2016, une année désastreuse pour l'emploi au Maroc
L’économie marocaine continue à créer un nombre d’emplois insuffisant par rapport aux besoins, à l’évolution démographique et à la poussée des jeunes diplômés. L’apparente stabilisation du taux de chômage n’est obtenue que par la baisse continue du taux d’activité. En termes relatifs, chaque année, il y a moins de Marocains actifs, c’est-à-à-dire qui travaillent ou recherchent du travail.
2016 ne déroge pas à cette règle. Alors que la société a besoin d’environ 200.000 emplois/ an, l’année précédente a vu la perte nette de 37.000 emplois: seuls 26.000 emplois rémunérés ont été créés dans le milieu urbain. Et beaucoup plus, non rémunérés, ont été détruits, essentiellement en milieu rural.
Ainsi, avec 11.747.000 personnes, la population active âgée de 15 ans et plus a baissé, entre les années 2015 et 2016, de 0,7% au niveau national (-0,3% en milieu urbain et -1,1% en milieu rural).
La population en âge d’activité s’est accrue, quant à elle, de 1,5%. De ce fait, le taux d’activité est passé de 47,4% à 46,4%, marquant une diminution de 1 point.
Le taux d’emploia, quant à lui, reculé de 0,8 point pourcentage au niveau national, passant de 42,8% à 42%.
Dans ce contexte, l’économie nationale a perdu 37.000 postes nets d’emplois, résultant d’une hausse de 26.000 en milieu urbain et d’une perte de 63.000 en milieu rural. Auparavant, on avait constaté une création annuelle moyenne de 27.000 emplois durant les années 2014-2015 et 95.000 durant la période 2008-2013.
Le volume global de l’emploiest ainsi passé de 10.679.000 personnes en 2015 à 10.642.000 en 2016.
Cette perte d’emploi est le fait de la création de 126.000 postes d’emploi rémunérés, dont 25.000 en milieu urbain, et la perte de 163.000 postes non rémunérés, en totalité enregistrés en milieu rural.
Les secteurs créateurs d’emplois
-Les services:
Avec un accroissement de 0,9%, le volume d’emploi dans les "services" s’est accru de 38.000 postes au niveau national, dont environ 29.000 dans la branche des "services personnels et domestiques" et 8.000 dans le "commerce de détail hors magasin", après une création annuelle moyenne de 109.000 postes au cours des années 2011-2013 et 37.000 postes au cours des années 2014-2015.
-BTP:
Après une perte moyenne de 35.000 postes d’emploi par an durant les années 2012 et 2013 et une stagnation en 2014, le secteur des BTP a créé 36.000 emplois (+3,6% du volume de l’emploi du secteur) en 2016, soit le double de ce qu’il a créé en 2015.
-Industrie & artisanat: 8.000 emplois seulement ont été créés.
De son côté, après avoir perdu en moyenne annuelle 22.000 postes durant la période 2009-2014, le secteur de l’"industrie y compris l’artisanat" a également connu une reprise en 2015 avec la création de 15.000 postes, puis de 8.000 en 2016, soit 0,6% du volume de l’emploi du secteur.
Ces nouveaux postes proviennent particulièrement de la branche du "travail du bois et fabrication d'articles en bois" qui en a créé 6.000 (75%) bénéficiant de la reprise de l’activité dans les BTP.
-Recul dans l’agriculture:
En revanche, après une création de 58.000 postes en 2013 et de 16.000 en 2014, le secteur de l’"agriculture, forêt et pêche" a connu, en raison de mauvaises campagnes agricoles, la perte de 32.000 postes d’emploi en 2015, puis de 119.000 en 2016, ce qui correspond à une baisse de 2,9% du volume d’emploi du secteur.
Un chômage en baisse et un sous-emploi en hausse
Grâce à la baisse du taux d’activité, le taux de chômage est ainsi passé, entre les deux périodes, de 9,7% à 9,4% au niveau national, de 14,6% à 13,9% en milieu urbain et de 4,1% à 4,2% en milieu rural. Dans ces conditions, la baisse du taux de chômage est l’expression d’un recul du volume de chômage (-3,7%) plus important que celui de l’emploi (-0,4%).
Le taux de chômage des jeunes âgés de 15 à 24 ans a, toutefois, enregistré une hausse de 1,7 point pourcentage au niveau national, 2 points pourcentages en milieu urbain et 1 point pourcentage en milieu rural portant leur volume à 392.000 au niveau national, 283.000 dans les villes et 109.000 dans les campagnes.
Le volume des actifs occupés en situation de sous-emploi a augmenté, entre 2015 et 2016, de 1.154.000 à 1.202.000 personnes au niveau national, de 533.000 à 556.000 personnes dans les villes et de 621.000 à 646.000 dans la campagne. Le taux de sous-emploi est ainsi passé de 10,8% à 11,3% au niveau national, de 9,9% à 10,2% dans les villes et de 11,8% à 12,4% dans la campagne.
Au niveau national, le taux de sous-emploi des hommes (13,1%) représente plus que le double de celui des femmes (6,2%). En milieu urbain, ce taux (10,3%) est presque égal à celui des femmes (10,1%), alors qu’en milieu rural, il est environ cinq fois plus important (16,6% contre 3,8%).
Le 03 Février 2017
SOURCE WEB Par Médias 24
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