Driss Lachguar: L’économie verte doit être perçue comme un besoin urgent au regard de la rareté des ressources en eau et de la fragilité du système dans lequel nous vivons

Driss Lachguar à l’ouverture des travaux du Forum international de la solidarité climatique
«Nous considérons l'économie verte comme l'un des leviers fondamentaux sur lesquels l'humanité peut fonder son nouveau modèle de développement», a souligné d’emblée le Premier secrétaire de l’USFP, Driss Lachguar, lors de la séance inaugurale du Forum international de la solidarité climatique qui se tient du 22 au 25 mars 2022 à Marrakech et à Ouarzazate.
Devant plus de 40 représentants d’organisations de jeunes des régions d'Amérique latine et du monde arabe, et en présence des leaders d’organisations amies (l’Union internationale des jeunes socialistes (IUSY), le Global Young Greens, les Jeunes socialistes européens, le PSOE Juventud (organisation de jeunesse du Parti socialiste ouvrier espagnol), l’Association des jeunes sociaux-démocrates-Suède et les Jeunes du Parti démocrate italien), le dirigeant ittihadi a expliqué le fond de sa pensée en affirmant que «la société moderniste et solidaire à laquelle nous aspirons n’est pas seulement solidaire hic et nunc, mais elle est aussi solidaire génération après génération. Et face à l'urgence de la question climatique, nous considérons l'économie verte comme l'un des principaux leviers sur lesquels l'humanité peut fonder son nouveau modèle de développement».
Selon lui, l’économie verte est une opportunité pour dépasser les modes de production et de consommation non durables, tout en assurant que «le problème ici ne se limite pas à la prise en considération des enjeux environnementaux dans les décisions d'investissement au niveau des infrastructures par exemple, mais plutôt à une vision globale de l'ensemble des politiques publiques qui envisage un développement durable protégeant le capital naturel et assurant une vie décente aux citoyens où qu'ils se trouvent, notamment les habitants des zones isolées ou précaires des montagnes, des oasis, des îles et les nomades ».
Le Premier secrétaire de l’USFP a également indiqué que l’économie verte ne doit pas être considérée comme un luxe ou une obéissance aux injonctions de certaines institutions internationales, mais «plutôt comme un besoin urgent au regard de la rareté des ressources en eau et de la fragilité du système écologique dans lequel nous vivons, ce qui a eu ces dernières années des effets désastreux sur la biodiversité et sur les humains avec l’apparition de la migration environnementale».
Le rôle de la jeunesse dans ce domaine est fort important selon Driss Lachguar. A cet égard, il a déclaré : «Nous espérons que la jeunesse fera preuve de créativité pour hisser des expériences embryonnaires à un niveau plus grand et plus efficace afin d'améliorer les moyens de subsistance, de créer des opportunités d'emploi et de réduire la pauvreté et la migration en pleine harmonie avec l'objectif de réduire les émissions de gaz à effet de serre et de respecter la durabilité des ressources et de l'espace».
Dans ce cadre, le dirigeant socialiste a souligné que l’USFP a proposé que l’entrée dans une économie verte se fasse par le secteur agricole, en encourageant l'agriculture biologique et en soutenant les petits agriculteurs en leur permettant de posséder des terres et en leur fournissant un financement et un soutien technique. «Ce qui aura un double effet, à savoir, d'une part, fournir des produits alimentaires de meilleure qualité au marché national de manière à améliorer la santé des citoyens tout en exportant le surplus compte tenu de la demande croissante pour ces produits, et, d'autre part, augmenter les revenus des familles dans le monde rural, réduire la pression migratoire sur les villes dont les quartiers périphériques souffrent de surpopulation et de mauvaises conditions de vie, protéger les terres agricoles adjacentes aux zones urbaines de l'expansion urbaine et encourager leur exploitation agricole », a-t-il plaidé.
Dans son intervention, Driss Lachguar a évoqué la crise sanitaire du Covid-19 qui a frappé de plein fouet l’humanité toute entière.
Selon le dirigeant ittihadi, la «guerre» contre la pandémie aurait dû «unir les efforts de toute l'humanité» pour y faire face, mais c’est le contraire qui est arrivé.
«Mais ce que nous avons remarqué durant les premières semaines au niveau mondial, c’est une confusion tant au niveau des gouvernements qu’à celui des alliances et même au niveau de l’Organisation mondiale de la santé, de l’Organisation des Nations unies, du Conseil de sécurité et de toutes les organisations parallèles. Et c’est ce qui prouve que nous ne sommes pas qualifiés pour gérer ce genre de dangers et nous ne sommes pas encore parvenus à surpasser notre égoïsme individuel ou national, surtout avec la montée, au cours de cette dernière décennie, du chauvinisme et du racisme au sein des sociétés des grandes puissances », a-t-il déploré.
Ce que nous avons constaté au niveau international, c'est de la confusion dans la gestion de la pandémie, que ce soit au niveau des gouvernements des grands pays ou des blocs continentaux ou même de l'Organisation mondiale de la santé, des Nations unies et de toutes ses organisations parallèles, ce qui prouve que nous ne sommes pas en mesure de faire face à ce type de risque.
Après cet amer constat, Driss Lachguar a affirmé qu’il est temps de repenser la structure et la mission de l’ONU. Et le leader de l’USFP de préciser : «Si l’humanité a créé la Société des nations pendant la Première Guerre mondiale pour éviter les guerres en Europe avant de l’avoir développée pour qu’elle devienne Organisation des Nations unies après la Seconde Guerre mondiale dans le but de tourner la page de l’impérialisme et de répandre les valeurs des droits de l’Homme et des libertés, aujourd’hui nous avons grand besoin de développer de nouveau ce cadre au niveau de sa structure, ses prérogatives et ses objectifs. Nous avons besoin d’un nouveau pacte mondial qui va au-delà de la défense des droits politiques, socioéconomiques ou culturels pour s’étendre à la défense de la planète et des générations montantes ».
Sur le plan économique, Driss Lachguar a affirmé que cette crise mondiale a montré que « nous n'avons pas à choisir entre le libéralisme brutal d'un côté et des politiques protectionnistes fermées (le chauvinisme) de l'autre», mettant en avant qu’«il est possible de reconsidérer à l'avenir les chaînes de production mondiales, en prenant en considération la nécessité d'assurer un niveau minimum d'autosuffisance pour certains produits et de créer des réserves stratégiques de produits que l’on ne peut produire localement; de réduire l'empreinte carbone des matières premières; et de dépasser la logique des produits moins chers au profit de ceux de meilleure qualité et les plus écologiquement et socialement durables en modifiant radicalement nos modes de consommation et donc nos modes de vie ».
Il convient de rappeler que le Forum international de la solidarité climatique est organisé par la Chabiba ittihadia jusqu’au 25 mars 2022 à Marrakech et à Ouarzazate, sous le slogan: «Les nouvelles générations sources de nouvelles idées». Ce forum est l’occasion de présenter la politique environnementale du Royaume du Maroc considéré comme un modèle dans le domaine du développement des énergies renouvelables au niveau du continent africain. A cet égard, une visite à la station Nour à Ouarzazate est prévue lors de ce forum, ainsi qu'une présentation de la stratégie climatique du Maroc.
Ce sera également l’occasion pour sensibiliser sur l'importance de la lutte environnementale, de l’intensification de la coopération internationale et du réseautage dans ce domaine, sachant le rôle important que jouent les partis écologistes sur la scène politique internationale.
Le 22 mars 2022
Source web par : libération
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