Selon une étude réalisée par la CGEM et Mazars Le financement, un réel obstacle pour se développer en Afrique

Le manque d’accompagnement financier freine les entreprises marocaines, notamment les TPE/PME, qui veulent se développer en Afrique. Non pas que les produits financiers n’existent pas, mais ils sont, dans une large proportion, non adaptés ou méconnus, selon une étude réalisée par la CGEM et le cabinet Mazars. Celle-ci montre que 89% des opérateurs ne connaissent pas suffisamment les produits financiers proposés et que 60% ont des difficultés à accéder au financement pour se développer en Afrique.
L’orientation des entreprises marocaines vers l’Afrique reste marquée par un paradoxe. Au moment où le continent est la destination de prédilection des opérateurs nationaux, le financement, que ce soit pour les exportations ou les investissements, ne suit pas. C’est ce qui ressort d’une étude portant sur «L’accompagnement financier des investisseurs marocains en Afrique», réalisée par la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM) et le cabinet Mazars.
Cette étude, dont les résultats ont été dévoilés jeudi dernier à Casablanca, montrent, en effet, que le manque d’accompagnement financier continue de constituer l’un des obstacles qui freinent les entreprises marocaines, notamment les TPE/PME, qui veulent se développer en Afrique. Non pas que les produits n’existent pas (le recensement des produits financiers proposés par les institutions financières révèle une multitude de produits et services), mais dans une large proportion, ces produits ne sont pas adaptés ou sont méconnus, selon les auteurs de l’étude. Ainsi, si 92% des opérateurs sondés disent avoir l’intention d’investir ou d’exporter en Afrique au cours des 12 prochains mois, comme il ressort de l’étude, 89% estiment, toutefois, ne pas connaître suffisamment les produits financiers proposés par les institutions financières et que 60% ont des difficultés à accéder au financement pour se développer en Afrique.
L’étude montre également que pour financer leurs projets, les opérateurs recourent principalement à l’autofinancement (50%), aux emprunts bancaires (39%) et au capital-investissement (26%). Ce financement est destiné notamment à la prospection, aux actions marketing et de business développement (53%), aux besoins de trésorerie–BFR (47%) et au financement des implantations (42%).
S’agissant des produits régulièrement utilisés, le virement bancaire arrive en tête avec 43%, suivi du crédit documentaire irrévocable (22%), alors que le chèque, la mobilisation des créances nées de l’étranger et le crédit révocable sont moins utilisés. Pour ce qui est des besoins de financement, ils sont estimés entre 500.000 DH et un million de DH par 21,7% des 130 répondants, entre 10 et 30 millions par 17,7% et entre 5 et 10 millions par 15,2%. En ce qui concerne la perception du financement, les grandes entreprises pointent du doigt notamment les difficultés liées aux exigences des banques et leur manque de réactivité notamment celles implantées en Afrique (filiales), ainsi que le régime des changes contraignant et la lenteur d’octroi des autorisations de l’Office des changes.
Pour les PME, il s’agit surtout des difficultés d’accès au financement (garanties élevées), la méconnaissance des dispositifs proposés, le manque d’informations et de communication.
Les TPE évoquent, quant à elles, la méconnaissance des produits, les garanties élevées, le gap entre l’offre et la demande (offres inadaptées à leur typologie), le recours à l’autofinancement et au capital-investissement.
L’accès difficile au financement pose également problème pour les start-ups qui se plaignent aussi des conditions de financement rédhibitoires et annoncent avoir recours au capital-
investissement.
Le 27 Novembre 2017
Source Web : Le Matin
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