Pour s’équiper, les ménages tournent le dos au crédit

L’option d’autofinancement est largement préférée
Le taux d’endettement moyen tourne autour de 30%
Les prêteurs redoublent d’effort pour séduire la clientèle des particuliers
Les ménages préfèrent épargner pour acquérir leurs biens plutôt que d’emprunter auprès des banques ou des sociétés de financement. Même pour l’acquisition d’un logement ou d’une voiture, le recours aux fonds propres reste important
Le mode de financement envisagé par les ménages pour l’équipement domestique (Etude Wafasalaf(1); voir aussi L’Economiste du 25 mai 2016) devrait donner plus de travail aux directions marketing et commercial des établissements de crédit. Lorsqu’ils le peuvent, les ménages préfèrent s’autofinancer que d’aller pousser la porte des agences bancaires ou sociétés de financement avant de s’équiper. Pour les investissements lourds comme le logement ou la voiture, le recours au crédit est plus important sans être incontestable. Seulement quatre ménages sur dix choisissent d’emprunter.
Il y a donc matière pour les banques à développer l’activité retail. Dans un contexte de ralentissement de l’activité économique, les ménages sont plus attentifs à la gestion de leur porte-monnaie. Mais l’on observe depuis plus d’un an une remontée de leur dette financière soutenue notamment par la détente des taux d’intérêt et des prix des biens immobiliers. Plus solvables (baisse de 1,5% des créances en souffrance sur un an à fin avril), les ménages sont aussi mieux perçus par les banques qui sont prêtes à prendre un peu plus de risque surtout que le marché des entreprises n’est pas très porteur en ce moment. Le rythme de progression de l’encours des prêts aux particuliers et aux MRE est trois fois supérieur à la croissance globale des crédits (5,8% contre 2% à fin avril).
Les ménages sont relativement peu endettés, ce qui laisse entrevoir un gisement de croissance non négligeable pour la banque de détail. A fin 2014, la dette financière des ménages représentait 31% du PIB, un niveau similaire à celui de plusieurs économies émergentes
Au-delà de l’amélioration de leur situation, les ménages présentent un autre avantage. Ils sont relativement peu endettés. Le taux d’endettement moyen tourne autour de 30%. Une charge de la dette y compris le crédit immobilier contenue à 55% des revenus est un niveau optimal, disent les professionnels. Hors la traite pour le logement, elle ne devrait pas dépasser 40%, conseillent-ils.
Sur certaines catégories de clientèle comme les jeunes de moins de 30 ans, le recours au crédit est encore limité et n’absorbe qu’environ le quart du revenu. Ce sont généralement des jeunes qui viennent de démarrer leur carrière et dont la relation avec la banque devrait s’intensifier. Cette clientèle est devenue hautement stratégique pour les établissements. C’est l’un des marchés d’avenir de la banque de détail. Pour certaines enseignes, la volonté est d’approcher les jeunes dès le collège avec des offres adaptées.
Le 31 Mai 2016
SOURCE WEB Par l’économiste
Les tags en relation
Les articles en relation

Bank of Africa soutient la préparation des établissements touristiques pour la CAN 2025 et la Coup
Afin de soutenir l'économie nationale dans la perspective des grands événements sportifs internationaux, tels que la Coupe d'Afrique des Nations 2025...

BAM. Accélération de la croissance du crédit bancaire à 4,4%
Le rythme de progression du crédit bancaire s'est accru, en glissement annuel, à 4,4% en mai 2019, indique Bank Al-Maghrib (BAM). Cette évolution trad...

Compensation : Aveu d’échec
Le constat est sans appel : les dépenses de compensation profitent plus aux riches qu’aux pauvres. C’est ce qui ressort de l’Enquête nationale sur la co...

Accélération du rythme de progression du crédit bancaire: Les crédits à caractère financier sa
Les crédits bancaires se sont accrochés en cette année 2015 tirés en bonne partie par les crédits à caractère financier. On l’aura donc compris, les Ma...

#MAROC_villes_sans_bidonvilles: «Villes sans bidonvilles», un programme qui tourne au ralenti
Le 24 juillet 2004, Sa Majesté le Roi Mohammed VI a donné le coup d’envoi au programme «Villes sans bidonvilles» : une impulsion nouvelle dans la lutte co...

Bientôt de nouvelles conditions d’octroi pour le crédit à l’habitat
Les règles vont changer en matière de crédit à l’habitat. D’ici 2021, de nouvelles conditions d’octroi vont être mises en place. De nombreux profils ...

Crédit bancaire: le ralentissement persiste à fin septembre
Le crédit bancaire au Maroc enregistre une petite augmentation de 2,5% à fin septembre 2018 par rapport à la même période en 2017. Les prêts aux entrepris...

Ménages: ce qu’il faut retenir de l’enquête du HCP
Voici les principaux points de la note d’information du Haut-Commissariat au Plan (HCP) relative aux résultats de l’enquête de conjoncture auprès des mé...

Et si le GSM était un nouveau moyen de communication et de régulation des cours et des marchés ?
Pourquoi les prix de la viande flambent au Maroc Les prix de la viande ont connu ces derniers jours une hausse importante au Maroc, ce qui inquiète les mén...

Boycott: La revanche de la classe moyenne
L’ampleur du boycott et ses risques pour l’économie nationale occultent les spécificités de la population qui le porte. En effet, de toute l’histoire d...

«Villes sans bidonvilles» : Le programme s’approche à grands pas de ses objectifs
Il représente un axe stratégique de l’INDH Depuis son lancement en 2004, le programme «Villes sans bidonvilles» a permis de réaliser de réels progrè...

Plus de 250 milliards de DH de cash en circulation à fin novembre 2019
18 milliards de plus en un an. Les dépôts bancaires stagnent depuis le début de l’année. Les crédits aux entreprises privées en forte accélération. ...