La fuite en avant

Décidément, le Gouvernement donne, une fois de plus et peut-être pas le dernière, cette impression de tirer plus vite que son ombre, sous influence du Comité Scientifique qui, à son tour, ne sait pas ajuster les mesures prises à la réalité de la pandémie. En barricadant subitement ses frontières pour tous sans accorder des délais raisonnables d’évacuation et de rapatriement, il a créé une panique générale chez les voyageurs et de la psychose chez les professionnels du tourisme, désarmés devant des décisions qui se prennent du jour au lendemain sans aucun sursis pour se préparer, ni d’arguments qui tiennent vraiment la route. Tout l’écosystème est, bien sûr, convaincu des attentions que le Gouvernement porte à notre santé, mais n’arrive pas à comprendre le pourquoi de ce trop de zèle mis à l’œuvre, sachant que le Maroc s’est doté, Dieu merci, de tous les pare-feux nécessaires au blocage du virus : Pass sanitaire exigé à l’arrivée et test PCR même pour les enfants de 6 ans, des brigades sanitaires dans les aéroports, etc. Tout un dispositif qui le mettent normalement à l’abri et, du coup, permettre au tourisme de survivre comme il le peut.
Etant le dernier souci des préoccupations du Gouvernement, le secteur est sur le point de déposer définitivement les armes, les leaders associatifs le disent clairement en craignant le pire plus qu’auparavant. Et ce n’est pas le retour des 2000,00 DH, en rupture depuis juin dernier, qui va calmer les esprits, car l’entreprise touristique, elle, se noie sans être secourue, pour ne pas dire enfoncée par le fisc, le surendettement et la perte de confiance alarmante chez les partenaires, ce fonds de commerce qui se désagrège infiniment. Malheureusement, l’image touristique du pays est en train d’essuyer les revers des décisions précipitées du Gouvernement par le ras-le-bol des TO des marchés émetteurs déboussolés par le malin tour de pass-pass insensé et de cache-cache persistant Résultat : ils commencent à lorgner ailleurs, là où les décisions d’ouvrir et de fermer les frontières sont réfléchies pour le bien des destinations et le bonheur de leurs visiteurs. Ça y est, le Maroc est-il tombé définitivement en désamour ?
Que faire alors ? Continuer à se lamenter sur ce mur effondré à force de pleurs ? Les professionnels ont beau monter au créneau par alarmes, cris de colère, questionnements, discours parfois maniérés et polis, mais est-de vraiment suffisant face à l’entêtement du Gouvernement? Allons!
Finalement, il est clair que cela ne paie pas. Tout le bon sens dont les professionnels ont fait jusqu’ici preuve montre qu’il n’a plus de sens, face à l’indifférence grave d’un Gouvernement qui n’ose pas bouger le petit doigt pour écouter les SOS du secteur et voler à son secours. On a l’impression que les acteurs du tourisme sont des sous-citoyens sans valeur ajoutée pour qu’on s’en soucie. A Dieu ne plaise !
Les espoirs nourris s’effondrent comme des châteaux de cartes. La belle dynamique inédite qui est en train de regagner le corps des fédérations de métiers, inspirée par le nouveau sang apporté par la CNT et la bonne volonté de son Président Hamid Bentahar, est devenue cet otage pris entre deux feux. En effet, nous avions commencé à prédire des lendemains plus souriants, où les rangs des professionnels se soudent, dans l’entente et la responsabilité, les ponts se construire entre des entités associatives défendant les mêmes corps de métiers, l’entente l’emporter sur les luttes… Belle image de co-construction que la CNT est parvenue à dessiner, à force de concertations, de rencontres marathoniennes avec les différentes fédérations professionnelles du tourisme, de sérénité, de partage et de dépassement de querelles, etc.
Comment sacrifier toute cette belle harmonie? Quel gâchis! A moins que…
Le 30/11/2021
Source web Par : premium travel news
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