Des lois nouvelles contre les fake news dans quelques pays
Quelques pays ont adopté ou sont en passe d'adopter des législations pour lutter contre la propagation de fausses nouvelles sur les réseaux sociaux ou contre les tentatives de désinformation en période électorale.
Les nouvelles dispositions sont généralement l'objet de fortes critiques au nom de la défense de la liberté d'expression.
Les députés allemands ont adopté en juin 2017 une loi contre la diffusion sur les réseaux sociaux de propos haineux mais aussi de fausses informations, de propagande terroriste et de pornographie infantile.
Les réseaux sociaux comme Facebook risquent dans le cadre de cette loi une amende allant jusqu'à 50 millions d'euros et leurs dirigeants peuvent écoper d'amendes individuelles de 5 millions d'euros s'ils n'obtempèrent pas en cas de demande de retrait de contenus.
Les détracteurs de la loi, à gauche comme à droite, dénoncent un texte liberticide qui aboutit à restreindre la liberté d'expression et à confier aux géants de l'internet le rôle de censeur.
Deux propositions de loi controversées contre "la manipulation de l'information" en période électoralesont actuellement en discussion au Parlement. Elle visent à permettre à un candidat ou parti de saisir la justice pour faire cesser la diffusion de "fausses informations" durant les trois mois précédant un scrutin national.
Le texte voulu par Emmanuel Macron cherche en particulier à contrer "les tentatives de déstabilisation, notamment de l'extérieur" par "la diffusion virale de fausses informations".
Des députés de l'opposition et les principales organisations de journalistes se sont élevés contre le projet qu'ils jugent inutile ou dangereux pour la liberté d'expression. Les tentatives pour définir ce qu'est une fausse information ont également attisé les critiques.Le pays ne dispose pas de législation spécifique sur les fake news mais pas moins de 14 projets de loi sont actuellement à l'étude sur le thème, un au Sénat et 13 à la Chambre des députés.
Celui du Sénat prévoit des peines pouvant aller jusque trois ans de prison pour toute diffusion sur internet de fausses informations "relatives à la santé, la sécurité, l'économie nationale, le processus électoral ou tout autre sujet d'intérêt public".
Alors que l'élection présidentielle doit se tenir en octobre, 10 des 35 partis politiques brésiliens ont signé en juin avec la haute instance en charge des élections, le Tribunal supérieur électoral, un accord pour combattre "la dissémination de fausses informations".
Le parlement malaisien a approuvé en avril 2018 une loi contre les fake news punissant la propagation d'informations "partiellement ou totalement fausses" de peines allant jusqu'à six ans d'emprisonnement et 130.000 dollars d'amende.
L'opposition, qui avait à l'époque critiqué la mesure comme une nouveau moyen de censure politique, a remporté les élections de mai.
Issu de ses rangs, le nouveau Premier ministre, Mahathir Mohamad, a causé la stupeur en indiquant qu'il conserverait cette loi avant de faire marche arrière et d'assurer qu'elle serait supprimée.
Une loi promulguée en mai par le président kényan Uhuru Kenyatta qui vise la cybercriminalité entend aussi prévenir la propagation des fake news. Un des articles prévoit une amende de 50.000 dollars (42.000 euros) et/ou deux ans de prison pour la publication de "données fausses, trompeuses ou fictives".
Selon Article 19, organisation de défense de la liberté de la presse basée à Londres, plusieurs dispositions de cette loi ont toutefois été suspendues fin mai par la Haute cour du Kenya en attendant de statuer sur un recours déposé par l'association des blogueurs du Kenya.
Les défenseurs de la liberté d'expression dénoncent un environnement de plus en plus hostile pour les journalistes au Kenya depuis la dernière campagne électorale et réélection en octobre 2017 de M. Kenyatta.
Le 13 Juillet 2018
Source web Par Maroc-Diplomatique
Les tags en relation
Les articles en relation
Guide complet sur les tendances et évolutions des portails d'avis
L’année 2018 a de nouveau été le témoin d’une évolution des rapports de force entre les différents portails d’avis. Outre son incroyable croissance ...
Les émotions sont-elles l’avenir du marketing ?
Plus de 60% de nos actes d’achats sont générés par nos émotions. De plus en plus de marques tentent par conséquent d’analyser les émotions des consomm...
Le Maroc compte taxer Facebook et Google
Avec ses 16 millions d’utilisateurs au Maroc, Facebook réalise des bénéfices record dans le pays. Les autorités marocaines comptent bien demander leur par...
Antitrust : les États-Unis voudraient séparer Facebook, Instagram et Whatsapp
Selon le Wall Street Journal paru cette semaine, Facebook pourrait faire l’objet d’une injonction préliminaire menée par la commission fédérale américa...
Bienvenue dans un monde de "sous tourisme"
On a voulu des touristes, on les a eus. On en a même tellement eus, qu’en surnombre, ils ont déchaîné les foudres des populations locales peu disposées �...
Demain vendrons-nous nos données personnelles ? Y a t-il un ras-le-bol des consommateurs ?
La data est partout, vous en entendez parler à toute les sauces, mais peu de médias parlent du problème que pose le vide juridique laissé, par la propriét�...
Un crime
Au-delà du viol de la petite Sanaa, âgée de 11 ans au moment des faits, au-delà de cette horreur absolue, il est temps d’entamer une campagne large et pro...
Imams et réseaux sociaux: les explications des Habous
Le ministère des Habous et des affaires islamiques explique le but de la circulaire adressée à ses délégués et au Conseil supérieur des oulémas au sujet...
Intelligence artificielle : Google dévoile son modèle IA de pointe pour rivaliser avec ChatGPT
À l'instar de nombreux acteurs mondiaux, Google se lance dans la création d'une version améliorée de son Intelligence Artificielle, visant à être ...
Nizar Baraka Critique la Crise Économique et Sociale au Maroc
Lors d’un festival organisé à l’occasion du 81? anniversaire de la présentation du Manifeste de l’Indépendance, Nizar Baraka, secrétaire général du...
De Bassem Youssef à Samira Sitaïl, les nouveaux porte-voix du monde arabe
Ce type de personnalités, dont les profils ne rentrent dans aucune case, et qui tranchent de surcroît avec la caricature du journaliste arabe à la solde du p...
#MAROC_VACCIN_ANTI_COVID: Khalid Aït Taleb: "Le Maroc n'a encore réceptionné aucune dose du vacc
M. Ait Taleb a qualifié de fake news les informations relayées par certains médias et les réseaux sociaux à ce sujet, soulignant que le lancement de la cam...