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Le soulèvement de Meknès en 1937 : entre révolte populaire et spoliation des ressources hydrauliques

Le soulèvement de Meknès en 1937 : entre révolte populaire et spoliation des ressources hydrauliques

Le soulèvement du 2 septembre 1937 à Meknès dépasse rapidement le cadre local pour s'étendre à travers le Royaume. Ce mouvement est enraciné dans une série d'injustices, principalement la spoliation des ressources hydrauliques au profit des colons européens. Meknès, ville historique dont la médina médiévale a été transformée en capitale par le sultan Moulay Ismaïl au 17ème siècle, subit une série de bouleversements fonciers et agricoles sous le Protectorat français.

L'eau de l'Oued Boufekrane, une ressource vitale pour la population de Meknès, devient un enjeu crucial. En 1936, un arrêté viziriel déclare la source Aïn Bou Fekrane propriété du domaine public, privant ainsi les habitants de Meknès d'une ressource essentielle pour leur agriculture, leurs mosquées et leurs besoins quotidiens. Les tentatives de l'administration coloniale pour capter cette eau au profit de quatre colons à Tanout aggravent la situation, en particulier durant la sécheresse de 1937.

Face à la captation des eaux et à la dégradation des infrastructures, les populations locales entreprennent des démarches pacifiques, dont une pétition signée par près de 2.000 personnes en juin 1937. Mais en septembre, la situation dégénère. Une grève générale est déclenchée le 1er septembre, suivie de l'arrestation de cinq membres du comité de négociation. Le lendemain, la répression s'abat sur la ville : Meknès est encerclée, les manifestants sont dispersés par la force, et plusieurs sont tués ou blessés.

Ce soulèvement marque un tournant dans la lutte contre les injustices coloniales. Quatre jours après, le 6 septembre 1937 est décrété journée de solidarité nationale, avec des prières pour les martyrs et des grèves dans tout le Maroc. En réponse, les autorités coloniales répriment durement le mouvement nationaliste, interdisant les partis politiques et arrêtant leurs leaders, dont Mohamed Hassan Ouazzani, Allal El Fassi et Ahmed Balafrej.

Ce mouvement, bien que réprimé, témoigne de la résistance croissante du peuple marocain face à la colonisation, notamment à travers la presse nationaliste qui, malgré les interdictions, joue un rôle clé dans la mobilisation des esprits.

Le 09/09/2024

Rédaction de l’AMDGJB Géoparc Jbel Bani

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