Le Maroc élu Président de l'Observatoire du Sahara et du Sahel
Le Maroc a été élu, mercredi, président de l’Observatoire du Sahara et du Sahel (OSS) pour un mandat de quatre ans, à l’issue du 20ème Conseil d'administration de cet organisme et de sa 5ème Assemblée générale (AG) qui se sont tenues du 25 au 27 avril à Rabat.
Outre l’élection du Royaume à la présidence de cet organisme en la personne du Haut-Commissaire aux eaux et forêts et à la lutte contre la désertification, Adeladim Lhafi, il a été procédé à la désignation de la France à la première vice-présidence, alors que les deuxième et troisième vice-présidences ont été confiées, dans l’ordre, au Niger et au Soudan.
Le nouveau bureau de l’OSS comprend également deux membres, à savoir l’Égypte et la Mauritanie, tandis que la Tunisie, qui accueille le siège de l’OSS, y siège en tant que membre permanent.
Dans une déclaration à la MAP, M. Lhafi a indiqué que "l’organisation en terre marocaine du conseil d’administration et de l’AG de l’OSS est un retour aux racines, étant donné que le Royaume figurait parmi les pays fondateurs de cet organisme, créé à l’initiative de feu SM le Roi Hassan II et de l’ancien président français, François Mitterrand".
La présidence par le Maroc, qui abritera en novembre prochain la 22è Conférence des Parties à la Convention-Cadre des Nations unies sur les changements climatiques (COP22) de cet observatoire lui conférera davantage d’attractivité afin de s’acquitter pleinement de sa mission en termes de lutte contre les effets des changements climatiques et de mise en action de l’ensemble des outils disponibles, notamment le Fonds vert pour les changements climatiques, en vue de financer des modèles de développement qui sont en phase avec les données environnementales des pays du pourtour africain, a-t-il dit.
Selon M. Lhafi, qui assurait la vice-présidence de cette organisation depuis 2012, le Maroc revient à la présidence de l’OSS avec des " objectifs très claires", avec au premier chef la nécessité de traiter les problématiques qu’endurent les pays africains dans le pourtour du Sahara, liées notamment à l’eau, qui constitue un élément central pour le développement, que ce soit en termes de la sécurité alimentaire ou de l’agriculture, outre le problème des terres, avec en particulier le phénomène de la destruction de la productivité des terres.
D’où "la nécessité de s’atteler sur la restauration des sols et de garantir la qualité des terres pour qu’elles gardent leur caractère productif", a ajouté M. Lhafi, également commissaire de la COP22.
Il a indiqué, dans ce sens, que les débats qui ont eu lieu lors du 20ème Conseil d'administration de l’OSS et de sa 5ème Assemblée générale ont fait surgir "l’extrême urgence d’agir avec des dimensions critiques et de nature à inverser les tendances actuelles".
Lors de ses trois jours de réunion, l’OSS a adopté le rapport quadriennal retraçant les activités exercées par l’OSS dans son espace territorial de compétence, couvrant notamment l’Afrique du Nord, de l’Ouest et de l’Est et liées à l’eau et à l’environnement.
Il a été également procédé à l’approbation de l’évaluation à mi-parcours de la stratégie 2020 de l’OSS portant, en particulier, sur deux axes. Le premier axe scientifique et technique est centré sur la gestion durable et concertée des ressources naturelles, avec deux thèmes principaux, "Eau" et "Terre" et deux thèmes transversaux, à savoir "Climat" et "Populations". Le second axe dit informationnel est centré, quant à lui, sur les enjeux de partage des connaissances et de communication dans une logique d’interfaçage entre connaissances scientifiques et prise de décision en matière de gestion des ressources naturelles.
Cette stratégie s’inscrit dans la continuité des réalisations de l’OSS dans la maîtrise de la connaissance et le développement d’outils de suivi des ressources naturelles et des dynamiques qui les affectent.
La Stratégie 2020 vise également à améliorer l'intégration de la connaissance dans les processus décisionnels touchant à la gestion des ressources naturelles et au développement.
De plus, un avis favorable a été donné pour l’adhésion à l’OSS de nouveaux pays du Nord et du Sud et d’organisations de la société civile, à l’instar de la Belgique, du Bénin, du Cameroun, de l’Espagne, du Ghana, de la Guinée Conakry, du Luxembourg et du Nigeria.
De hautes personnalités ont été présentes lors des 20ème Conseil d'administration et de la 5ème AG de l’OSS, dont les ministres de l’Environnement et du Développement durable du Niger et de la Mauritanie, outre le ministre soudanais de l’Environnement, des Forêts et du Développement urbain.
Organisation internationale indépendante, basée à Tunis, l'OSS joue un rôle de premier plan dans la lutte contre la désertification, l'adaptation aux changements climatiques et la promotion de la gestion concertée des eaux souterraines partagées en Afrique.
L'Observatoire agit comme une plateforme de partenariat Nord-Sud-Sud appuyant le développement durable au continent, particulièrement dans la zone du Sahara et du Sahel en apportant un savoir-faire scientifique et technique en matière de gestion des ressources naturelles.
L'OSS compte 22 pays africains, 5 pays du Nord (Allemagne, Canada, France, Italie et Suisse), plusieurs organisations africaines, des institutions onusiennes et des ONG. Le Maroc est parmi les pays fondateurs de l'OSS dont il a assuré la présidence entre 2000 et 2004 et la vice-présidence depuis 2012.
Le Réseau d'observatoires de surveillance écologique à long terme (ROSELT) et le Plan d'action national de lutte contre la désertification (PANLCD) sont parmi les projets phares soutenus par le Maroc et qui traduisent une tradition de coopération désormais bien ancrée entre l'OSS et le Maroc.
Le 27 Avril 2016
SOURCE WEB Par Atlas Info
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