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13.000 faillites d'entreprises attendues au Maroc en 2023, un record

13.000 faillites d'entreprises attendues au Maroc en 2023, un record

Dans une nouvelle étude, Allianz Trade prévoit 13.000 cas de défaillances d’entreprises au Maroc en 2023, un niveau record, en hausse de 5% par rapport à 2022. Point rassurant : la montée continue des défaillances devrait s’interrompre l’année prochaine au Maroc, laissant place à une phase de stabilisation (+0%). Toutefois les niveaux resteraient élevés : 13.000 défaillances attendues en 2024, soit +53% par rapport à 2019. Cette hausse est l'une des plus spectaculaires au monde !

Au Maroc, 13.000 cas de défaillances d’entreprises sont attendus en 2023, soit une hausse de 5% par rapport à 2022. Un chiffre annuel record pour le pays. C’est ce qui ressort d’une nouvelle étude publiée par Allianz Trade sur les défaillances dans le monde. Au Maroc, un premier pic avait été relevé en 2021 suite à l’impact de la pandémie sur les entreprises, avec une hausse vertigineuse des défaillances de 59% à 10.552 cas. Ensuite, la hausse avait été également notable en 2022 à un rythme de 17% touchant 12.397 entreprises. Point rassurant selon les estimations d’Allianz Trade : la montée continue des défaillances devrait s’interrompre en 2024 au Maroc, laissant place à une phase de stabilisation (+0%). Toutefois, les niveaux resteraient élevés : 13.000 défaillances d’entreprises sont attendues en 2024, soit +53% par rapport à 2019. Cette hausse est l'une des plus spectaculaires parmi les pays concernés par cette étude publiée par le leader mondial de l’assurance-crédit. Ainsi, entre 2020 et 2024, plus de 55.500 défaillances d’entreprises sont prévues au Maroc, suite à une conjoncture internationale et locale difficile.

À noter que 2020 était une année d’exception pour les défaillances au Maroc avec une baisse «artificielle» (-22%) engendrée par le fort soutien étatique déployé pour appuyer les entreprises face à la pandémie. Rappelons qu’en 2020, l’équivalent de près de 5% du PIB marocain a été servi au titre des crédits «Damane Relance» et «Damane Oxygène», au bénéfice de plus de 66.000 entreprises. Grâce à ce soutien étatique massif, qui s’est poursuivi jusqu’au juin 2021, l’étendue des dégâts sur les entreprises et les ménages a pu être contenue à des niveaux inespérés au commencement de la crise. Toutefois, avec le tarissement de ces mécanismes d’appui et le retour de l’activité à plein régime des tribunaux de commerce, les défaillances d’entreprises explosaient en 2021.

Le rebond des faillites s’accélère à l’échelle internationale

Par ailleurs, le rebond des faillites s’accélère à l’échelle internationale. Après un léger rebond en 2022 (+2%), les défaillances d’entreprises devraient rebondir de +21% en 2023 et +4% en 2024 à l’échelle mondiale. Allianz Trade prévoit que la moitié des pays analysés dans le rapport dépasseront leurs niveaux d’avant-pandémie en 2023, et que 3 pays sur 5 seront concernés en 2024. En résumé, la majorité des pays dépasseront les niveaux de 2019 dès fin 2024.

«En Europe, nous attendons 59.000 défaillances en France en 2023 (+41%), 28.500 au Royaume-Uni (+16%), 17.800 en Allemagne (+22%) et 8.900 en Italie (+24%). Aux États-Unis, nous prévoyons une hausse des défaillances de +49% en 2023 (plus de 20.000 cas), qui trouve sa source dans des conditions de financement plus dures et un ralentissement économique prononcé. La Chine ne subira quant à elle qu’une légère hausse des défaillances (+4%), mais la réouverture de l’économie n’a pas fait disparaître tous les risques, notamment dans le secteur de l’immobilier», souligne Maxime Lemerle, responsable des études défaillances chez Allianz Trade.

Les facteurs qui expliquent le rebond des faillites d'entreprises selon Allianz Trade

L’environnement économique actuel, caractérisé par une faible croissance de l’activité mondiale, est la raison principale des prévisions d’Allianz Trade. Demande qui tourne au ralenti, pression sur la rentabilité, trésorerie affaiblie et durcissement des conditions de financement : autant de facteurs qui expliquent le rebond des défaillances. Une tendance inquiétante, synonyme de renforcement du risque d’impayés pour les entreprises du monde entier. Mais un facteur paraît encore plus préoccupant : la recrudescence des défaillances de grandes entreprises et le risque de propagation des chocs aux TPE et PME de leur écosystème.

«Les entreprises devront se montrer vigilantes face à un éventuel effet domino : le nombre de défaillances d’entreprises dont le chiffre d’affaires est supérieur à 50 millions d’euros est désormais légèrement au-dessus du niveau de 2019. La construction, la distribution et les services sont les secteurs les plus affectés», alerte Maxime Lemerle.

À noter que le rapport aborde également le sujet des récentes perturbations connues par le secteur bancaire en Europe et aux États-Unis avec le risque d’une nouvelle crise financière. Selon les estimations d’Allianz, une crise financière similaire à celle de 2008 engendrerait 21.600 défaillances d’entreprises additionnelles aux États-Unis en cumulé en 2023-2024 et 99.900 en Europe de l’Ouest. «Même sans une crise financière majeure, un credit crunch de l’ampleur de celui de 2000, lors de la bulle internet, engendrerait respectivement 12.900 et 95.300 défaillances additionnelles. Et en cas de gel de l’accès au financement, on dénombrerait respectivement 10.700 et 46.300 défaillances supplémentaires», estime Maxime Lemerle.

Le 12/04/2023

Source web par : lematin

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