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Les cachalots s'échouent par dizaines sur les côtes européennes, leurs estomacs remplis de déchets plastique (vidéo)

Les cachalots s'échouent par dizaines sur les côtes européennes, leurs estomacs remplis de déchets plastique (vidéo)

Le plastique c'est fantastique ! Certainement... Mais à quel prix pour le vivant et l'environnement ? Aujourd'hui la pollution marine est telle que nos océans sont envahis d'une véritable soupe de microplastiques qui se concentrent au gré des courants marins. Bien qu'invisible, cette pollution marine entraîne la mort de centaines de milliers d'oiseaux, de tortues. Et les plus gros déchets tuent des dizaines de cétacés, leurs estomacs remplis de plastique !

Fin juillet 2013, un cachalot (Physeter macrocephalus) de 14 m de long pour près de 50 tonnes a été découvert, échoué sur une plage de l'île de Terschelling (Pays-Bas). Les secours n'ont pas réussi à le remettre vivant à l'eau, et pour cause : une autopsie a révélé que son estomac était rempli de plastique. Et ce ne sont pas des sacs plastiques qui constituent la majeure partie de cette effroyable découverte mais des morceaux constitutifs des serres agricoles utilisées aux Pays-Bas pour cultiver notamment des tomates.

Cet échouage rappelle fortement celui d'un petit cachalot, très affaibli (seulement 4,5 tonnes pour 10 mètres de long) sur les côtes d'Andalousie en mars 2012 où 17 kg de déchets plastiques (59 morceaux) provenant des serres d'Almeria et de Grenade avaient été découverts dans son estomac. Renaud de Stephanis, membre de la station biologique de Doñana expliquait alors que les intestins du cétacé contenaient "une dizaine de mètres de cordes en plastique, des bâches servant à couvrir l'extérieur [30 mètres carrés en tout] et du plastique utilisé à l'intérieur et même deux pots de fleurs".

Ces deux cas rejoignent quatre autres similaires : des cachalots ont été retrouvés morts parce qu'ils avaient avalé trop de plastique, confondus avec des proies comme des méduses.

Une baleine à bec de Gervais agonise sur une plage à Puerto Rico avec dix kilos de plastique dans son estomac.

2016 : Des dizaines de cachalots s'échouent en mer du Nord

Malheureusement, ces tragédies ne restent pas anecdotiques : dans les premières semaines de l'année 2016, une trentaine de cachalots se sont échoués sur les littoraux de la mer du Nord (Angleterre, Pays-Bas, Allemagne...).

Par exemple, 5 cachalots se sont échoués sur les côtes du comté de Lincolnshire en Angleterre dont trois de 30 tonnes sur une plage de la station balnéaire de Skegness. Alors qu'ils étaient encore vivants, les autorités n'ont pas tenté de les remettre au large, une opération jugée impossible vu leur poids et leur taille et la faible profondeur de l'eau : près de 30 tonnes chacun pour plus de 10 m de long.

Dans tous les cas, après l'afflux des curieux dont certains qui se sont empressés de faire des selfies, les corps des cachalots ont du être évacués des plages, un coût de plus de 33 500 euro a indiqué le conseil du East Lindsey District.

Si les premières hypothèses pointaient du doigt les exercices militaires marins en cours dans la région et la contamination radioactive de la mer, c'est encore le plastique qui est à l'origine de leur mort.

Les résultats de l'autopsie de 13 d'entre eux, ceux retrouvés non loin de la ville allemande de Tönning, dans le Schleswig-Holstein, ont montré que leurs estomacs étaient pleins de déchets plastiques. Un filet de pêche de 13 mètres, un morceau de plastique de 70 centimètres (provenant d'une automobile) et d'autres ordures avaient été avalées par hasard par les animaux qui les ont confondu avec de la nourriture.

"Les données attestent des conséquences destructrices des actions de notre société centrée sur le plastique", a déclaré le ministre de l'environnement du Schleswig-Holstein Robert Habeck. "Les animaux dévorent du plastique, des ordures en plastique d'une manière non intentionnelle ce qui mène à leurs souffrances et, pire, à une mort de faim, leurs ventres pleins", rapporte Sputnik.

cacholot

Le cachalot : une espèce vulnérable

Le cachalot a été chassé pendant des siècles pour son spermaceti : une substance semi-liquide et cireuse utilisée dans la fabrication des bougies, du savon, des cosmétiques, d'huile moteur, de lubrifiants, d'huile pour lampe, de crayons, pour imperméabiliser le cuir, protéger de la rouille et dans de nombreux composés pharmaceutiques.

Depuis 1981, le cachalot, dont les populations ont été décimées, est protégé, inscrit sur l'annexe I de la CITES et considéré comme "vulnérable" sur la liste Rouge de l'UICN. Il n'empêche : il est maintenant victime des filets dérivants, de la pollution chimique et des plastiques.

Que pouvons-nous y faire ?

Ces échouages impressionnants sont symptomatiques d'une société de consommation polluante symbolisée par une industrie agro-alimentaire productiviste, incapable de gérer ses déchets et de pêcheries irrespectueuses du milieu marin.

Ces tragédies montrent aussi la face cachée des tomates hollandaises ou espagnoles, la plupart du temps insipides, bourrées de pesticides et qui nous sont proposées toute l'année.

C'est pourquoi, la meilleure solution est de privilégier des produits alimentaires locaux, de saison et si possible BIO ! Outre les bienfaits pour notre santé, nous contribuons ainsi à diminuer la pollution qui affecte notamment la vie marine.

C'est également une alerte pour que nous changions nos comportements au quotidien vis à vis des déchets plastique.

Le 29 avril 2016

Source Web : Notre-Planete

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