Crise dans l’Hôtellerie Marocaine : Pression Fiscale, Protestations et Appel à des Réformes Urgentes

Le secteur hôtelier marocain face à une crise prolongée : pression fiscale et manifestations en série
L'industrie hôtelière marocaine, déjà fragilisée par la pandémie de Covid-19, fait aujourd'hui face à une pression fiscale écrasante, menaçant sa relance. Malgré son rôle stratégique dans l'économie nationale, le secteur se heurte à des charges financières jugées excessives, alimentant un climat de mécontentement et de protestation parmi les acteurs de la filière.
Une contestation croissante contre la fiscalité
Les professionnels du secteur, regroupés au sein de la Fédération nationale des propriétaires de cafés et restaurants du Maroc (FNPRCM), prévoient une manifestation devant le Parlement en décembre prochain. Cette mobilisation s’inscrit dans une série de protestations récurrentes dénonçant des taxes et amendes disproportionnées. Déjà, le 12 novembre, une manifestation importante s'était tenue à Casablanca devant le siège de la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS). Les revendications portaient sur la révision des charges sociales, perçues comme un frein au redressement des entreprises.
Des amendes insoutenables et un secteur en péril
Parmi les griefs des acteurs, figurent des amendes atteignant parfois 600 000 dirhams, infligées par la CNSS pour fraude sociale présumée. Ces sanctions, jugées injustes dans un contexte de reprise économique fragile, sont ressenties comme une "double peine" par les restaurateurs et hôteliers, déjà éprouvés par les restrictions sanitaires et un manque chronique de liquidités.
Des demandes urgentes pour une réforme fiscale
Les opérateurs hôteliers demandent des mesures concrètes, notamment :
- Une réduction des charges fiscales et sociales.
- Une révision des amendes infligées dans le cadre des contrôles.
- Un soutien financier sous forme de crédits à taux réduit pour relancer leurs activités.
Ils appellent également à une meilleure coordination avec les organismes publics et à une simplification des procédures administratives, qu'ils jugent étouffantes.
Un enjeu économique et social majeur
Le secteur hôtelier, vital pour l’emploi et les recettes touristiques du Maroc, souffre d’un manque de visibilité et d'un soutien insuffisant des autorités. Les problèmes de compétitivité, accentués par une fiscalité lourde et des coûts d'exploitation élevés, mettent en péril la pérennité de nombreuses entreprises et des milliers d’emplois.
Vers une impasse ou une relance ?
Alors que les manifestations se multiplient, les professionnels redoutent que leurs appels ne restent lettre morte. La prochaine mobilisation prévue à Rabat symbolise l’urgence de la situation. Pour éviter une crise prolongée, les autorités marocaines devront répondre rapidement aux attentes du secteur, en adaptant leur politique fiscale et en apportant des solutions durables.
Ce bras de fer entre l’industrie hôtelière et le gouvernement pourrait, s’il se prolonge, avoir des répercussions durables sur l’économie marocaine. Les mois à venir seront cruciaux pour garantir la survie de ce secteur clé et préserver l’emploi dans un pays où le tourisme est un pilier fondamental du développement.
Le 21/11/2024
Rédaction de l’AMDGJB Géoparc Jbel Bani
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