Donald Trump : le leader libre
Trump, qu’on est parfaitement libre de détester et de mépriser pour cent raisons, est en passe de s’imposer tout naturellement comme le « leader » du monde libre. Voici pourquoi.
Mundus senescit. Quand on suit l’actualité européenne, on ne peut pas ne pas songer à ce diagnostic sur l’Antiquité finissante : le monde vieillit. En fait notre monde — celui de la construction européenne qui n’a besoin d’autre justification qu’elle-même, celui des « dividendes de la paix » post-1989 et de l’environnementalisme triomphant — est déjà moribond.
Pourtant, les « élites » politiques européennes continuent à parler et agir comme si de rien n’était. Il n’est pas jusqu’à la presse qui ne se soit concentrée, lors du premier périple diplomatique de Trump, sur la « bousculade » pré-photo du Premier ministre du Monténégro, ou les exigences en matière de papier hygiénique de la FLOTUS (first lady of the United States) — qui s’avérèrent finalement inventées de toutes pièces par BFM !
Pourtant, cette excursion diplomatique de Trump hors du swamp (marécage) de Washington mérite d’être qualifiée de sidérante.
Contre le terrorisme islamiste face aux Saouds
Imposer aux Saouds — qui l’ont reçu tel un empereur romain, alors qu’ils avaient dépêché un sous-fifre pour Obama, en 2016 — un discours qui non seulement dénonce sans fard le terrorisme islamique, qui les met devant leurs responsabilités propres (financières et idéologiques) dans son expansion, et qui exige de leur part des actions concrètes pour y mettre un terme, c’est ce qui n’était jamais vu depuis la conclusion de l’alliance du trône-autel saoudien et de l’Amérique.
Tout cela, détail qui ne gâche rien, en leur imposant sans détour la féminité typiquement occidentale de Melania Trump… n’en jetez plus ! Ah si, juste un détail : la présence de Jared Kushner et Ivanka Trump, tous deux Juifs, alors que les Juifs sont en principe interdits (sic) sur la terre saoudienne.
De là, Trump part directement pour Israël — encore du jamais vu : un plan de vol Ryad-Israël — où il se rend devant le mur des lamentations (que les Israéliens nomment désormais « HaKotel », car ils ne voient plus de raison de se « lamenter » depuis qu’ils se sont réappropriés leur lieu le plus saint), dans la partie contestée de Jérusalem.
Trump à Jérusalem
Premier président américain à faire cette visite ô combien symbolique — lui permettant, à titre accessoire, de remettre entre parenthèses le déplacement de l’ambassade américaine de Tel-Aviv à Jérusalem.
Puis, Bruxelles, où Trump s’empresse de placer les Européens, experts en morale universelle, devant leurs responsabilités : vous vous êtes engagés à 2% de PIB en dépenses militaires, la plupart d’entre vous ne respectez pas cet engagement, par conséquent vous obligez le contribuable américain à financer la défense européenne.
En d’autres termes, vous êtes des tricheurs. Obama ne disait pas autre chose — il parlait de « free riders », c’est-à-dire passagers clandestins, ce qui revient exactement au même.
La différence est que si Obama était considéré comme une star, voire adulé, en fait il n’était pas respecté. Alors que Trump a le don de « ficher » la frousse à des interlocuteurs européens qui savent ne pas pouvoir se dispenser du « parapluie » de l’OTAN…
Une révolution géopolitique
On a vu ainsi les États européens — à commencer par l’Allemagne et la Belgique — s’engager les uns après les autres à augmenter leurs dépenses militaires sans autre délai… Une révolution géopolitique dont l’importance ne doit pas être sous-estimée.
Dernière étape, la Sicile. Trump refuse d’adouber l’idéologie environnementaliste européenne, mélange le plus abouti de science et de politique depuis Trofim Lyssenko.
Comme je l’écrivais après le 8 novembre — jour de l’élection de Trump — bien sûr les Européens pourront continuer, seuls, à financer l’idéologie climatiste, avec 100% de renouvelable, transferts de centaines de milliards (sic) d’euros vers les pays « pauvres » (la Chine…), entre autres via le « Fonds vert ». Mais alors, et le processus est déjà enclenché, c’est un appauvrissement généralisé qui nous attend.
