Assistance médicale à la procréation Les hôpitaux publics relèvent le défi des «bébés éprouvettes»

Inauguration du premier centre à la maternité des Orangers à Rabat
Le coût, un obstacle pour l’accès à cette technique
18 centres privés déjà opérationnels avec près de 3.500 FIV par an
Depuis son introduction au Maroc, il y a près d’une trentaine d’années, la procréation médicalement assistée (AMP) se pratique uniquement dans des cliniques privées dont le nombre s’élève actuellement à 18 centres. Après une longue tergiversation, le ministère de la Santé publique affiche enfin son engagement pour contribuer à soulager les couples marocains qui souffrent du problème d’infertilité. Selon une étude récente, ce problème touche près de 12% des couples marocains, rappelle Pr Omar Sefrioui, président de la Société marocaine de médecine de la reproduction (SMMR).
Il a été procédé, la semaine dernière, au sein de la maternité des Orangers à Rabat, à l’inauguration officielle du premier centre d’AMP public au Maroc. D’un investissement de plus de 12 millions de DH, la réalisation de ce projet était le fruit d’un travail de coopération entre notamment le Centre de reproduction du CHU de Rabat et des partenaires belges. «Ce centre public d’AMP, le premier de son genre au Maroc, permettra à des couples marocains qui souffrent de stérilité, de bénéficier des dernières techniques thérapeutiques à des coûts abordables», indique Pr Abdelkader Errougani, directeur du CHU de Rabat.
Ce centre va permettre la prise en charge diagnostique et thérapeutique de l’infertilité du couple et cela de façon structurée dans le service public, précise Pr Rachid Bezad, directeur de la maternité des Orangers et coordinateur du projet du centre AMP du CHU de Rabat. Le personnel de ce centre est composé d’une équipe multidisciplinaire de gynécologues, de biologistes, d’infirmiers et de responsables administratifs, qui ont suivi des formations très pointues dans des établissements spécialisés en Belgique.
A noter qu’avant son inauguration officielle, le centre AMP des Orangers a été mis en service depuis 2013 en réalisant des résultats encourageants, selon Bezad. Ainsi, durant cette phase de démarrage, le nombre de couples pris en charge pour infertilité avoisine 780 avec 228 cycles induits AMP et un taux de grossesse obtenu d’environ 25% proche aux performances internationales. En dépit du manque de communication sur ce sujet ‘’tabou’’ pour des considérations socioculturelles, les praticiens enregistrent un fort intérêt d’une frange de la société qui a la possibilité de supporter le coût du traitement, hors de portée pour la majorité de la population concernée par l’infertilité au Maroc. Dans les centres privés, le coût, comprenant exploration, médicaments et frais de clinique, varie entre 20.000 et 30.000 DH pour une FIV (fécondation in vitro) ou une ICSI (Intra-Cytoplasmic Sperm Injection), précise un praticien de Casablanca. Alors que pour le nouveau centre public de Rabat, on table sur un coût forfaitaire entre 15.000 et 19.000 DH. Il s’agit des frais pour une seule tentative qui reste insuffisante. Selon notre praticien, il faut essayer au moins trois fois pour avoir une chance potentielle de parvenir à une grossesse.
A cela s’ajoute une prise en charge très maigre et limitée pour ces solutions par les caisses de mutuelles publiques, signale le président de la SMMR. Pour ce dernier, le problème financier reste un obstacle majeur pour des centaines de couples marocains souffrant de l’infertilité pour tenter leur chance d’avoir un enfant. Ce qui se traduit négativement sur le développement de cette activité au Maroc.
Ainsi, la réalisation des 18 centres privés en activité est estimée actuellement à 3.500 FIV par an, ce qui reste largement en-dessous par rapport aux pays de la région notamment l’Algérie et la Tunisie où l’infertilité est prise en charge par la sécurité sociale, soulignent les professionnels. Ils regrettent cette situation du fait que le Maroc était précurseur dans ce domaine avec une expertise reconnue pour ses praticiens.
Cadre juridique
Le gouvernement vient d’adopter, en avril dernier, le premier texte de loi relatif à l’AMP (numéro 14-47). Il devrait être examiné et adopté par la suite par le Parlement. Satisfaits de l’adoption de ce texte pour réglementer cette activité, les professionnels soulèvent toutefois certaines observations. A commencer par leur marginalisation dans la préparation de ce texte. Il faut agréer les centres et non les médecins qui peuvent choisir les centres où ils souhaitent travailler, est-il recommandé. Et il faut également impliquer le conseil de l’ordre dans la responsabilité de contrôle.
Le 25 Mai 2016
SOURCE WEB Par L’économiste
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