#MAROC_La_saison_touristique_d_hiver est bel et bien morte et enterrée (Fouzi Zemrani)
Après un été plus que clairsemé en termes d’arrivées étrangères, la saison d’hiver sur laquelle reposaient tous les espoirs des hôteliers est plus que compromise. Selon Fouzi Zemrani, vice-président de la CNT, la profession attend désormais de connaître les résultats de la campagne de vaccination, qui devrait commencer dans deux semaines, avant de miser sur la saison estivale prochaine.
Si le bilan estival a été catastrophique sur la majorité du territoire national, il semble que la saison hivernale qui a démarré le 20 octobre devrait être aussi décevante en termes de résultats.
En effet, l’aggravation de la pandémie dans les marchés émetteurs européens qui a occasionné des mesures restrictives de circulation a mis fin au début de reprise qui avait fait rêver les opérateurs.
Un hiver à l’image des précédentes saisons estivale et printanière
D’ordinaire optimiste, le vice-président de la Confédération nationale du tourisme nous a confirmés qu’il n’y aurait pas de saison touristique hivernale pour 2020 y compris lors des fêtes de fin d’année qui connaissent d’ordinaire un pic de fréquentation.
A la question de savoir comment se présentait la saison d'hiver, Fouzi Zemrani est parti dans un grand éclat de rire jaune avant d’affirmer qu’elle ressemblerait sans aucun doute à celles de l’été et du printemps dernier à savoir dans une tendance linéaire de statu quo.
A ce jour, aucune réservation hôtelière pour les fêtes de fin d'année
« Si normalement la saison d'hiver est censé se dérouler du 20 octobre au 1er janvier prochain, l’édition 2020 est belle et bien morte et enterrée car les vacances de fin d'année sont complètement plombées.
« Actuellement il n'y a pas la moindre réservation hôtelière surtout depuis que l'Europe, qui regroupe la majorité de nos marchés émetteurs, a connu une aggravation brutale de la pandémie.
Les restrictions européennes de circulation ont découragé tous les clients potentiels
Ainsi, en France qui connaît un confinement et un couvre-feu sévères toute la semaine, les autorités ont accordé à peine 24 heures à leurs concitoyens pour sortir librement le 24 et le 31 décembre.
« Sachant que les Français sont toujours soumis à l'interdiction de se déplacer à plus de 20 km de leur domicile, cela ne manquera pas de les décourager à se déplacer à l'international et donc à sortir de leur pays pour venir séjourner au Maroc durant les fêtes de fin d'année.
La double-peine des 2 tests PCR pour 1 seul séjour
« En effet, depuis deux semaines, ils doivent présenter, lors de l’embarquement pour le Maroc, le résultat négatif d'un test PCR de moins de 72 heures (après le prélèvement) puis encore un autre à l’embarquement de retour pour la France daté également de moins de 72 heures après le prélèvement.
« Venus pour des vacances, ils devront donc être très motivés pour se rendre dans deux laboratoires à l’aller en France puis au retour au Maroc en espérant respecter les délais légaux de présentation.
Se rendre au Maroc pour le premier marché émetteur devient un véritable parcours du combattant
« Hormis l’obligation d’avoir une réservation hôtelière, cela fait beaucoup de conditions à respecter et même avec toute la bonne volonté du monde, très rares seront les touristes français qui accepteront de se prêter à ce qui est devenu un véritable parcours du combattant pour un simple séjour touristique.
« L'idéal serait donc de mettre en place les tests antigéniques avec des résultats obtenus en moins de 45 minutes qui sont moins chers et permettent de voyager sans contrainte de temps.
Entre un manque de liaisons aériennes et un bilan sanitaire inquiétant, peu de candidats européens
« En dehors du premier marché émetteur du Maroc soumis à des mesures restrictives de circulation très décourageantes, personne ne peut assurer que les Anglais reviendront au Maroc pour les fêtes sachant qu’ils ne devraient sortir de leur confinement qu'à partir du 2 décembre prochain.
« De plus, on ne sait pas s'il y aura des nouvelles liaisons aériennes qui seront programmées hormis les vols spéciaux assurés par la RAM.
« Concernant les marchés Espagnol, Belge et Italien, il ne risque pas d’y avoir de rush au regard de leur situation sanitaire surtout que l'ensemble des pays concernés sont uniquement concentrés sur la future campagne de vaccination.
Un nouvel an qui sera déserté même par les nationaux
« Si le marché domestique aurait pu permettre de sauver les meubles lors du jour du nouvel an, il n'y a aucun signe important de réservation laissant entrevoir une lueur d'espoir à l’horizon notamment pour les hôteliers et les restaurateurs qui d'ordinaire attendent avec impatience la journée du 31 décembre.
« En effet, les nombreuses contraintes de déplacement interurbain n’ont toujours pas été levées par les autorités sans compter d’autres mesures restrictives prises au niveau local.
« Ainsi, les restaurants doivent fermer à 22 heures dans la locomotive touristique qu’est Marrakech sans compter le fait qu’il sera impossible de faire la fête avec des boîtes de nuit toujours fermées.
« En fait, les records de mortalité enregistrés chaque jour et le nombre sans cesse croissant de personnes sous respiration artificielle, ne poussent pas vraiment les gens à vouloir voyager », résume Zemrani qui ajoute que le seul espoir d’un retour à la normale viendra d’une immunité collective.
