FAO: le Maroc 13e producteur mondial de poisson
Selon un nouveau rapport de l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), la production mondiale de poisson continuera d’augmenter lors de la prochaine décennie, même si la quantité de poisson capturée dans la nature s’est stabilisée et que la croissance de l’aquaculture, auparavant explosive, est en passe de ralentir.
Selon le rapport sur la situation mondiale des pêches et de l’aquaculture, 90,9 millions de tonnes de poisson ont été capturées dans la nature en 2016 – soit 2 millions de tonnes de moins que l’année dernière. Cela est principalement dû à des fluctuations périodiques des populations d’anchois péruviens induites par le phénomène climatique El Niño.
La quantité de poissons capturés dans la nature a plafonné au début des années 90 et est demeurée globalement stable depuis.
Cependant, depuis plusieurs décennies, le monde consomme des quantités de plus en plus importantes de poisson – 20,3 kg par habitant en 2016 contre juste un peu moins de 10 kg par habitant dans les années 60 – grâce à une augmentation de la production via l’aquaculture, un secteur qui a rapidement pris de l’ampleur dans les années 80 et 90.
Selon SOFIA 2018, en 2016, la production issue de l’aquaculture a atteint les 80 millions de tonnes, fournissant 53% de tous les poissons consommés comme aliment par les humains.
Le rapport montre également que le Maroc fait partie des principaux pays producteurs de poissons. La chine est en tête, avec plus de 15 millions de tonnes en 2016. Elle est suivie par l'Indonésie (plus de 6 millions de T en 2016) et les Etats-Unis (près de 5 millions de T en 2016). Le Maroc occupe la 13e place avec plus de 1,4 million de T en 2016, soit plus de 6% par rapport à 2015.
Le document indique également que la Chine et le Maroc étaient les plus grands exportateurs de poulpes pendant les deux dernières années (2016 et 2017).
La popularité croissante dont jouissent, à travers le monde, la cuisine japonaise, le poke hawaïen (salade de poisson) et les tapas espagnoles a contribué à stimuler la demande de céphalopodes et plus particulièrement celle d’encornets et de poulpes.
Alors que la croissance de l’aquaculture a ralenti – elle a connu une croissance annuelle de 5,8% entre 2010 et 2016, soit en baisse de 10% par rapport aux années 80 et 90 – et elle devrait continuer à augmenter pendant les prochaines décennies.
Les efforts visant à réduire la quantité de poissons abandonnés en mer ou jetés après leur capture – par exemple en utilisant les rejets et les garnitures pour faire de la farine de poissons – aideront à satisfaire la demande pour les produits à base de poisson qui ne cesse d’augmenter.
La situation des stocks de poissons sauvages
Près de 59,9% des espèces commerciales de poissons suivies par la FAO sont maintenant pêchées à des niveaux biologiquement durables, tandis que 33,1% sont pêchées à des niveaux biologiquement non viables – une situation que le rapport SOFIA 2018 décrit comme "inquiétante".
Il y a près de 40 ans, 90% des pêches suivies par la FAO étaient utilisées de manière biologiquement durable et juste 10% d’entre elles étaient pêchées de manière non durable.
Ces tendances ne veulent pas nécessairement dire que des progrès remarquables n’ont pas été réalisés en vue d’atteindre l’objectif de développement durable numéro 14, qui appelle la communauté internationale à réglementer efficacement la capture du poisson, la surpêche, la pêche illégale et les pratiques de pêches destructrices et à mettre en œuvre des plans de gestion fondés sur la science et conçus pour reconstituer les stocks.
Le rapport de la FAO avertit que le monde a modifié son approche vis-à-vis des pêches durables, avec une surcapacité et une situation des stocks qui s’aggravent de plus en plus – trop de bateaux et pas assez de poisson à pêcher – dans les pays en développement, mais qui vont être compensés par une meilleure gestion des pêches et de la situation des stocks dans les pays développés.
Contrebalancer cela nécessitera de mettre en place des partenariats efficaces entre le monde en développement et le monde développé, en particulier en termes de coordination politique, de mobilisation des ressources financières et humaines et du déploiement de technologies de pointe (ex. surveillance des pêches).
Les autres défis
Le changement climatique et la pollution constituent aussi des sources d’inquiétude.
