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Découvert bancaire au Maroc : solution ou piège financier ?

Découvert bancaire au Maroc : solution ou piège financier ?

À fin septembre 2024, l’encours des découverts bancaires des ménages marocains s’élevait à 9 milliards de dirhams, affichant une croissance annuelle moyenne de 5 % sur la dernière décennie. Bien que cette facilité financière soit un outil de gestion de trésorerie pour de nombreux foyers, elle entraîne des coûts élevés en agios et commissions, pesant lourdement sur leur budget.

Une dépendance croissante au découvert bancaire

Face aux difficultés financières, de nombreux ménages s’appuient sur leur découvert bancaire pour boucler leurs fins de mois, souvent sans mesurer l’impact de cette dette à court terme. Selon Bank Al-Maghrib, cette pratique s’intensifie, mais elle accroît également les risques pour les banques. En conséquence, le taux des créances en souffrance des ménages a atteint 8 % à la même période, traduisant une fragilité financière accrue.

Un outil bancaire aux règles strictes et aux frais élevés

Contrairement aux idées reçues, un découvert bancaire n’est pas systématiquement accordé à l’ouverture d’un compte. Il nécessite une validation de la banque, qui évalue la solvabilité du client. Certains packs de services incluent cependant une autorisation de découvert dès le départ, mais les banques se réservent le droit de le suspendre en cas de non-respect des conditions.

Les frais associés à un découvert sont souvent méconnus du grand public :

  • Agios élevés appliqués au taux maximum
  • Commissions et frais forfaitaires en cas de dépassement du plafond autorisé
  • Risque d’un effet boule de neige, où les intérêts s’accumulent et aggravent l’endettement

Vers une meilleure régulation et des alternatives viables ?

Selon l’économiste Driss Aissaoui, le recours au découvert bancaire met en lumière deux enjeux majeurs :

  1. La précarité financière croissante des ménages
  2. L’absence d’alternatives accessibles et transparentes

Pour atténuer cette dépendance coûteuse, les banques pourraient proposer des solutions de financement alternatives, telles que des microcrédits à court terme, mieux adaptés aux besoins des familles en difficulté. De même, une meilleure transparence sur les frais bancaires permettrait aux consommateurs de faire des choix plus éclairés.

Conclusion : un équilibre à trouver entre flexibilité et prudence

Le découvert bancaire demeure un levier financier essentiel, mais il doit être utilisé avec précaution. Mieux encadrer cette pratique et offrir des alternatives viables permettrait de protéger les ménages tout en assurant une gestion responsable du crédit.

Le 30/01/2025

Rédaction de lanouvelletribune

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