance économique en dents de sc
La question des inégalités sociales, qui n’en finissent pas de se creuser, constitue la plus importante problématique à laquelle est confronté actuelleme...
Une démocratie à 25 %, des chiffres et des lettres
Si «La démocratie est le pire des systèmes, à l'exclusion de tous les autres.» Selon Winston Churchill, il n’en demeure pas moins que tout système p...
CESE: 50 MMDH pour réussir le choc entrepreneurial
La réussite du choc entrepreneurial au Maroc nécessite un accompagnement de 50 milliards de dirhams MMDH, répartis entre contribution du budget et garanties ...
Où est la Richesse: lancement d'un débat national par la société civile
77 intellectuels, journalistes et politiques d'horizons différents ont signé un appel dans lequel ils demandent l'ouverture d'un débat national s...
Initiative touristique : Déploiement de « Go Siyaha » avec l'accompagnement de plus de 1 700 entr
Bénéficiant d'une enveloppe de 720 millions de dirhams, le programme "Go Siyaha" ne se limite pas à être un simple soutien à l'investissement, mais...
Le Sommet des consciences de la COP 22 de Marrakech, le 3 novembre prochain
Le Sommet des Consciences de la COP 22 de Marrakech se tiendra le 3 novembre prochain, en vue de renforcer la prise de conscience sur l'impératif d'une...
Emergence du Maroc : les recommandations du CESE et de BAM
Le Conseil économique, social et environnemental (CESE) et Bank Al Maghrib ont formulé dans leur rapport sur le capital humain, présenté hier à la Chambre ...
Les 3 professionnels candidats au CESE
Les noms des 3 candidats Tourisme au CESE ont été dévoilés lors d’une réunion de la CNT, tenue hier mardi 03 janvier. De nouveaux noms contrairement à c...
Le CESE préconise l'accélération de la réforme des retraites
Le Conseil économique, social et environnemental (CESE) a préconisé, dans sa récente «Alerte-CESE», l'accélération de la mise en œuvre de la réfor...
Nouveau modèle de développement: le CESE sonde les Marocains
Le Conseil économique, social et environnemental invite tous les Marocains à participer à un sondage sur le nouveau modèle de développement. L'objec...