Alors que la recherche suggère que le changement climatique pourrait entraîner une baisse des prises de poissons de 10%, le rapport note également que des changements significatifs sont attendus là où les poissons sont capturés. Les prises devraient vraisemblablement diminuer dans de nombreuses régions tropicales dépendantes des pêches et augmenter dans les régions tempérées de l’hémisphère Nord.
D’après le rapport, des changements dans la distribution des pêches auront un impact majeur au niveau opérationnel, managérial et juridictionnel. Des recherches seront également nécessaires afin de développer des stratégies qui permettront aux pêches et aux espèces qu’elles exploitent de s’adapter doucement au changement climatique.
Egalement nécessaire: le renforcement de la collaboration afin de lutter contre les problèmes de pollution de l’écosystème causés par les microplastiques, l’équipement de pêche abandonné et les débris. Selon le rapport, la priorité devrait être donnée à la mise en place de mesures préventives destinées à réduire la pollution marine et les microplastiques, aux efforts visant à mettre à jour les dispositifs de recyclage en les orientant vers des "économies circulaires" et à la suppression totale des sacs plastiques non-réutilisables.
Le 09 Juillet 2018
Source web Par Médias 24
Les tags en relation
Les articles en relation
Pétrole : Pourquoi EACOP, l’oléoduc géant que Total veut construire en Afrique, passe mal ?
AFRIQUE Un pipeline de 1.443 km chauffé à 50 °C… L’oléoduc EACOP vise à acheminer le pétrole de l’Ouganda à l’océan Indien, porte d’entrée su...
Climat : en 2023, le monde a connu le mois d’octobre le plus chaud jamais enregistré
Le mois écoulé, avec une moyenne de 15,38°C à la surface du globe, dépasse le record précédent d’octobre 2019 de 0,4°C, selon Copernicus. 2023 cont...
L’écolo bashing est-il un nouvel avatar du déni climatique type Don't Look Up ?
L’agitation médiatique créée par les jets de matières diverses sur les chefs d’œuvre de la peinture mondiale est-elle vraiment proportionnelle aux acti...
Changement climatique : des régions entières pourraient devenir inhabitables pour les humains
Les conclusions d’une étude parue dans la revue scientifique PNAS nous alertent sur les conséquences qu’un réchauffement de la planète au-delà de 1,5°...
#États_Unis_Afrique: #USA annoncent un financement de 55 milliards de dollars sur trois ans pour l'
Les États-Unis vont consacrer "55 milliards de dollars à l'Afrique dans un grand nombre de secteurs", a fait savoir, lundi, la Maison Blanche, avant que J...
Le potentiel de l’aquaculture continentale expliqué par le Dr L’Hafi (vidéo)
Aquaculture : à l’occasion de l’atelier national sur l’aquaculture continentale le 13 juillet, le Dr L’Hafi Haut Commissaire aux Eaux et Forêts et à ...
Le Maroc réduit son taux de sous-alimentation mais reste derrière l’Algérie et la Tunisie
Le Maroc se taille la 42e place dans l’indice de la faim dans le monde, rendue publique ce mois-ci. Malgré des efforts en matière de sous-alimentation, le r...
Antonio Guterres: «L’humanité a le choix, coopérer ou périr»
La 27e Conférence des Parties (COP) s’est ouverte lundi 7 novembre à Charm el-Cheikh (Égypte). Cette 5e COP « africaine » se tient dans un contexte inter...
Leila Benali : L'universalité des valeurs défendues par l'Assemblée de l'ONU-Environnement
L'Assemblée des Nations unies pour l'Environnement (ANUE), en tant que plateforme de résonance, est aussi universelle que les valeurs qu'elle déf...
COP25 : "Les Etats essaient de se donner bonne conscience"
Le sommet international sur le climat s'ouvre lundi à Madrid, alors que ces derniers mois les jeunes Européens se sont fortement mobilisés, multipliant l...
Maroc : Stratégie 2030 pour la Finance Climat – Mécanismes de Partage des Risques pour Attirer l
Le Maroc prévoit de renforcer sa finance climat et de stimuler les investissements privés dans les projets environnementaux grâce à des mécanismes innovant...
Financement climatique et marché du carbone : enjeux clés de la COP29 à Bakou pour soutenir les p
À la COP29, qui se tiendra à Bakou, les négociations climatiques se concentreront sur la mise en place de nouveaux mécanismes financiers pour soutenir les n...