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Les transferts des MRE menacés : les banques marocaines face aux défis de la directive européenne

Les transferts des MRE menacés : les banques marocaines face aux défis de la directive européenne

Les banques opérant dans l’intermédiation bancaire, en particulier celles qui servent les Marocains résidant à l’étranger (MRE), offrent des services tels que l’ouverture et la gestion de comptes, ainsi que le transfert d’argent. Cependant, ces activités pourraient être interdites avec l'entrée en vigueur d'une nouvelle législation européenne.

Ce qui inquiète particulièrement les autorités marocaines, c'est l'impact potentiel de cette directive sur les flux de transferts des MRE. Les banques marocaines actives dans l'Union européenne ont développé une proximité avec la diaspora, facilitant les envois de fonds vers le Maroc. Toute diminution de ces transferts aurait des conséquences néfastes pour l’économie marocaine, qui bénéficie de ces apports pour financer une partie de son déficit commercial et renforcer les ressources bancaires. Les aides financières que les MRE envoient à leurs familles seraient également affectées.

Mobilisation des autorités marocaines et des banques

L'enjeu est crucial. Le taux de croissance annuel moyen des transferts de fonds des MRE entre 2020 et 2023 s’établit à 19,2%, selon l'Office des changes. En 2023, ces envois ont atteint un record de 115,3 milliards de dirhams (MMDH), en hausse de 4,1% par rapport à l'année précédente. La France reste la première source de ces fonds, avec 30,8% du total, suivie de l'Espagne (12,6%), de l'Arabie saoudite (10,7%) et de l'Italie (9,2%).

La tendance s'est maintenue en 2024, avec des transferts dépassant 68 MMDH durant les sept premiers mois, soit une augmentation de 3,3% par rapport à la même période de 2023. Selon Bank Al-Maghrib (BAM), ces transferts devraient croître de 3% pour atteindre 121,8 milliards de dirhams en 2025.

Pour faire face à cette menace européenne, les autorités marocaines et les banques concernées ont intensifié leurs efforts en menant des négociations avec diverses parties prenantes au sein de l'UE, y compris la Commission européenne, et des pays comme la France, l’Espagne, l’Italie et la Belgique. Ces discussions sont menées avec l'appui de la Banque centrale du Maroc, du ministère des Affaires étrangères et de celui de l’Économie et des Finances.

L’inquiétude face à la montée de l’extrême droite

Un nouveau cycle de négociations débutera en octobre et s’étendra jusqu'à la fin de l’année 2024. L'objectif est de dialoguer avec les banques centrales européennes pour clarifier l'interprétation nationale de cette réglementation européenne, qui sera transposée différemment dans chaque pays membre.

Cette diversité d'interprétations pourrait compliquer la situation, d’autant que certains pays de l'UE ont déjà restreint l’activité des filiales des banques marocaines. La montée de l'extrême droite en Europe exacerbe cette inquiétude, car elle pourrait accentuer les restrictions à l’avenir.

Le 28/09/2024

Rédaction de l’AMDGJB Géoparc Jbel Bani

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