Le rôle essentiel de l’énergie
Car l’énergie est la base de tout ; que l’on persiste à en augmenter les tarifs, dans le même temps qu’ils baissent partout dans le monde, et l’exode de nos entreprises ne manquera pas de s’accroître, condamnant des millions de ménages européens déjà précarisés par une fiscalité dévorante à la « pauvreté énergétique », tout cela en ne réduisant pas d’une molécule la production de CO2 (cfr. l’Energiewende allemande). L’obscurantisme à l’état pur.
Ainsi Trump, qu’on est parfaitement libre de détester et de mépriser pour cent raisons, est-il en passe de s’imposer tout naturellement comme le « leader » du monde libre. Ce diagnostic vous paraît exagéré ? L’avenir nous le dira !
Le 03 Juin 2017
SOURCE WEB Par Contrepoints
Les tags en relation
Les articles en relation
Energies renouvelables : nouveaux accords entre le Maroc et Israël
Des scientifiques spécialistes de l’énergie originaires du Maroc et d’Israël ont été accueillis hier, jeudi 29 septembre, par le centre pour l’énerg...
Maroc/Etats-Unis : Pour sa politique africaine, le Pentagone parie sur le rôle de Rabat
militaire entre le Maroc et les Etats-Unis se porte bien. En témoigne la visite du chef de l’AFRICOM au royaume. La relation entre le Pentagone et Rabat a to...
L'Iran a dévoilé un missile de nouvelle génération
L'Iran a dévoilé lundi un missile balistique de nouvelle génération, présenté comme "agile, furtif, tactique et à guidage de précision". Le minis...
#USA_TRUMP_ACQUITTEMENT_REPUBLICAINS: Après son acquittement, Trump pèse sur l'avenir des républi
Donald Trump, atout électoral incontournable ou au contraire instigateur de l'assaut du Capitole qu'il faut écarter à jamais? Les couteaux étaient t...
CHANGEMENTS CLIMATIQUES Donald Trump et son rival démocrate, Joe Biden, s’opposent sur les causes
Le Président TRUMP en pleine CAMPAGNE assure que les incendies sont dus à une simple mauvaise "gestion forestière" et ce alors que les experts et élus démo...
1.500 personnalités ont assisté à l'inauguration de NoorI
La première partie du futur plus grand complexe solaire au monde a été inaugurée par le Roi Mohamed VI. Cet événement a suscité l’admiration de tout le...
Terrorisme : le torchon brûle entre l'Iran et les États-Unis
Téhéran a rejeté les accusations américaines de soutien au "terrorisme", pointant du doigt la politique menée par les États-Unis dans la région. L'...
Développement durable: Comment capter de nouvelles opportunités
Mohamed Chaïbi, Saïd El Hadi, Amrane Obaid, Hamid Tawfiki, Houria Tazi Sadeq et Saïd Mouline. Un beau casting pour débattre des enjeux du développement dur...
Trump: «La Chine fera tout ce qui est en son pouvoir pour me faire perdre»
Le président américain a déclaré qu'il étudiait différentes options pour que Pékin subisse les conséquences de ses actions à l'origine de la cr...
Partenariat énergétique maroco-allemand (Parema): Une vision à l’horizon 2050 dans le pipe
Le partenariat énergétique maroco-allemand se consolide. Après samise en œuvre en 2012, le Parema franchit aujourd’hui une nouvelle étape. Une déclar...
Banque du climat : 40 milliards pour transformer l’économie en quatre ans
Rénovation thermique des bâtiments, mobilités durables, développement des énergies renouvelables, accélération des innovations vertes… Bpifrance et la ...
Forum d’Abou Dhabi sur les mesures pratiques : L’efficacité de la vision prospective de SM le R
Le Chef du gouvernement Abdelilah Benkirane a affirmé, lundi à Abou Dhabi, que la vision prospective efficace de SM le Roi Mohammed VI dans le domaine des én...