Le salut ne viendra que des résultats de la campagne mondiale de vaccination
« En fait, tout ce que l'on attend aujourd'hui, c'est la mise en place imminente de la campagne de vaccination massive qui devrait régler nos problèmes sachant qu’il ne pourra y avoir de vrai retour à la normale que quand la population à la fois marocaine et mondiale sera vaccinée.
« Sachant que l'immunité devrait être acquise vers avril prochain si la vaccination démarre en décembre, il faut donc espérer qu’une bonne partie de la planète sera vaccinée avant la saison estivale prochaine.
« Ce n'est qu'à partir de ce moment qu'il pourra y avoir à nouveau des flux importants de touristes mais toujours avec des gestes-barrières car la confiance ne reviendra pas du jour au lendemain.
L’Etat devra encore aider le secteur jusqu’à l’été qui marquera le début de la relance
« S'il ne faut pas s'attendre à des miracles à court-terme, nous espérons que l'été prochain signera le début du retour de la fièvre de voyager. Même si les conditions seront différentes, les opérateurs marocains devront se montrer inventifs pour donner aux voyageurs la confiance réclamée.
« D'ici là, les nombreux opérateurs touristiques, qui se sont mis en hibernation, espèrent que l'État continuera à les aider, au moins au niveau de la CNSS, pour tenir le coup jusqu'à l'arrivée très attendue d’une immunité planétaire qui permettra de faire enfin revenir les touristes internationaux.
Un retour à la normale progressif qui s’étendra sur 3 ans
« En effet, le processus de retour à la normale sera certainement progressif et devrait prendre au minimum deux à trois années avant de retrouver le rythme d’arrivées étrangères de 2019.
« Pour s'en convaincre, il n'y a qu'à se référer aux déclarations récentes du gouverneur de la banque du Maroc qui laissaient entendre qu'il n'y aura pas de véritable reprise économique mondiale avant 2023 », conclut Zemrani en citant le cas des hôteliers qui réaliseront au maximum 5% de taux d’occupation durant la saison actuelle voire jusqu’au début de la reprise espérée pour le mois de juin prochain …
Le 29 novembre 2020
Source web Par : medias24
Les tags en relation
Les articles en relation
Tourisme: sans clients étrangers, le secteur toujours mal en point
Les professionnels souhaitent ouvrir la voie vers une reprise d’activité tout en rassurant sur le respect des mesures de prévention. Ils proposent de coo...
Sit-in des voyagistes à Rabat : une montée au créneau à l'insu de la Fédération
Sur 1.234 agences, 10 à 15% ont déjà mis la clé sous le paillasson. Ph. Aicpress Il parait qu’un vent de dissension a soufflé au sein de la communaut�...
La suspension des vols réguliers avec la France résonne comme un coup de grâce au tourisme
Au lendemain de l’annonce de la suspension des vols réguliers avec la France, Médias24 apprend que tous les touristes français seront rapatriés à bord de...
Elle se joue à Marrakech la guérilla des petits chefs. Le fauteuil du patron des patrons du touris
Voyage dans un monde invraisemblable où ce qui se déconstruit est plus important que ce qui se construit et où les enjeux de la représentativité n’ont pa...
Vers la Construction Accélérée du Palais des Congrès et Parc des Expositions de Marrakech : Les
En réponse à une interrogation émise par un député lors de la séance parlementaire du lundi 29 avril, la ministre du Tourisme, Fatim-Zahra Ammor, a confir...
#MAROC_RISQUES_VACCINNAUX:
Le Maroc a très tôt opté pour le vaccin chinois. Pourquoi ? Depuis, on entend ici et là des remises en cause des produits chinois, exactement de la même ma...
Plan d’urgence pour le tourisme : une lueur d’espoir pour les opérateurs
Le ministère du Tourisme a annoncé ce mardi un plan d’urgence de deux milliards de DH pour le secteur touristique. Un plan qui selon le département de Fati...
#Maroc_Rénovation_Hébergements_touristiques: Souss Massa mise gros sur le rural
Le programme d’appui à la rénovation des établissements du rural entre dans sa phase d’exécution. Le comité de subventions donne son accord définitif ...
Le FMI table sur une croissance de 6,3% pour le Maroc en 2021
Le produit intérieur brut (PIB) du Maroc devrait afficher une croissance de 6,3% en 2021, l'un des taux les plus élevés dans la région Moyen-Orient et A...
Tourisme au Maroc : Un record de 14,6 millions de visiteurs en 10 mois, mais des questions subsisten
L’année 2024 s’impose comme une année exceptionnelle pour le tourisme marocain. Avec 14,6 millions d’arrivées enregistrées entre janvier et octobre, l...
Tourisme: les professionnels demandent une réunion urgente avec le CVE
-On ne peut plus poser la question du « si ça va, et encore moins, pour dire le pourquoi, comme dit l’adage populaire ! », et pourtant, pour ce que sont le...
Les 10 Propositions de la CNT pour Un Nouveau Pacte Responsable
Face à l’apparition récente du variant Omicron, les nouvelles mesures de restrictions de voyage sont une nouvelle difficulté qui met gravement en péril le...