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Vidéo. À Marrakech, avec la suspension des vols, les hôteliers et restaurateurs appréhendent la banqueroute

Vidéo. À Marrakech, avec la suspension des vols, les hôteliers et restaurateurs appréhendent la banqueroute

Marrakech, première destination à avoir profité du regain partiel d’activité l’été dernier, est stoppée net dans son élan. La suspension des vols passagers depuis et à destination du Royaume, en raison de la propagation du variant Omicron, prend les opérateurs de court. Les professionnels de l’hôtellerie et restauration redoutent le dépôt de bilan.

La chaîne de valeur du tourisme à Marrakech serait-elle sur le point de s’effriter? Suite à la suspension des vols, les opérateurs multiplient les signaux d’alerte. Après l'alerte donnée par les transporteurs touristiques quant à la situation dans laquelle ils se trouvent, les acteurs de l’hôtellerie et de la restauration dénoncent à leur tour l’absence de visibilité et de concertation entretenue par les autorités, et le corollaire qui en découle sur l’image de la destination.

«Le Maroc est en train de battre en brèche tous les acquis et les sommes colossales investis pour faire valoir une destination comme Marrakech», s’alarme Nour-Eddine Naciri, gérant d’un restaurant niché au coeur de Riad Zitoune El Kdim, dans la médina.

En l’état actuel, les propriétaires de Riads, hôtels et restaurants naviguent à vue. «La situation sanitaire est partout ce qu’elle est. Imposer le vaccin et un test PCR sous 24 heures devrait suffire, non?», s’interroge Nour-Eddine Naciri. Une question qui viendra s’ajouter au lot d'interrogations restées sans réponse.

Pourtant, la reprise s’est frayé bon an mal an son chemin, en parallèle avec l’allègement des restrictions sanitaires, et au vu du bon déroulement de la campagne de vaccination. Marrakech a profité d’une éclaircie dès l’été. Certes, il est de coutume de croire que les touristes fuient le soleil de plomb de la ville ocre en période estivale pour y privilégier plutôt celui des stations balnéaires. Mais les chiffres de l’Observatoire du Tourisme livrent une toute autre lecture.

Marrakech, est, en effet, la première destination à avoir profité de ce regain partiel d’activité l’été dernier (juillet, août, septembre) avec près de 293.000 touristes, devant Agadir, la première station balnéaire du pays (226.000 touristes enregistrés). «C’est normal, Marrakech fait le double de la capacité litière d’Agadir », relativise Zoubir Bouhoute, analyste en Tourisme.

Avec près de 536.000 touristes enregistrés au terme du troisième trimestre 2021, Marrakech était bien partie pour se sortir, un peu, la tête de l’eau. En effet, le bilan enregistré en termes de l’exercice 2020, fait état d’un demi-million de touristes (1,8 millions de nuitées consommées), soit une chute vertigineuse de 78% par rapport à une année auparavant (2,6 millions de touristes enregistrés en 2019). «Avec la suspension des vols, il faut s’attendre à 700.000 arrivées à fin 2021», suppose Zoubir Bouhoute.

Le relatif «effet de rattrapage» dont a bénéficié jusque là le Tourisme national durant l’été (grâce, entre autre, à l’opération Marhaba et la levée des restrictions de déplacements entre les villes), est aujourd'hui bridé par la décision de suspension des vols passagers en partance et à destination du royaume en raison de la propagation du nouveau variant Omicron. Seul bémol, qui relève du timing: la fermeture des espaces aériens coïncide avec la période de fin d’année où l’activité à Marrakech connaît un bond significatif.

Le 01/12/2021

Source web Par : le360

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