Mohamed Boussaïd reconnaît cinq "limites" au modèle économique marocain

Le ministre de l'Économie et des Finances, Mohamed Boussaïd, intervenait lors de la conférence-débat organisée par le Mouvement Damir le 27 octobre. Il propose trois leviers pour repenser le modèle de développement économique.
Mohamed Boussaïd a relevé cinq limites au modèle de développement économique marocain, lors de la conférence-débat organisée par le Mouvement Damir à Casablanca le 27 octobre. Selon nos confrères des Inspirations Éco, il a énuméré ces "tares" qui "bloquent le chemin vers l'émergence".
1- Croissance à faible contenu en emplois
Selon nos confrères, la déconnexion entre croissance du PIB et création d'emplois est la première limite annoncée par Mohamed Boussaïd. Le ministre a remarqué qu'entre 2000 et 2007, 320.000 emplois ont été créés alors que la croissance moyenne était de 4,2%. À titre de comparaison lorsque la croissance du PIB était de 3,2% entre 2010 et 2016 seulement 26.000 emplois ont été créés. "L'emploi ne suit pas les évolutions de la croissance", explique Mohamed Boussaïd dans les Inspirations Éco.
2- Inégalités de genre au travail
"Le taux d'emploi moyen entre 1999 et 2014 était de 68,7% pour les hommes, contre 23,7% chez les femmes", annonce Mohamed Boussaïd. La parité homme/femme n'est visiblement pas respectée sur le marché du travail. Les femmes sont d'ailleurs particulièrement présentes dans "les secteurs à faible productivité, spécialement le secteur agricole".
3- Des exportations peu compétitives
"Le Maroc est déficitaire dans l'ensemble des accords de libre-échange", annonce Mohamed Boussaïd. Le déficit est particulièrement flagrant avec l'Union européenne, la Turquie et les pays membres de l'accord d'Agadir, rappellent les Inspirations Éco.
4- Grand déficit en capital humain
Cette limite est "un handicap au développement économique et social", a indiqué le ministre de l'Économie. Il a illustré ses propos par la faible performance des élèves du primaire en mathématiques, qui ont un niveau bien inférieur au niveau international et même régional. "Le Maroc est classé 136e sur 175 pays pour ce qui concerne l'indice de la moyenne des années de scolarité", d'après le quotidien.
5- Une gouvernance économique et sociale peu performante
Cette limite s'explique par la "corruption endémique que connaît le pays", selon nos confrères. Le royaume a une note de 3,7/100 dans l'indice de la perception de la corruption de Transparency international.
Des solutions ?
Pour répondre à ces faiblesses, le ministre de l'Économie et des Finances a proposé trois leviers - capital humain, capital social et institutions - pour réfléchir à un nouveau modèle économique. Des leviers qui vont être déclinés sous plusieurs axes comme la promotion de la parité entre les genres, la confiance interpersonnelle, la modernisation de l'administration, le renforcement l'État de droit, l'amélioration de la gouvernance des services publics. "Ces axes de réflexions se focalisent sur des facteurs non économiques touchant le développement humain et la gouvernance", d'après les Inspirations Éco. Selon le ministre de l'Économie, le prochain modèle de croissance devrait "améliorer le processus de production des richesses" afin que "la croissance profite à l'ensemble des Marocains", selon Boussaïd.
Le 30 Octobre 2017
Source Web : Telquel
Les tags en relation
Les articles en relation

Investissements L'Agence nationale des ports intègre les risques climatiques
L’Agence nationale des ports planche sur une stratégie intégrant l’adaptation aux changements climatiques dans ses prochains investissements. Ce chantier ...

L’édition 2021 des assemblées annuelles du GBM et du FMI officiellement au Maroc
Après un long processus d’évaluation des candidatures présentées par 13 pays Le Maroc a été officiellement désigné pour accueillir l’édition 202...

BAM confirme ses prévisions de croissance
Bien qu’elle ait revu à la hausse la contribution de la valeur ajoutée agricole, la Banque centrale maintient sa prévision de croissance à 1,2%. Pour Bank...

Mensonges et statistiques de croissance en Europe
ATHENES – "La Grèce a enfin renoué avec la croissance économique." Ainsi titrait un communiqué officiel de l'Union européenne à la fin de 2014. Hél...

Gouvernement El Othmani – Quelles études ont fait nos ministres?
Beaucoup de chemins mènent aux plus hauts postes de l’Etat. Zoom sur les études et le parcours de chacun des 19 ministres du gouvernement El Othmani, nommé...

PLF : Les biens de l’Etat désormais saisissables !
La deuxième Chambre a supprimé l’article 8 bis qui donnait une «immunité» contre les décisions judiciaires L’adoption de cet article par les déput...

Qu’en pense Mohamed Boussaid ?
Comme nous l’annoncions, dans notre édition d’hier, les responsables de la Confédération Nationale du Tourisme - CNT - ont rencontré le ministre de l’...

Boussaid présente au nouveau parlement le projet de loi de Finances 2017
Le gouvernement a choisi de garder le même projet de loi de Finances 2017, celui qui avait été déposé fin septembre au parlement. Il a choisi, comme la loi...

Un déficit commercial dans les abysses
Le gouffre commercial s’élargit au premier semestre. La balance ressort encore plus déficitaire au titre des six premiers mois de l’année. C’est ce qu�...

UE-USA : Bruxelles mise sur les achats pour lever les taxes
L’Union européenne mène actuellement des négociations commerciales sensibles avec l’administration américaine, visant à obtenir la levée des droits de...

Bank Al-Maghrib: ce qu'il faut savoir sur les nouveaux statuts
Mohamed Boussaid, ministre de l’Économie et des finances, vient de présenter le projet de loi portant sur les nouveaux statuts de Bank Al-Maghrib devant la ...

Le Maroc sur la voie des pays de l’Europe du Sud
Les recommandations de la Banque mondiale pour une croissance inclusive d’ici 2040 Selon la banque, les institutions et les services publics peuvent être ...