Passe d'armes entre Ramid et Benkirane
Plus le prochain congrès du PJD approche, et plus la tension monte au sein du parti. Benkirane lance des piques et mène campagne pour un troisième mandat. Ramid, qui est l'un des poids lourds du parti, lui répond sur Faceboook.
Samedi 21 octobre, devant les élus PJD des conseils communaux, Benkirane s’en était pris à une grande partie des dirigeants du PJD, en affirmant notamment qu’il avait été le seul à conduire la campagne électorale de 2011, qui avait valu à son parti la première place aux législatives.
Certaine phrase allusive ciblait directement Mostafa Ramid (certains sont allés au pèlerinage)…
Ramid comme on peut s’en douter, n’a pas apprécié cette pique. Surtout qu’il l’estime injustifiée, hors de propos et incompatible avec les règles éthiques du fonctionnement du parti, qui vit une crise et qui prépare un congrès tendu.
Jeudi soir, Ramid a boycotté la réunion hebdomadaire du secrétariat général du parti et dans la foulée, a publié un post très remarqué sur sa page Facebook. En quelques heures, il avait atteint 1.500 réactions, 1.400 commentaires et 700 partages.
Ce qu’a dit Benkirane dans son allocution (vidéo): “au cours de la campagne électorale de 2011, j’ai été le numéro 1, c’est moi qui ai conduit la campagne, certains de nos frères sont allés au pèlerinage (allusion à Ramid), d’autres ont fait une campagne qui laissait à désirer, d’autres ne voulaient même pas faire de campagne, ni prendre part aux élections…“
Ramid estime que ces propos sont hors sujet, n’ont rien à voir avec l’objet de la réunion des élus communaux. Il ajoute qu’il fallait au contraire éviter tout ce qui peut attiser les différends. Ramid ne mâche pas ses mots : il accuse Benkirane de vouloir rabaisser les autres dirigeants du parti, et de se présenter comme s’il était la seule incarnation du PJD (“le parti, c’est moi, et je suis le parti“, accuse Ramid).
Il l’interpelle:
-si ce que tu dis était vrai, pourquoi avoir insisté pour m’intégrer dès le premier gouvernement?
-aurais-tu tenu ces propos si j’avais soutenu ta quête d’un troisième mandat?
En filigrane, Ramid interpelle Benkirane sur le plan de l’éthique.
Mostafa Ramid n’avait jamais caché son opposition à un troisième mandat successif à Benkirane et cela, depuis au moins deux ans, lorsque la question a commencé à être débattue à bas bruit dans les coulisses des cercles dirigeants du parti puis dans les médias. Il n’est pas le seul: c’était le cas de Rabbah, de Daoudi, d’Elotmani et cela bien avant que la question de la primature se pose.
Une année environ avant les législatives de 2016, Benkirane avait commencé à préparer le terrain. L’argument principal était le suivant et Médias24 l’avait publié à l’époque: “Je peux être chef du parti sans être chef du gouvernement. Mais il est impossible d’être le chef du gouvernement sans être le chef du parti“.
Si on applique cette phrase à la situation actuelle, il devrait refuser de rempiler. Mais c’est le contraire.
Le dernier mot reviendra au parti. Le congrès aura lieu les 9 et 10 décembre prochain.
Le 27 Octobre 2017
Source Web Par Médias 24
Les tags en relation
Les articles en relation
Mariage des mineures : Plus de 33.000 cas en 2014
Le taux de mariage des mineures au Maroc a enregistré une baisse au cours des dernières années, a indiqué, mardi, le ministre de la justice et des libertés...
Benkirane à Doha pour prendre part aux travaux de la 6è session de la haute Commission mixte maroc
Le chef de gouvernement, Abdelilah Benkirane, est arrivé lundi soir à Doha, pour coprésider mardi avec le président du Conseil des ministres et ministre de ...
6 observations à chaud autour du "séisme politique"
Cette tribune fait suite au limogeage, par le roi Mohammed VI, de trois ministres, un secrétaire d'Etat, le patron de l'ONEE, et de la sanction de cinq...
LUNE DE MIEL ENTRE LE PJD ET LE RNI AVEC AKHENOUCH
Aziz Akhenouch, le nouveau président élu du parti du Rassemblement National des Indépendants, n’a attendu que quelques heures avant de se précipiter au si...
Six semaines après sa victoire aux législatives, Benkirane n'arrive pas à former son gouvernement
Plus de six semaines après sa nomination, l’islamiste Abdelilah Benkirane n’est toujours pas parvenu à former une coalition gouvernementale. Les négociat...
Tanger-Tétouan-Al Hoceïma: des présidents de communes dans le collimateur
Cinquante présidents de communes, aussi bien urbaines que rurales, ont été convoqués par le Wali de la Région Tanger-Tétouan-Al Hoceïma. Ceci, pour leur ...
Abdelilah Benkirane élu secrétaire général du PJD
Le Parti de la Justice et du développement (PJD) vient de choisir son nouveau Secrétaire général lors de son congrès extraordinaire tenu ce samedi. Abdelil...
Akhannouch vs Benkirane : duel politique avant élections
À Dakhla, lors du lancement de la campagne « La voie des réalisations », Aziz Akhannouch, Chef du gouvernement et président du Rassemblement national des i...
Le MUR menace le PJD : Une première !
Le Mouvement unicité et réforme évoque des «faits négatifs et inquiétants» de la part de certains membres de la direction du parti ADS Le torchon brû...
Rétro 2017- Partis politiques : Changement à la tête de l’Istiqlal et du PJD
L’année 2017 a été marquée par le changement à la tête de deux principaux partis politiques, en l’occurrence l’Istiqlal et le Parti de la justice et...
Les principales dispositions du nouveau projet de code pénal adopté en conseil de gouvernement
Ce ne sera pas une réforme ambitieuse, mais un ensemble d’amendements, une sorte de mise à niveau de l’actuel code pénal. Le projet comporte des avancée...
Droit de grève : Le projet de loi encadre les appels et limite les acteurs
Le projet de loi organique récemment adopté en commission redéfinit les règles du droit de grève au Maroc, limitant les parties habilitées à lancer des a...


vendredi 27 octobre 2017
0 
















Découvrir notre région